2015
Processus de création et processus cliniques
Mireille Cifali, Florence Giust-Desprairies, Thomas Périlleux (dir.)
Paris, Presses Universitaires de France, 272 p.
De quelle façon l’art favorise-t-il les déplacements et les remaniements dans les processus de formation ?
Aujourd’hui, plusieurs courants scientifiques prennent l’art comme objet de recherche et établissent des correspondances entre le travail du chercheur et celui de l’artiste. Dans cet ouvrage, des universitaires qui inscrivent leurs approches dans les sciences humaines cliniques questionnent les connexions entre processus de création et processus cliniques. Ils analysent la façon dont le recours à des dispositifs d’enseignement, qui font entrer l’art dans la formation, rend possible des déplacements et des remaniements chez celles et ceux qui se forment. Que ce soit par le théâtre, la vidéo, la danse ou la poésie, l’expérience montre en effet la portée transformatrice de ces médiations. Se découvre alors une humanité reliée à d’autres, incluant sensibilité, émotion et surprise, favorisant les processus de dégagement d’une impuissance parfois éprouvée.
Human Rights and the Food Sovereignty Movement. Reclaiming control
Priscilla Claeys
Routledge, 210 p.
Our global food system is undergoing rapid change. Since the global food crisis of 2007-2008, a range of new issues have come to public attention, such as land grabbing, food prices volatility, agrofuels and climate change. Peasant social movements are trying to respond to these challenges by organizing from the local to the global to demand food sovereignty. As the transnational agrarian movement La Via Campesina celebrates its 20th anniversary, this book takes stock of the movement’s achievements and reflects on challenges for the future. It provides an in-depth analysis of the movement’s vision and strategies, and shows how it has contributed not only to the emergence of an alternative development paradigm but also of an alternative conception of human rights.
The book assesses efforts to achieve the international recognition of new human rights for peasants at the international level, namely the 'right to food sovereignty' and 'peasants’ rights'. It explores why La Via Campesina was successful in mobilizing a human rights discourse in its struggle against neoliberalism, and also the limitations and potential pitfalls of using the human rights framework. The book shows that, to inject subversive potential in their rights-based claims rural social activists developed an alternative conception of rights, that is more plural, less statist, less individualistic, and more multi-cultural than dominant conceptions of human rights. Further, they deployed a combination of institutional (from above) and extrainstitutional (from below) strategies to demand new rights and reinforce grassroots mobilization through rights.
Enlèvement parental international d'enfants. Saisir le juge ou s'engager dans la médiation ?
Edité par Christine Guy-Ecabert et Elisabeth Volckrick
Bâle, Helbing Lichtenhahn Verlag, 263 p.
Combien d’enfants en pyjama brutalement tirés de leur lit par un parent pour un embarquement vers l’étranger à bord d’un avion, d’un train ou d’une voiture ? Combien d’enfants définitivement coupés de leur autre parent et de leur propre enfance ? Combien de souffrance, d’incompréhension, de solitude et d’impuissance pour celui ou celle qui, resté sur place, se trouve violemment et peut-être définitivement privé de son enfant ?
Que faire quand un parent se barricade dans son droit national et que l'autre est desservi par un droit international muet ? Quand les cultures familiales et juridiques sont si différentes qu'aucune solution n'est envisageable, ni aucune autorité susceptible de s'imposer aux parties ?
Dans ces situations inextricables, la médiation est de plus en plus présentée comme une solution d’avenir. Cet ouvrage a l’ambition d’interroger son émergence et de réfléchir aux orientations que prennent les pratiques de médiation. Il est le résultat d’une recherche interdisciplinaire sur les enlèvements parentaux internationaux d’enfants. Autour du récit de deux parents témoignant de l’enlèvement de leur enfant, des juges, des médiateurs, des avocats, des collaborateurs de l’autorité centrale et du Service social international et des professeurs de droit, de communication et de sociologie l’ont pensé et construit ensemble.
2014
Être curieux en sociologie
Bernard Francq, Philippe Scieur (dir.)
