Callixte Ndagijimana, bourgmestre de la commune de Mugina, tenta de faire rempart contre le génocide, jusqu’à son assassinat le 21 avril 1994. Quiconque se penche sur l’histoire du génocide survenu au Rwanda en 1994 découvre que ce génocide n’aurait pas été possible sans la participation active des bourgmestres. Ces derniers représentaient l’autorité politique de l’administration civile au niveau local. Ils avaient le devoir de protéger la population, de prendre toutes les mesures nécessaires au maintien de l'ordre public dans leurs communes en collaboration avec les services de la police communale dépendant d'eux. Toutefois, durant le génocide, la plupart des bourgmestres faillirent à leur mission première : protéger la population. Ils rejoignirent le camp des tueurs et participèrent de façon active à l’organisation du génocide dans leurs communes selon les ordres du gouvernement intérimaire1. Au départ, plusieurs bureaux des communes servirent de refuge ; les bourgmestres y accueillirent les réfugiés et leur promirent assistance et protection. Par la suite, ces mêmes bourgmestres s’impliquèrent directement dans les massacres, parfois de leur propre initiative, et leurs agissements poussèrent des citoyens ordinaires à suivre leur exemple. Callixte Ndagijimana fut l’un des rares bourgmestres qui accepta de risquer son poste et sa propre vie pour protéger les Tutsi de sa commune, au moment où le mot d’ordre du gouvernement intérimaire était leur extermination. Il s'éleva, avec force et détermination, contre le génocide dans sa commune, jusqu’à son assassinat le 21 avril 1994.
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