Nourrir les réfugiés, soigner les blessés, aider à la reconstruction. Le frère Vjeko était sur tous les fronts. Arrivé au Rwanda en 1983, il ne quittera jamais le pays des Mille Collines.
Lieu d’asile universel, les églises paroissiales rwandaises servirent longtemps de refuge pour les Tutsi fuyant les massacres qui précédèrent le génocide. Hélas, en 1994, ces lieux de foi et de paix devinrent souvent le théâtre de tueries dont l’horreur demeure indicible. Dans cette obscurité, des âmes éclairées refusèrent pourtant de s’éteindre. Parmi elles, le Frère Vjeko Ćurić, dont le courage était si exceptionnel que ses anciens paroissiens se sentent aujourd’hui orphelins.
D’origine croato-bosniaque, le Frère Vjekoslav Ćurić – plus connu sous le nom de Vjeko – est né le 26 avril 1957 à Lupoglav, en Bosnie-Herzégovine. Deuxième d’une famille de six enfants, il étudie à Visoko, au centre du pays. En 1976, il choisit d’entrer dans l’Ordre des Frères Mineurs, plus connus sous le nom des Franciscains. Il est ensuite ordonné prêtre le 21 juin 1982, à Sarajevo, la capitale.
La même année, Vjeko répond à l’appel missionnaire de son ordre et part pour Paris, afin d’y préparer sa mission. Le 18 juillet 1983, à seulement 26 ans, il s’envole pour le cœur de l’Afrique, au Rwanda. Il y restera jusqu’à son assassinat, quinze ans plus tard.