En collaboration avec Grégoire Lits, Damien Vanneste, Martin Wagener
Introduction d'Alain Touraine
Louvain-la-Neuve, Presses Universitaires de Louvain, 340 p.
Si la curiosité est parfois un vilain défaut, elle est aussi une exigence continue par rapport à la réalité qui ne manque pas de se révéler énigmatique, incertaine, souvent sans couleur mais aussi joyeuse et créative.
Ce volume ouvre grand les yeux sur le devenir des sciences sociales. À l'invitation du Pr Bernard Francq, il rassemble les contributions de sociologues chevronnés comme Alain Touraine mais aussi les questionnements de jeunes sociologues sur leur pratique sociologique et sur la manière dont ils se situent par rapport à cette discipline exigeante qu’est la sociologie.
Dans un deuxième moment, Bernard Francq et Philippe Scieur ont demandé à des chercheurs animés par le souci d’ouverture, de renouvellement et de création de dire comment ils se sentaient interpellés par cette pratique indispensable à la sociologie qu’est la curiosité.
À travers quatre thèmes – le travail, la ville, la démocratie, la singularité – qui ont été présents tout au long de la vie intellectuelle et professionnelle de Bernard Francq, c’est l’occasion de faire émerger de nouvelles questions autour du projet sociologique.
2012
Gouverner le capitalisme ? Pour le bicamérisme économique
Isabelle Ferreras
Paris, Presses Universitaires de France, 2012
Le travail salarié ne connaît pas la démocratie. Une fois franchi le seuil de l’entreprise, le citoyen devient un « facteur travail » soumis aux décisions des seuls apporteurs en capital. Pourtant, l’histoire occidentale nous a appris les bases institutionnelles du processus de démocratisation : le système bicaméral. Innovation majeure, il a rendu le gouvernement légitime, raisonnable et intelligent sous la responsabilité conjointe des deux Chambres. Gouverner le capitalisme commencerait donc par mettre en place un « bicamérisme économique » : une Chambre des représentants des apporteurs en capital, une Chambre des représentants des investisseurs en travail, un gouvernement responsable devant les deux Chambres. À l’heure où le capitalisme mondialisé inflige de lourdes pertes de souveraineté aux États et où les salariés font la dure expérience de la contradiction capitalisme / démocratie, il est temps de penser les conditions d’une souveraineté légitime dans l’entreprise capitaliste.
Renewing Democratic Deliberation in Europe. The Challenge of Social and Civil Dialogue
ed. by Jean De Munck, Isabelle Ferreras, Claude Didry, Annette Jobert
Brussels : Peter Lang, 2012
How to address the current crisis of democracy in Europe? European and American scholars try to answer this question. The social and economic democracy appears to be the main issue. “Renewing Democratic Deliberation in Europe. The Challenge of Social and Civil Dialogue” is a collection of essays published by a team constituted by CriDIS scholars (Jean De Munck, Isabelle Ferreras) and IDHE scholars (Claude Didry, Annette Jobert).
Democracy is not merely a political and legal system; it depends on social and economic commitments as well. Democracy is not only realized through elections; it requires civic participation through permanent dialogue. This volume addresses this central, yet often overlooked, issue in a series of essays by renowed scholars from Europe and the United States, reviving a concept that dates back to the foundation of the European Union : social dialogue as a fundamental part of the construction of the Union.
Having neglected the social dimensions of its institutions, the European Union is currently in deep crisis. European democracy is confronted with a radical new situation and new definitions of work and family, as well as of growth and economic achievement, must be embedded in European public policy.
The contributors to this book identify social and civil dialogue as key institutional processes that will help overcome the current crisis. Civic participation can no longer be limited to representative institutions as we know them; a new combination of deliberation, bargaining and social experimentation is required. This book maps out the complexity of this vital issue and its implications for the future of the European democratic project.
Les métiers de la relation malmenés. Répliques cliniques.
Mireille Cifali, Thomas Périlleux (dir.)
