Thèmes de recherche et projets en cours
Étude des ateliers de céramique dans le monde romain et dans le nord-ouest de l'Europe, étude des productions et du commerce de la céramique
- constitution d'une collection de référence des céramiques romaines
- constitution d'une base de données archéométriques
- prospections archéologiques dans les ateliers de Lezoux (France, Auvergne)
- fouilles et prospections archéologiques sur les ateliers d'Argonne (France, Meuse)
- recherches sur les productions céramiques argonnaises
- étude des céramiques engobées et métallescentes
- étude de la céramique belge
- les amphores en Gaule : production et circulation
Recherches en céramologie de l'Est méditerranéen
- Recherches menées au départ de la Katholieke Universiteit Leuven
- les fouilles dans la ville de Sagalassos
- recherches archéologiques dans le quartier des potiers à Sagalassos
- étude du territoire de Sagalassos
- recherches archéométriques
- un four à tuiles du début de l'époque byzantine à Taskapi
Constitution d'une collection de référence des céramiques romaines
La collection de référence comprend cinq sous-collections consacrées aux céramiques fines, aux céramiques communes, aux céramiques régionales, aux amphores et aux productions d'ateliers. La collection présente les principales céramiques de l'époque romaine dans le Nord-Ouest de l'Europe, classées par fabriques avec les lames minces et les typologies correspondantes.
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Constitution d'une base de données archéométriques
Cette base de données comprend les fiches minéralogiques de chaque tesson de la collection de référence, et les informations liées aux protocoles d'analyse. On y trouvera notamment une base de données d'analyse par fluorescence X.
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Prospections archéologiques dans les ateliers de Lezoux (France, Puy-de-Dôme)
Participation belge au programme d'inventaire et de cartographie des ateliers de potiers de Lezoux.
Prospections au sol et prospections géophysiques.
(Programme de la Sous-Direction de l'Archéologie, responsable : A. Desbat).
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Fouilles et prospections archéologiques sur les ateliers d'Argonne (France, Meuse)
Participation au programme de prospections archéologiques sur les ateliers argonnais: prospections au sol, prospections carroyées, prospections magnétiques, sondages et fouilles dans les sites de production du Massif de Hesse, de Vauquois et d'Avocourt.
(Service Régional de l'Archéologie, Lorraine).
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Recherches sur les productions céramiques argonnaises
Travaux de synthèse sur la terre sigillée moulée et ornée à la molette, découverte dans les ateliers argonnais, sur les céramiques engobées, métallescentes et gallo-belges.
Mémoires de licence (UCL-ARKE, 1996): Z. DESPRET, Etude des productions des ateliers d'Avocourt : la céramique sigillée moulée, Louvain-la-Neuve, 1996 ; S. BALLEUX, La terre sigillée moulée argonnaise dans les sites de consommation en Gaule Belgique et en Germanie, Louvain-la-Neuve, 1996.
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Étude des céramiques engobées et métallescentes
Étude archéologique et archéométrique des céramiques fines engobées et métallescentes dans le nord de la Gaule : corpus, typo-chronologie, étude des sites de production et de la répartition de cette céramique dans les sites de consommation, caractérisation physico-chimique et détermination des provenances.
Thèse soutenue en 1995 (UCL-GEOL, sous presse) : A. BOCQUET, La production et la distribution des céramiques fines engobées et métallescentes dans le nord de la Gaule : approche minéralogique et géochimique, Louvain-la-Neuve, 1995 ; sous presse dans BRULET R., SYMONDS R. et VILVORDER F., Céramiques engobées et métallescentes gallo-romaines. Actes du colloque organisé à Louvain-la-Neuve et de Lille III, Paris-Ravello, 1996. (PACT).
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Étude de la céramique belge
Caractérisation typologique et technologique.
Établissement d'un nouveau système chronologique à partir de contexte de références régionaux entre Seine et Rhin.
Étude des fonctions et du statut de la céramique.
