Séminaire mensuel du CEHEC

CEHEC

 Séminaire CEHEC 2013-2014

  Depuis 2000, le CEHEC se réunit chaque premier mardi du mois dans le cadre d'un séminaire de recherche qui permet d'entendre et discuter, l'exposé tantôt d'un jeune chercheur, tantôt d'un expert, venant de l'UCL, d'une autre université belge ou de l'étranger. La présence régulière au séminaire de praticiens d'autres disciplines des sciences humaines et sociales entend servir la sensibilisation aux approches pluridisciplinaires.

Les séances ont lieu au Collège Érasme, Place Blaise Pascal n°1 à Louvain-la-Neuve (entrée principale côté place Cardinal Mercier).


Pierre-Luc Plasman, collaborateur scientifique à l'Université catholique de Louvain : " Lorsque l'historien est confronté à l'accusation de génocide: le cas du Congo léopoldien"

Le 6 mai 2014, à 17h30, Collège Erasme, local D243

L'État indépendant du Congo (ÉIC) renvoie à l'image du caoutchouc rouge et à la figure prototypique du bourreau blanc. Cette vision domine actuellement aussi bien le champ des représentations que celui scientifique. Cette entreprise coloniale se voit donc identifier comme une action génocidaire. Cependant, la présence des historiens (belges) est relativement réduite dans cette thématique. Si la question des générations est évidemment posée, il faut revenir plus fondamentalement à l'accès des sources et à leur traitement. Écrire l'histoire d'un État, dont les archives ont été en partie détruites sur l'ordre de Léopold II, se relève particulièrement délicat. Avant de s'intéresser au phénomène de violence de masse dans le bassin du Congo, l'exposé s'attachera d'abord aux forces et aux lacunes des archives conservées en Belgique.

Ces remarques de méthodologie viseront alors à introduire des premières conclusions sur le bilan politique de l'ÉIC et par conséquent de dégager des pistes sur l'ampleur des violences de masse ainsi que des responsabilités.


Maëline Le Lay, chargée de recherche au laboratoire "Les Afriques dans le monde" (CNRS) à Bordeaux: "Les enjeux politiques de la construction de la scène théâtrale au Congo Belge dans les années 1950."

Le 4 mars 2014, à 17h30, Collège Erasme, local D243

En s’appuyant sur l’étude de plusieurs spectacles donnés entre 1952 et 1959, on tentera d’expliquer le tournant que représente la fin des années 1950 pour le champ artistique au Congo Belge. Cette époque voit en effet se mettre en place une certaine institutionnalisation de la scène théâtrale qui se traduit, notamment, par une diversification des productions, quand elle était auparavant dominée par les missionnaires. L’évolution de la politique coloniale mise en œuvre viendra éclairer cette transformation du champ tangible dans l’écriture des spectacles.



Cas étudiés:

- spectacles populaires de Léopoldville (Fidi Mukulu) : 1957

- spectacles populaires du Katanga (1957)

- Challenge perpétuel d’art dramatique du Katanga (1957)

- Changwe Yetu (1956-1958)

- Mu Kongo – Mu Belgique (1959)

- Le cirque De Jonghe au Congo (1952) : à confirmer


 Béatrice Touchelay, professeur d’histoire contemporaine, Université de Lille3-IRHiS: « L’Etat et l’entreprise, une histoire de la normalisation comptable et fiscale française au XXe siècle ».