Paris, L'Harmattan (coll. Savoir et Formation, série Psychanlayse et Education), 2012
Les métiers de la relation – le soin, l’éducation, l’enseignement, la thérapie – évoluent constamment, de même que les contextes dans lesquels ils s’institutionnalisent. Ils sont confrontés à une redéfinition qui parfois les malmène. Celle-ci est politique car elle recherche l’efficacité, théorique car elle semble privilégier une certaine conception de la scientificité. Elle est aussi psychique tout en sous-estimant le travail de l’intériorité, ainsi que sociale et idéologique transformant la conception de la subjectivité.
En partageant leurs interrogations sur l’évolution des métiers de la relation, y compris celle de leur propre pratique clinique, les auteurs – cliniciens, chercheurs et formateurs – souhaitent ne pas en rester à la plainte et à la désespérance. Ils veulent montrer que penser les changements et les résistances est enjeu de vie et de recherche.
Cet ouvrage collectif s’inscrit dans une perspective inaugurée par trois publications récentes : De la clinique. Engagement pour la recherche et la formation (2005), Formation clinique et travail de la pensée (2008) et Cliniques actuelles de l’accompagnement (2010).
Ont participé à cet ouvrage :
Christophe ADAM, Claudine BLANCHARD-LAVILLE, Françoise BRÉANT, Jean-Marie CASSAGNE, Mireille CIFALI, Florence GIUST-DESPRAIRIES, Martine LANI-BAYLE, Thomas PÉRILLEUX, Marta SOUTO
La Grande grève Mémoire de l’hiver 1960-1961 en Belgique
Bernard Francq, Luc Courtois, Pierre Tilly (dir.)
Le CRI, 2012
Plus de 50 ans se sont passés depuis la « grève du siècle » qui a profondément marqué belges et étrangers lors de ce rude hiver 1960-61.Un moment majeur qui continue de nous interpeller aujourd’hui, particulièrement en ces temps de crise. Dans cet ouvrage collectif, des chercheurs et des acteurs sociaux, belges et français, dressent un panorama large et critique de cet événement politique et social d’une ampleur inédite. Avec à la clé des questions passionnantes : la révolution sociale était-elle en marche ? L’heure du printemps wallon allait-t-il sonné avec cette grève ? Que restent-ils de cet événement dans la mémoire collective alors que la Belgique est à nouveau à un tournant important de son histoire ? Au travers de la mémoire de cette grève de l’hiver 60-61 retracée par une trentaine d’auteur(e)s, des pans entiers et inédits de la Belgique contemporaine sont éclairés à destination d’un large public, désireux de découvrir et de mieux comprendre les ressorts profonds et des faces cachées de notre histoire commune.
Les directeurs de cet ouvrage : Luc Courtois, historien et professeur à l’UCL ; Bernard Francq, sociologue et professeur émérite à l’UCL ; Pierre Tilly, historien et professeur invité à l’UCL.
Les auteurs : Matéo Allaluf, Samia Beziou, Francine Bolle, Marie Paule Conan, Paul Delforge, Julien Dohet, Frank Georgi, José Gotovitch, Rik Hemmerijckx, Peter Heyrman, Godfried Kwanten, Catherine Lanneaux, Nicolas Latteur, René Leboutte, Michaël Lebrun, Benoît Lechat, Michel Pigenet , Jean Puissant, Philippe Raxhon, Anne Roekens, Vincent Vagman, Paul Wynants.
Avec les témoignages de Georges Dobbeleer, Jacques Hoyaux et Louis Van Geyt.
Les perdants de la modernisation
John Cultiaux
Desclée de Brouwer (coll. L'époque en débats), 2012
La modernisation des entreprises publiques a très largement été présentée et justifiée auprès des citoyens et des personnels comme une condition de survie dans le contexte européen d’ouverture à la concurrence. Pourtant, en repensant les manières de faire, elle met aussi en question les finalités et l'«esprit» même du service public qui servait jusque-là de cadre à la mobilisation et à l’implication des travailleurs.
Certains se félicitent de la distance prise avec l’administration publique bureaucratique d’autrefois; d’autres, parce qu’ils ont longtemps incarné l’esprit du service public, se trouvent aujourd’hui relégués aux marges du jeu et observent ces changements de manière plus inquiète.