Constitution d'un corpus des estampilles sur céramique belge par dépouillement bibliographique, recension de collections de musées et inventaires de sites archéologiques inédits (3200 estampilles en mars 1996). Thèse soutenue en 1995 (UCL-ARKE, sous presse)
- X. DERU, La céramique belge dans le nord de la Gaule. Caractérisation, chronologie, phénomènes culturels et économiques, Louvain-la-Neuve, 1997, sous presse. (Publications d'Histoire de l'Art et d'Archéologie de l'Université de Louvain).
Résumé :
Voilà tout juste cent ans que H. Dragendorff classifia un groupe de céramiques sous l'appellation "belgische Ware". Les nombreuses publications parues depuis ont amené des modifications touchant à la fois la terminologie, et les techniques et les formes que celle-ci recouvre. Nous avons retenu la première appellation, celle de céramique belge; non par tendance réactionnaire, mais parce qu'il nous semble actuellement possible d'isoler ce groupe, rencontré principalement en Belgique, des productions similaires du point de vue technique, morphologique et chronologique existant dans le reste de la Gaule et en pays helvète.
Quatre critères indissociables permettent de préciser la portée du concept: les techniques, les formes, la chronologie et la fonction. A la différence d'autres céramiques, la céramique belge rassemble, en fait, plusieurs catégories techniques dont les deux principales, la terra rubra et la terra nigra, se distinguent par la couleur, autrement dit par une atmosphère de cuisson différente. Ces catégories techniques se définissent à partir des modes de fabrication, alors que les groupes de pâtes, qui forment le second volet de notre chapitre technologique, dépendent des propriétés minéralogiques de l'argile. Ce caractère échappe presque totalement à la volonté du potier, mais il est déterminé par la situation de l'atelier. Si dès à présent, et à la suite de V. Rigby, nous avons pu codifier les catégories techniques (TR1a, TR1b, TR3, TN, etc.), la description des groupes de pâtes en vue de la détermination de l'origine de la céramique reste à un stade peu avancé.
Du point de vue morphologique, le répertoire compte 232 types différents, que j'ai classifiés selon les formes fondamentales: assiettes et plats, coupes, bols, calices et larges bols, gobelets cylindriques, pots et bouteilles. Dans des chapitres complémentaires ont été décrits les décors et les modes d'estampillage que ces formes pouvaient recevoir.
Après une critique des méthodes traditionnelles de datation, nous avons proposé un nouveau système chronologique. Celui-ci distingue clairement la chronologie relative, élaborée à partir du matériel, des données de datation absolue indépendantes de ce dernier. En outre, il privilégie les assemblages d'objets plutôt qu'une prise en considération individuelle. Ainsi, l'appréhension d'assemblages contemporains et la sériation de ceux-ci a permis de déterminer huit horizons chronologiques allant de la conquête des Gaules au milieu du IIe siècle après J.-C.
Les contextes archéologiques contenant le matériel sont décrits dans un catalogue de sites de référence aussi bien artisanaux, militaires, urbains, ruraux que funéraires. Ces sites se répartissent sur tout le territoire de la Gaule Belgique et de la Germanie Inférieure; quelques sites de Bretagne et de Germanie Supérieure complètent néanmoins le catalogue.
La céramique belge ne pouvait à elle seule, même si elle est prépondérante pour l'époque considérée, constituer le faciès des horizons. C'est pourquoi nous avons sélectionné d'autres catégories-clés de matériel en vue de la discussion chronologique: les monnaies, la terre sigillée, la céramique à parois fines, la céramique dorée et la céramique commune claire.
Par un jeu d'opérations entre la typologie, les descriptions synchronique et diachronique et les sites de référence, on parvient aisément à attribuer n'importe quel contexte, un tant soit peu représentatif, à un horizon particulier, c'est-à-dire à une période d'environ 25 ans. Ainsi, grâce à une méthodologie plus fiable, on aboutit à une plus grande précision que par le passé.