Le 8 octobre 2013, à 17h30, Collège Érasme, local D243

En recourant à l’histoire des institutions et des acteurs économiques et en s’appuyant sur les travaux des spécialistes des sciences de gestion et de l’économie qui réfléchissent à la genèse de leurs outils, et dans une moindre mesure en s’appuyant sur les études des juristes, la présentation proposée vise à montrer comment les règles de la comptabilité privée ont été harmonisées en France, alors que les entreprises privées sont peu favorables aux intrusions de l’Etat, alors qu’elles critiquent les réglementations et se méfient de la mise en chiffre, susceptible d’atténuer leur singularité et de nuire au secret des affaires. Il s’agit de préciser les circonstances (les conjonctures guerrières ?) et de trouver les moteurs de cette évolution (la fiscalité ? les scandales financiers ?). Il s’agit aussi de s’interroger sur les conséquences du profond changement des pratiques, tant publiques que privées qu’impose la normalisation. Permettant de « compter d’une même voix » et d’éclairer les décisions publiques et privées, la normalisation comptable participe de l’affirmation de l’intervention de l’Etat dans l’économie et la société. Savoir comment elle résiste à l’affaiblissement de ce cadre dessiné après la Seconde Guerre mondiale peut faire l’objet d’un débat.

Ce séminaire sera également l’occasion d’ouvrir une comparaison entre les étapes de la normalisation comptable et celles de la formation de la profession et de l’expertise sur laquelle elle s’appuie de part et d’autre de la frontière franco-belge. Les modes d’élaboration du langage commun que devient la comptabilité privée, les caractéristiques de ses producteurs, ses usages et la façon dont il façonne la société qu’il est censé refléter, tous ces éléments seront interrogés au cours du séminaire. Il s’agit au fonds de savoir dans quelle mesure les profondes réformes fiscales du début du XXe siècle ont modifié les relations entre l’Etat et les entreprises et contribué à la normalisation des pratiques et quels en ont été les effets.


Bruno de Wever: Qu'est-ce que l'histoire publique? Wat is publieksgeschiedenis? Wat is publieksgeschiedenis?

Le 10 décembre 2013, à 17h30, Collège Érasme, local Erasme 56.

Publieksgeschiedenis gaat over alle vormen van omgang met geschiedenis in de samenleving buiten de strikt wetenschappelijk-academische geschiedvorsing. Publiekshistorici wenden hun vakkennis inzake heuristiek, historische kritiek en academische geschiedschrijving aan in een breed scala van publieke settings waar geschiedenis ingezet wordt om het verleden te verklaren en hedendaagse betekenis te geven. Zij werken met gevarieerde historische bronnen, zoals landschappen, sites, gebouwen, voorwerpen, audiovisuele en digitale materialen en oraal doorgeven

tradities. Zij hebben oog en waardering voor het feit dat er een breed scala van publieke belangstelling in het verleden bestaat die via andere kanalen verloopt dan de academische geschiedbeoefening en die vaak ook aan andere behoeftes beantwoordt . Publiekshistorici functioneren in media, instellingen of projecten waarin geschiedenis op een gevarieerde wijze wordt ingezet. In deze arena's onderhandelen zij over een historisch verantwoorde representatie van het verleden. De publiekshistoricus

combineert een grondig kennis van de context waarin hij/zij functioneert met zijn/haar professionele identiteit als kenner van het verleden.


Qu'est-ce que l'histoire publique?

L'histoire publique concerne toutes les formes de rapport à l'histoire dans la société en dehors de la recherche historique strictement académique et scientifique. Les historiens publics mettent leurs connaissances en matière d'heuristique, de critique historique et d'historiographie professionnelle au service de cadres multiples dans lesquels l'histoire a pour but à la fois d'expliquer le passé et de donner un sens au présent. Les historiens publics travaillent avec différents types de sources historiques, tels que des paysages, des lieux, des bâtiments, des objets, des matériaux audio-visuels ou digitalisés, des traditions orales. Ils veillent à dégager la variété des intérêts pour le passé présents dans la société, lesquels se manifestent via des canaux autres que la recherche historique universitaire et répondent souvent à d'autres besoins. Les historiens publics sont actifs dans les médias, les institutions et les projets qui font appel à l'histoire de diverses façons. Dans ces contextes, ils cherchent à garantir une représentation du passé qui soit historiquement correcte. Dès lors, ils combinent une connaissance approfondie du contexte dans lesquels ils travaillent avec une identité professionnelle de 'connaisseur du passé'.