C’est ce point de vue, celui des « perdants de la modernisation », qui a ici été privilégié. Pour autant, l’approche adoptée, ancrée dans le vécu et l’expérience de ces hommes et femmes malmenés par la modernisation, rompt d’emblée avec le registre de la plainte. Elle aboutit, au contraire, à une lecture ancrée, argumentée et critique d’un changement social qui concerne chacun et qui parle, au final, des contradictions de notre société hypermoderne : promotion d’une entreprise publique plus efficace aboutissant à la mise en question de l’idée même de service public ; rationalisation aveugle aux réalités des métiers ; promotion de l’efficacité individuelle au détriment des collectifs porteurs de solidarité et d’innovation....
Du civil au politique - Ethnographies du vivre ensemble
Mathieu Berger, Daniel Cefaï, Carole Gayet-Viaud (dir.)
Éditions Peter Lang (collection "Action publique", dirigée par Jean-Louis Genard)
Plus qu'une simple méthode, l'enquête ethnographique permet de poser de nouvelles questions sur le politique, en rupture avec ses représentations comme un domaine d'activités en soi, circonscrit à la politique institutionnelle ou aux politiques publiques.
Recueillies aux quatre coins du monde (Brésil, États-Unis, Chine, Algérie, Espagne, Italie, Suisse, Belgique, France), les études de cas ici rassemblées examinent le politique par le bas, tel qu'il se fait, depuis son enracinement dans les affaires de tous les jours. En engageant différentes espèces de description ethnographique, elles invitent à repenser l'articulation entre lien civil et vie politique sous trois angles complémentaires.
D'abord, celui des expériences ordinaires, généralement définies comme infra-politiques, depuis où nous nous projetons dans la vie publique. Celui, ensuite, des moments de politisation qui font surgir des questions sur le bien public, au coeur même du monde de la vie quotidienne. Celui, enfin, des modalités pratiques de l'engagement politique, au sens classique, dans des actions qui ont pour visée expresse la transformation du monde.
La couverture Lien vers la page de l'éditeur
2011
Sociologie des organisations. Introduction à l'analyse de l'action collective organisée
Philippe Scieur
Paris, Armand Colin, 211 p., 3e édition (2005 pour la 1ère édition, 2008 pour la 2e).
Traductions :
Scieur Philippe (2012), Sociology of Organisations. An Introduction and Analysis of Collective Organisations, New Delhi, PHI Learning Private Limited, 160 p.
Scieur Philippe (2007), Sociologia delle organizzazioni, Roma, Armando editore, 176 p.
Ce manuel présente les principaux modèles construits pour appréhender le monde des organisations : depuis les théories de la bureaucratie et des relations humaines jusqu’aux approches contemporaines, marquées par la prise en compte des modes de rationalité, des types de coopération, des réseaux et des jeux de pouvoir, des systèmes de décision et des logiques d’action. Une claire mise en perspective des apports (Max Weber, Talcott Parsons, Michel Crozier, Renaud Sainsaulieu, etc.) permet de mieux comprendre les enjeux majeurs du sujet.
Perspectives critiques en management. Pour une gestion citoyenne
Laurent Taskin, Matthieu de Nanteuil (dir.)
Préface de Hugh Willmott
Collection "Méthodes et Recherche - Management", 2011
Depuis l’été 2008, le capitalisme est entré dans une crise profonde mais les canons du management restent inchangés.
Ce livre entend prendre au sérieux cette contradiction, qui caractérise la civilisation occidentale à l’aube du XXIe siècle. Loin de tout propos désinvolte ou populiste, il effectue une plongée au coeur de la discipline du management, pour analyser ses responsabilités effectives et ses perspectives transformatrices. Il questionne ainsi la capacité des sciences de gestion à nourrir une distance critique à l’égard de leurs pratiques et de leurs théories, mais aussi à répondre de leurs choix devant des citoyens de plus en plus écartelés entre obligations professionnelles, aléas économiques et désenchantement social. S’inscrivant dans la lignée des Critical Management Studies, cet ouvrage indique les conditions nécessaires à une telle entreprise, avec les incidences qui en découlent pour la recherche, la pratique et l’enseignement en gestion.