Selon notre définition, la céramique belge ne comprend que de la céramique fine, de la vaisselle de table. Les formes de la céramique belge montrent des influences culturelles diverses. Déjà au siècle dernier, H. Dragendorff avait indiqué que le répertoire était constitué d'imitations de terre sigillée italique et de formes celtiques. Actuellement, on a pu préciser les relations entre les prototypes et les types belges. Ainsi, si certaines imitations sont pratiquement contemporaines de leur prototype, d'autres par contre apparaissent avec retard, tandis que d'autres encore persistent et que quelques-unes se transforment en de nouveaux types. Pour ce qui est des formes celtiques, nous avons différencié d'une part les prototypes méridionaux de la céramique à parois fines, d'autre part les céramiques fines de Gaule et de Belgique méridionale.
La fonction de chacune des formes et l'association de celles-ci montrent l'inadéquation des formes hellénistiques aux habitudes alimentaires indigènes. Les plats et les coupes à sauce disparaissent. Quant aux assiettes, elles subissent la concurrence des bols, alors que leur évolution conduira à leur évasement et à leur approfondissement.
A partir de la distribution de types de référence, on a brossé les limites de trois faciès régionaux. Le premier recouvre les régions septentrionales de la Belgique, le deuxième la partie méridionale tandis que le troisième, de taille plus modeste, s'étend à l'ouest du territoire. C'est principalement entre les deux premiers faciès que les différences apparaissent le plus nettement. Du point de vue céramologique, le faciès méridional («P1») présente une continuité avec la période laténienne, tandis que le faciès septentrional («P13») semble naître ex nihilo. Dans le sud, on observe également un contact plus étroit avec la romanité à travers les importations méditerranéennes plus courantes, ou l'usage plus fréquent de la cruche romaine au détriment de la bouteille indigène.
Le rapport quantitatif entre la céramique belge et la terre sigillée apporte aussi des indications sur le statut des consommateurs. Les sites militaires montrent des lots de terre sigillée bien plus importants que ceux de céramique belge. Mais dans les régions reculées, c'est la céramique belge qui fait figure de céramique romanisée par rapport aux poteries indigènes.
Parce que la céramique belge, bien qu'elle soit à la confluence de plusieurs cultures, est avant tout romaine, on a suggéré qu'à son origine au moins, elle avait été produite par des potiers venant de la vallée du Rhône. Ces potiers, comme l'indique l'onomastique, sont gaulois et libres à la différence de leurs collègues italiques. Toutefois, leur mode de vie et de travail se rapproche de celui des autres artisans. Leurs ateliers, dont on évalue le nombre entre 400 et 600, sont généralement situés près des agglomérations vers lesquelles les produits sont écoulés.
La céramique belge produite en Champagne est la seule à avoir fait véritablement l'objet d'une diffusion en masse à un niveau inter-régional. On a également pu isoler les produits de Bavay sur des sites fort éloignés, mais dans ce cas en faible quantité. Le reste de la céramique s'écoule sur les marchés locaux, à l'échelle intra-régionale. Par ailleurs, son mode de commercialisation se différencie nettement du grand commerce qui, au Ier siècle, alimente les garnisons militaires postées en Rhénanie.
Pour la période pré-flavienne, c'est-à-dire la période la plus florissante de la céramique belge, une analyse globale montre que le niveau économique de la Belgique reste au seuil de l'auto-subsistance. Cette situation révèle que le grand commerce, loin d'être un marqueur de prospérité, pallie en fait les déficiences des économies locales. Néanmoins, la situation évoluera durant la période flavienne et le IIe siècle, tant et si bien que la Belgique deviendra réellement l'hinterland du limes.
La céramique belge témoigne d'une période charnière entre le monde indigène libre et la Gaule romanisée. Elle permet de dater les structures archéologiques que l'on met au jour. A l'intérieur des domaines culturels et économiques, elle apporte un éclairage que jusqu'à présent, ni les sources écrites, ni les sources matérielles n'avaient procuré.
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Les amphores en Gaule : production et circulation
Inventaire des amphores retrouvées dans le nord de la Gaule et détermination des origines. Etude spécifique relative aux amphores de Gaule du Nord et analyses physico-chimiques.
Cette étude est menée dans le cadre des programmes de recherches H13 du CSRA et du GDR 1040 du C.N.R.S., sous la direction de F. Laubenheimer (avec la collaboration de l'Université de Lille III et de l'Instituut voor het Archeologisch Patrimonium, Asse-Zellik).
- Mémoire de licence (UCL-ARKE) : F. HANUT, Les productions d'amphores dans le nord de la Gaule, Louvain-la-Neuve, 1997.
Résumé :
Longtemps, les archéologues crurent les amphores du monde romain indissociablement liées au commerce méditerranéen et estimèrent les provinces nord-occidentales de l1Empire étroitement dépendantes sur le plan économique des terroirs méridionaux. C1était compter sans le dynamisme des campagnes du nord de la Gaule au Haut-Empire et l1autonomie croissante des activités commerciales et économiques de ces régions septentrionales vis-à-vis de la Métropole, centre du pouvoir; les amphores régionales qui y furent produites en sont la preuve.
Jusque il y a peu, ces récipients étaient laissés pour compte et considérés comme marginaux. Cependant, l1essor actuel des études amphorologiques en Gaule amena plusieurs chercheurs français, belges, néerlandais, allemands et anglais à postuler l1existence dans le nord de la Gaule d1un approvisionnement parallèle et complémentaire de denrées, encore indéterminées, en amphores de fabrication locale.
Ces dernières, fréquentes en Gaule du nord, constituent un matériel épars et disparate pour lequel aucune étude de synthèse n1a jamais été réalisée. De plus, les chercheurs hésitent bien souvent à ranger un grand nombre de ces récipients dans la catégorie des amphores en raison de leur volume plus réduit, du manque de standardisation dans leur production et de leur trop grande familiarité avec l1artisanat de la céramique commune. Ainsi, les termes de cruches-amphores, de récipients de stockage, d13amphorettes2, voire de cruches à deux anses, reviennent fréquemment dans les publications pour désigner ces récipients situés à cheval entre le monde des cruches et celui des amphores.
Si le corps de ce travail porte essentiellement sur l1identification typologique et pétrographique de cinq nouveaux groupes d1amphores et de cruches-amphores en Gaule Belgique et Germanie inférieure au Haut-Empire, ces groupes ne sont pas les premières productions d1amphores régionales mises en lumière dans le nord de la Gaule. Ainsi, quatre autres groupes d1amphores se sont vus récemment attribuer l1appellation typologique de Gauloise 12, 13, 14 et 15. A ces quatre groupes, s1ajoute une étude belgo-néerlandaise en cours d1élaboration concernant la mise en place d1une typologie rationnelle d1une forme d1amphore produite dans la région du Bas-Escaut. On lui donne l1appellation provisoire d13amphores rouges2. L1identification de nos cinq nouveaux groupes s1inscrit donc à la suite de ces différentes études, dans un domaine de recherches où les mises à jour sont devenues indispensables sous peine d1être dépassé par l1ampleur des travaux actuellement en cours.
Chacun des récipients de ces cinq nouveaux groupes avait déjà été recensé dans une ou plusieurs des typologies classiques de la céramique gallo-romaine dans le nord de la Gaule, mais rarement des exemplaires apparentés à une même forme avaient été rassemblés au sein d1un même type, et jamais ils n1avaient reçu d1appellation commune, les typologues classant parfois sous deux types différents des récipients dont l1un n1était que la forme évoluée de l1autre. Par conséquent, les qualificatifs de 3rhénan2 et de 3mosan2 sont inédits et se fondèrent très logiquement sur la distribution géographique générale de ces amphores et cruches-amphores dans les civitates du nord de la Gaule. Ainsi, la cruche-amphore 3mosane2, dont une des principales caractéristiques morphologiques est la présence de cordons réalisés au tournassin sur le pourtour de la panse, se diffusa le long et de part et d1autre de la Meuse. Les amphores 3rhénanes2 II et III ont été surtout fabriquées en région mosellane dans les ateliers de Speicher, Trèves ou Daspich. Ces récipients globulaires à fond plat, et d1une capacité oscillant autour de 30 litres, offrent une chronologie de production coïncidant avec les grandes étapes de développement du vignoble mosellan. Les cruches-amphores 3rhénanes2 IV couvrent une zone de diffusion restreinte, à savoir la campagne hesbignonne de la cité des Tongres et une partie de la Germanie inférieure autour de Nimègue et de Xanten. Quant aux exemplaires du type 3rhénan2 I a et b, très largement répandus le long du Limes rhénan, leur volume plus réduit et le caractère moins grossier de leur fabrication les rapprochent davantage des céramiques liées au service de la table et au transport du vin dans la domus.