La première partie, « Fonder », pose les jalons épistémologiques et normatifs permettant d’articuler management et critique sociale ; la deuxième partie, « Pratiquer », présente des recherches, menées dans une perspective critique, au sein de différents domaines de gestion : entrepreneuriat, gestion du changement, gestion internationale des ressources humaines, coaching, relations industrielles, etc. ; la troisième partie, « Enseigner », partage les réflexions d’enseignants-chercheurs qui étayent leurs formations sur une conscience critique du management. Véritable plaidoyer en faveur d’une éthique de responsabilité, cet ouvrage s’adresse aux étudiants, aux enseignants-chercheurs comme aux praticiens de la gestion, mais aussi, plus largement, à tout citoyen soucieux d’approfondir les liens entre management et société dans un contexte de crises.
Matthieu de Nanteuil est professeur de sociologie à l’Université catholique de Louvain. Auteur de plusieurs articles sur les relations entre gestion et sens de la justice, il s’interroge plus largement sur les conditions d’une anthropologie critique du libéralisme. Laurent Taskin est professeur à l’Université catholique de Louvain où il enseigne le management humain et des organisations. Attaché à développer le courant des Critical management Studies dans le champ francophone, ses recherches et publications portent sur les nouvelles formes d’organisation du travail, le partage des connaissances et les conditions d’une gestion responsable des personnes dans les organisations.
Ont également contribué à la rédaction de cet ouvrage : Rachel Beaujolin-Bellet, Farid Ben Hassel, Didier Cazal, Robert Cobbaut, Philippe de Woot, Pauline Fatien, Pierre-Yves Gomez, François Grima, Frank Janssen, Birgit Kleymann, évelyne Léonard, Jean Nizet, François Pichault, Benoit
Le Biyaïsme - Le Cameroun pris au piège de la médiocrité politique, de la libido accumulative et de la (dé)civilisation des moeurs.
Thierry Amogou
L'Harmattan, 2011
Sous la houlette du Renouveau National depuis plus d’un quart de siècle, le Cameroun connaît deux crises majeures : une crise sociale sous les traits d’une profonde fracture sociale matérialisée par des inégalités criantes au sein de la société, et une crise civique ayant transformé l’Etat en une véritable truanderie subsaharienne.Ainsi, en plus des carences quotidiennes sur le plan national, de nombreux Camerounais subissent une discrimination statistique traduisant le fait qu’ils sont tous assimilés à des truands à cause de l’esprit peu vertueux d’un groupe au pouvoir. D’où le constat d’un profond divorce entre les élites et les populations dans un écosystème sociopolitique où la libido accumulative et la satisfaction des plaisirs des orifices deviennent les buts ultimes. La République ne cherche plus les objectifs de progrès, de justice et d’égalité, mais la construction de droits aménagés qui supplantent les droits prévus par la citoyenneté camerounaise. Celle-ci est confinée à la politique du perroquet qui consiste à répéter ce que pensent et disent les possédants. En conséquence, le j’ai donc je suis est ce qui fait la tendance lourde du « Biyaïsme » en ce sens qu’il prend la place du je pense donc je suis incompatible avec le pulsionnel, l’archaïque et le vertige narcissique qui caractérisent le Renouveau National. Le Cameroun est ainsi inscrit dans un processus de (dé) civilisation des moeurs dont le point culminant est l’opération Epervier. D’où une justice pénale érigée en assureur en dernier ressort des carences du champ politique alors que l’Etat de droit recule. La suite logique est un décalage abyssal entre le lexique politique du Renouveau National et ses résultats réels.
Comment un régime qui suscita moult espoirs aux Camerounais s’est transformé en une masturbation politique au service du plaisir solitaire de garder le pouvoir coûte que coûte au point de se considérer comme fin de l’histoire ? Le pays peut-il en sortir et comment ?
Le « Biyaïsme », symboliques, idéologies et pratiques politiques du Président Biya au pouvoir au Cameroun depuis 1982 sert ici de modèle empirique. Ce livre en fait une analyse sociopolitique et propose trente mesures pour sortir le Cameroun, tant de la crise sociale que de la crise civique.
Dans ce livre d’un éclectisme bien maîtrisé, Thierry AMOUGOU trace la tendance lourde d’un « Biyaïsme » dont la dynamique interne et externe peut éclairer bien d’autres régimes subsahariens. Macro économiste, Maître de conférences à l’Université catholique de Louvain (Centre d’Etudes du Développement), il est membre du GRIASS (Groupe de Recherches Interdisciplinaires sur l’Afrique Subsaharienne), du CRIDIS (Centre de Recherches Interdisciplinaires Démocraties, Institutions, Subjectivités) et préside la Fondation Moumié.
ALTER-GLO
B
ALIZATION - Becoming Actors in the Global Age
Foreword by Alain Touraine
Geoffrey Pleyers
Polity Press, 2011
In today’s global society, the possibility for activists and citizens to take action is not necessarily lessened, but the modalities for effective action have shifted profoundly. Reformulating the possibilities for action in this global world constitutes a major challenge for our time and the central issue of the alter-globalization movement. This book proposes to discuss it starting from concrete experimentations by social actors who have contested globalization in its neoliberal form, proposed alternative policies, implemented participatory organization models and promoted a nascent global public space.
These ‘Alter-globalization activists’ or (also called the 'global justice movement') have built a truly global movement that has gathered citizens, committed intellectuals, indigenous, farmers, dalits and NGOs against neoliberal policies in street demonstrations and Social Forums all over the world, from Bangalore and Seattle to Copenhagen and Dakar. This book analyzes this worldwide movement on the bases of extensive field research conducted since 1999 and until the aftermath of the global crisis.
Alter-Globalization provides a comprehensive account of these critical global forces and their attempts to answer one of the major challenges of our time: How can citizens and civil society.
Comptes rendus: Giuseppecaruso's Weblog ; contretemps ; Archives Européennes de sociologie ; Helsinki Review of global governance ; Capital & Class ; Mobilization ; Journal of democratic socialism
La consommation critique - Mouvements pour une alimentation responsable et solidaire
Coordonné par Geoffrey Pleyers
Postface de Jean-Louis Laville
Desclée de Brouwer, mai 2011
Le consommateur est-il cet acteur tant attendu, capable d'introduire des considérations éthiques dans un monde dominé par la dérégulation des marchés? Dans les AMAP, les Groupes d'Achats Solidaires, les restaurants associatifs ou des réseaux de simplicité volontaire, des consom'acteursorganisent des circuits de distribution alternatifs, sensibilisent la population aux impacts de l'alimentation et questionnent les valeurs de la société de consommation.
Ce recueil offre un tour d'horizon d'expériences qui y contribuent en France, en Belgique, en Italie, en Angleterre et au Canada. Les auteurs mettent en évidence les innovations mais aussi la continuité historique dans laquelle s'inscrivent ces acteurs. Ils analysent les pratiques, les formes d'engagement et conceptions du changement social des consom'acteursainsi que la reformulation de la critique qu'ils incarnent.
Avec des contributions de Jean De Munck, Emeline de Bouver, Mathieu Colloghan, Samuel Hubaux, James Kirwan, Mélanie Louviaux, Josée MadéiaCharlebois, Damian Maye, Fabrice Ripoll, EmanueleToscano, Paola Rebughini, Etienne Verhaegen et Magali Zimmer.
Présentation du livre - le premier chapitre - un compte rendu
Destins politiques de la souffrance. Intervention sociale, justice, travail
Thomas Périlleux et John Cultiaux (éd.)
Publié en 2009 chez Erès - sociologie clinique
Au cours de ces dernières décennies, la notion de souffrance s'est diffusée de manière croissante dans de nombreuses institutions comme dans la recherche en sciences humaines. Saisie en termes de trouble, fragilité, vulnérabilité... elle sert à nommer l'inacceptable et l'injuste, au risque de rendre l'individu responsable de ce qui autrefois relevait des structures sociales ou des violences institutionnelles. Dans le travail de la critique sociale, elle semble remplacer les vieux termes d'exploitation ou d'aliénation. Quel est l'enjeu de nommer de la sorte le négatif de l'existence ? Quelles sont les incidences sur les moyens de riposte dont il est possible de se saisir ?