De manière générale, les céramiques de ces cinq groupes appartiennent à la famille des pâtes claires à quartz. De surface lisse, elles ont le plus souvent une teinte blanchâtre, jaune chrome clair à gris brun clair. Sur base de la taille et de la répartition des inclusions, ainsi que sur la texture moyennement fine à grossière de la pâte, il fut possible d1affiner la classification et d1identifier trois groupes de pâte macroscopiquement très proches, à partir des échantillons analysés. Les analyses microscopiques n1ont cependant pas permis de confirmer l1existence de ces trois groupes de pâte.
Quelques ateliers producteurs ont été repérés (Heerlen, Soller, Vervoz, Speicher, Trèves, etc.). Ces officines provinciales, dont un grand nombre reste encore à découvrir, ont une organisation très différente de celle des officines méridionales, plus spécialisées dans leur production. Les amphores et cruches-amphores ne semblent jamais être le 3cheval de bataille2 de ces ateliers septentrionaux, ce qui expliquerait la grande diversité morphologique de ces récipients.
Il est également difficile de se prononcer sur la fonction exacte des récipients 3rhénans2 et 3mosans2. Si certains d1entre eux ont sans aucun doute servi au transport de denrées locales sur de courtes distances ou, peut-être, au reconditionnement local du vin arrivé en tonneaux, beaucoup doivent avoir été produits et utilisés à des fins de stockage. C1est leur fonction domestique, à connotation alimentaire qui explique la présence de ces gros récipients régionaux dans les tumuli et nécropoles de Rhénanie et de Gaule Belgique.
Il semblerait que chaque région du nord de la Gaule ait adopté une forme générale de récipient mais que chaque atelier lui imprime néanmoins sa touche personnelle et son originalité, ce qui expliquerait, d1une certaine manière, l1absence de standardisation dans les formes et les volumes et l1absence de production en série de ces fabrications. Ces récipients étant, à de rares exceptions près, destinés à un commerce de proximité n1excédant pas 100 à 150 km de rayon, il n1y eut pas de la part des potiers une volonté d1imposer sur le marché un produit spécifique, conditionné pour un transport à longue distance.
D'un point de vue chronologique, ces vases apparaissent surtout au IIe siècle de notre ère, mais sont présents en nombre dans des contextes archéologiques de la seconde moitié du IIe siècle et de la première moitié du IIIe siècle, c1est-à-dire à une époque où les échanges commerciaux entre le nord et le sud se tarissent peu à peu, et que le nombre d1amphores d1importation sur les sites diminue. Une économie régionale prospère voit alors le jour dans le nord de la Gaule. Après les désastreuses invasions de la seconde moitié du III° siècle, les terroirs agricoles intérieurs sont fort désertés au IV° siècle. Cependant, on assiste, au Bas-Empire, à la persistance de récipients globulaires à fond plat, dérivés des formes antérieures du Haut-Empire, dans les villes enceintes du nord de la France et dans les grandes nécropoles rhénanes, là où l1empreinte de Rome fut la plus vivace, prouvant ainsi que les amphores furent indéniablement liées à la romanisation.
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Les fouilles dans la ville de Sagalassos
Depuis 1990, une campagne de fouilles est menée chaque été à Sagalassos (Turquie). Suite à l'enregistrement de la topographie du paysage urbain (1986-1989), quelques monuments majeurs ont été choisis afin d'être fouillés. La recherche archéologique interdisciplinaire est concentrée sur plusieurs points :
- La zone de l'agora supérieure (agora et monuments honorifiques, nymphée d'Antonin, temple dorique augustéen et propylon, heroon augustéen, bouleterion hellénistique et le bâtiment dit du marché).
- La zone de l'agora inférieure (agora et monuments honorifiques, porte de Tibère, cimetière du début de l'époque byzantine situé dans le portique occidental, magasins du portique oriental, complexe balnéaire).
- La zone de la bibliothèque et de la maison dite à la fontaine, de la fin de la période hellénistique, située entre l'agora supérieure et le théâtre.
- La zone domestique à l'est de l'agora supérieure.
Après une analyse stratigraphique, la céramique venant de zones et de contextes importants a été classée et quantifiée (comptage par tessons et pesage). La céramique est un des critères chronologique majeur pour dater la stratigraphie des différents édifices.
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Recherches archéologiques dans le quartier des potiers à Sagalassos
Des déchets d'une production locale de céramique ont été recueillis sur une surface d'environ deux hectares, à l'est du théâtre de Sagalassos. Deux petites fouilles (1989 et 1990-1) ont été menées à des endroits caractérisés par une concentration de ratés de cuisson associés à des restes de constructions. Dans les deux cas, les structures appartenaient à la chambre d'une tombe romaine. Afin de mieux en localiser les sites de production, une étude électromagnétique fut conduite en 1996 afin de dresser la carte des anomalies. L'une d'entre-elles, située à l'extrémité orientale du quartier, a été sélectionnée pour les fouilles de 1997.
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Étude du territoire de Sagalassos
L'étude de l'ancienne ville de Sagalassos a pris fin en 1996. Cette étude à grande échelle avait débuté en 1993 et peut être considére comme une exploration du territoire. Un inventaire de tous les sites depuis la préhistoire jusuq'à la période ottomane est désormais dressé. Les sites sont principalement datés à partir du matériel céramique. La céramique recueillie sur les différents sites nous informent en outre sur les traditions régionales et les modes locaux de production à différentes périodes. Le schéma de diffusion de la céramique de Sagalassos constitue enfin une source d'étude sur les modèles d'approvisionnement et les besoins révélés par la demande dans sept catégories de sites (ruraux, villages, urbains), durant la période romaine et le début de l'époque byzantine.
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Recherches archéométriques
Les fabriques découvertes à Sagalassos ont été l'objet d'une caractérisation au moyen de diverses techniques archéométriques. Ses aspects technologiques ont été étudiés. Cinq fabriques sur les huit identifiées peuvent être considérées comme une production locale. Aucune fabrique ne montre de variation dans sa composition au cours du temps. L'argile utilisée dans la fabrique de la céramique de table à engobe rouge de Sagalassos provient d'une vallée située à huit kilomètres au sud de la ville. Les études sur la provenance de l'argile utilisée dans la fabrication de la céramique commune du site sont actuellement en cours.
Des études pétrologiques de lacéramique recueillie durant l'exploration du territoire de Sagalassos, et provenant de sites de diverses périodes, sont également réalisées. Celles-ci pourront apporter des explications quant à l'origine des productions dans la région, leurs évolutions technologiques et leurs importances économiques.
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Un four à tuiles du début de l'époque byzantine à Taskapi
Dans le village moderne de Taskapi, situé à environ dix kilomètres à l'ouest de l'antique Sagalassos, les fouilles de 1996 ont révélé les traces d'un four quadrangulaire. Ce four est du type up-draught. Sur le sol surélevé, deux chambres de combustion sont aménagées, séparées par un muret médian. Chaque chambre est surmontée de quatre aires qui supportent la sole. On ne possède aucun renseignement sur l'allure des superstructures de ce four. La céramique découverte dans les cendres encore présentes sur le sol de la chambre permet de le dater du début de la période byzantine. Il était utilisé pour la cuisson de briques et de tuiles, voué à l'approvisionnement de la communauté rurale. Des études pédologiques et géologiques ont été conduites aux alentours afin de caractériser l'argile locale, et en comparer les résultats avec l'étude de la production de tuile.