Après avoir interrogé de manière approfondie la catégorie souffrance pour en saisir les enjeux, la portée et les limites, les auteurs se centrent sur différents lieux institutionnels où elle fait référence : ceux de l'intervention sociale, de la justice et du travail. Ce sont autant de terrains dans lesquels s'éprouvent les difficultés et les écueils d'une écoute « politisée » des souffrances sociales mais où s'inventent aussi des pratiques cliniques ou des démarches collectives inédites.
Aujourd'hui, le destin politique des souffrances est particulièrement important à considérer, d'abord pour l'acteur de terrain qui s'y trouve quotidiennement confronté et fait acte politique dès lors qu'il veut les rendre audibles sur une scène publique, mais aussi pour le chercheur ou le citoyen éclairé. Les auteurs réarticulent ici les rapports entre souffrance, justice et politique, pour déjouer les liens mortifères que tissent les souffrances sociales, et réactiver le potentiel critique et créatif qu'elles recèlent également.
Los Movimientos Sociales. De lo local a lo global.
Mestries, Pleyers & Zermeño (coord.)
Barcelona y México: Anthropos/UAM, Octubre 2009
Une perspective sur les mouvements sociaux au Mexique. A l’heure où le Mexique est durement touché par la crise économique, écologique, sociale et politique, ce livre dresse un bilan des mouvements sociaux dans ce pays au cours de la première décennie du 21ème siècle. Les différents chapitres dressent un constat d’échec lorsqu’il s’est agit d’influencer les décisions du gouvernement central ou de peser sur les politiques. Mais ils soulignent également le dynamisme et la créativité de nombre d’acteurs locaux qui tentent de développer des voies alternatives de changement social, sans pour autant faire l’impasse sur les défis et sur certaines contradictions auxquels font face les mouvements qui animent le Mexique d’aujourd'hui. Ce regard analytique se fonde notamment sur une perspective globale des mouvements sociaux contemporains présentée par Michel Wieviorka (EHESS) et Mary Kaldor (London School of Economics).
Movimientos sociales y luchas populares frente a la globalización en México La globalización ha producido en países periféricos como México efectos devastadores en la estabilidad económico-financiera, la agricultura, la industria tradicional y los medios masivos, si bien propició también la democratización del sistema político. Los movimientos sociales, aunque favorecidos por el entorno más democrático, han sido afectados por la erosión de los actores sociales clasistas, el cierre del espacio político por los partidos, la agudización de la lucha por la supervivencia y los cambios culturales individualizantes. Las luchas populares se centran en la defensa de un territorio y una identidad contra proyectos desarrollistas del Estado y las trasnacionales, buscando construir relaciones sociales alternativas, densificar lo social, defender férreamente su autonomía política y tejer redes de apoyo mutuo y coordinación tendiendo puentes de lo local a lo global.
La liberté au prisme des capacités. Amartya Sen au-delà du libéralisme
Jean De Munck et Bénédicte Zimmermann (dir.)
Éditions EHESS, février 2008, 334 pages.
Récompensés par le prix Nobel 1998, les travaux d’Amartya Sen bousculent les acceptions établies de la liberté en économie. La conjoncture intellectuelle et politique se prête tout particulièrement à leur discussion. Ce volume présente et discute les principes et les concepts de cette approche innovante. Un texte de Amartya Sen sur les droits humains est traduit dans ce volume.
Ce volume attire l’attention sur le fait que Sen est un penseur des droits autant qu’un penseur de l’économie. L’« approche par les capacités », élaborée par Amartya Sen, propose une nouvelle économie politique qui fait des droits humains réels une valeur cardinale et accorde à la question des institutions une importance décisive. Elle éclaire des problèmes aussi divers que ceux des indicateurs macro-économiques, de la pauvreté, des rapports de genre, du sous-développement. Elle préconise un mode d’évaluation du bien-être social centré sur la situation singulière des personnes. Et, concernant le processus de démocratisation, elle recommande de focaliser l’attention sur la participation des groupes les plus vulnérables. Cet ouvrage est une introduction et une contribution à la problématique des capacités, par les prolongements possibles, dans des domaines nouveaux qu’il propose. Par exemple les capacités sont mobilisées pour éclairer l’action européenne pour l’emploi, les questions juridiques posées par les droits sociaux, la liberté politique réelle. La cohérence et la pertinence des thèses fondamentales de Amartya Sen sont ainsi fermement mises à l’épreuve.
Critique politique du travail. Travailler à l'heure de la société des services
Isabelle Ferreras
Presses de la Fondation Nationale des Sciences Politiques, janvier 2007, 252 p.
Ce livre aborde de front ces questions-clés qui hantent les démocraties capitalistes. Il remet la question du travail au-devant de la scène politique. Pourquoi travaille-t-on ? Pour le salaire mais pas seulement. À partir d’une enquête ethnographique réalisée auprès des caissières de supermarchés en Belgique, Isabelle Ferreras montre que le travail inscrit les travailleurs dans un espace public, et combien il est animé par une aspiration à la justice. Contrairement à ce que l’on ne cesse de répéter sur la fin du travail et la dépolitisation des travailleurs, elle démontre que le travail, à l’heure de la flexibilité, est source de sens et d’engagement. Il est une expérience de nature proprement politique.
F
orums Sociaux Mondiaux et défis de l’altermondialisme
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De Porto Alegre à Nairobi
Geoffrey Pleyers
Academia-Bruylant, Novembre 2007, 208 p.
Lieux extraordinaires de brassage d’expériences et d’expertises altermondialistes, les sept Forums Sociaux Mondiaux ont profondément marqué le mouvement altermondialiste. Ils ont incarné une volonté de renouveler la politique et la citoyenneté à l’heure de la mondialisation. Les Forums Sociaux Mondiaux et les grandes mobilisations altermondialistes internationales contre le G8 ou l’OMC qui sont abordées dans cet ouvrage incarnent toute l’énergie mais aussi l’ampleur du défi que représente l’altermondialisme, notamment dans la convergence active d’opinions et de cultures distinctes.
Il apparait dès lors essentiel de se pencher sur leurs dynamiques propres mais aussi sur leurs limites. Les analyses de l’altermondialisme en France et en Belgique francophone illustreront cette dynamique de convergence et ses défis ainsi que les spécificités nationales que revêt l’altermondialisme. Ces différents chapitres permettront de recueillir au fil des pages des éléments pour cerner l’état actuel du mouvement altermondialiste et l’évolution qu’il est susceptible d’adopter.
Il est possible de se procurer des exemplaires à tarif réduit (17 €) en contactant directement l’auteur : Geoffrey.Pleyers@uclouvain.be
2005
Avons-nous encore besoin d'un tiers ?
Jean-Pierre Lebrun et Elisabeth Volckrick (dir.)
Toulouse, Érès, 208 p.
La référence à la norme spontanément admise et reconnue par tous, à l’idéal implicitement partagé, à la hiérarchie véhiculée par la tradition que les générations se donnent la charge de transmettre, autrement dit au Tiers, est aujourd’hui remise en cause. Nous voulons être une société pluraliste, évoquant des références diverses, prenant en compte différents modèles culturels et donnant place aux singularités. La coordination de l’action collective en est rendue d’autant plus complexe. Il faut désormais arriver à construire des normes à plusieurs, en fonction des situations, avec les protagonistes eux-mêmes, au cas par cas.
Dans le même mouvement, nous entendons de plus en plus qu’« il manque du tiers », qu’« il faudrait davantage faire tiers », qu’« il y a moyen de faire tiers autrement qu’en se référant au grand Tiers d’hier » ! Mais en un mot comme en cent, la question se pose avec acuité : qu’est-ce encore que le Tiers, qu’un tiers ?
C’est cette interrogation qu’ont soutenue, pendant cinq ans, des psychanalystes, philosophes, sociologues..., au sein d’un groupe de travail dans le cadre du Département de communication de l’Université de Louvain. Ils font ici le point sur leurs débats