Série A - Papiers personnels

CEHEC

(par ordre alphabétique)

 

Papiers Louis Kawan

(Anvers, 1926)

 

Ces papiers contiennent des documents, datant majoritairement des années 1980, relatifs aux relations entre la CEE et des pays tiers, principalement l’URSS et la Chine. La présence de nombreux documents confidentiels, de notes de service, de comptes-rendus de réunions ou de notes de briefing avant des réunions bilatérales font la richesse de ce fonds qui pourra se révéler utile pour l’étude des relations commerciales entre la CEE et deux autres pays, la Chine et l’URSS.

Inventaire des papiers Louis Kawan par Quentin Jouan (fichier .pdf)

Papiers Jan Kulakowski (1930-2011)

 

Inventaire des papiers Jan Kulakowski (1930-2011) (fichier .pdf)

 

Papiers Pierre Wigny (1905-1986)

 

Inventaire des papiers Pierre Wigny (1905-1986) (fichier .pdf)

Papiers Philippe Duvieusart (né le 6 aout 1932)

 

Inventaire des papiers de Philippe Duvieusart par Quentin Jouan (fichier .pdf)

Papiers William Ugeux (1909-1997)

 

Inventaire des papiers de William Ugeux (1909-1997) par Julien Dufour (fichier .pdf)

Papiers Raymond Rifflet (1946-1985)

 

Présentation par Michel Dumoulin

Les Papiers Raymond Rifflet, et leur reproduction, constituent un ensemble remarquable pour quiconque s’intéresse à l’histoire des mouvements européens en Belgique et en Europe.

L’histoire de l’idée européenne et des mouvements qui la portèrent depuis la fin de la seconde guerre mondiale est relativement bien connue pour la période 1945-1952. Elle l’est beaucoup moins pour la suite. Quant à la Belgique, elle n’a que peu intéressé les historiens jusqu’à présent [Soulignons toutefois les travaux réalisés à l’Université catholique de Louvain : M. Dumoulin, « La construction européenne en Belgique. Zone, d’ombre et de lumière », in M. Dumoulin (éd.), La Belgique et les débuts de la construction européenne. De la guerre aux traités de Rome, Louvain-la-Neuve, CIACO éd., 1987, pp. 27-28 ; N. Tordeurs, Naissance des mouvements européens en Belgique (1946-1950), Bruxelles, P.I.E.-Peter Lang, 2000 (Euroclio. Études et documents, n°16)]. C’est pourquoi on ne peut que se réjouir de la décision de M. Raymond Rifflet de confier ses papiers privés au Gehec et d’en autoriser la reproduction sous la forme mentionnée.

La documentation mise à disposition provient d’un pionnier de l’idée européenne fédéraliste en Belgique. Né à Bruxelles le 21 décembre 1919, M. Raymond Rifflet accomplit des études d’histoire à l’Université libre de Bruxelles. Il effectue aussi une candidature complémentaire en droit à la même université. Mais les études d’histoire et de droit ne mobilisent pas toutes les énergies du personnage. Il s’est en effet engagé très tôt dans le militantisme politique. Lors de la rentrée universitaire de 1939, il est en effet rédacteur en chef de L’Étudiant Socialiste, organe mensuel du Cercle des Étudiants socialistes de l’Université libre de Bruxelles et de la Fédération Nationale des Étudiants Socialistes de Belgique [R. Rifflet, « L’aventure des Cahiers Socialistes (novembre 1944-novembre 1953) », in Socialisme, n°145, février 1978, pp. 135-141 ; M. Simon-Rorive, La Presse socialiste et révolutionnaire en Wallonie et à Bruxelles de 1918 à 1940, Louvain-Paris, Nauwelaerts, 1974, pp. 103-104 (Centre Interuniversitaire d’Histoire Contemporaine, Cahiers 75) et L. Verhulst, L’aventure des Cahiers Socialistes : revue indépendante de critique sociale : novembre 1944 - novembre 1953, Mémoire de licence en histoire, UCL, Louvain-la-Neuve, 2001]. Mais il n’est pas le seul à militer dans le dramatique contexte de l’immédiat avant-guerre. D’autres jeunes gens, parmi lesquels Georges Goriely, ne se retrouvent ni dans le Parti Ouvrier Belge d’Henri de Man promouvant un « fascisme de gauche » ni dans le communisme à la Staline que les procès de Moscou puis l’alliance avec l’Allemagne nazie ont totalement dévalué. C’est ainsi que Georges Goriely, Raymond Rifflet et d’autres passeront au Trotskisme [R. Rifflet, « L’odyssée européenne de Georges Goriely », in A. Miroir (éd.), Pensée et construction. Hommage à Georges Goriely, Bruxelles, CERIS et Émile Van Balberghe, 1990, p. 7 (Travaux du Centre d’Études Relations Internationales et Stratégiques, 1)].

Les archives personnelles dont nous présentons l’inventaire dépassent le cadre chronologique des années 1950 puisque certains dossiers embrassent les années 1960 également, l’année 1967 constituant un terminus ad quem qui se justifie de deux façons. D’une part, M. Raymond Rifflet renonce, cette année-là à la présidence de l’UEF qu’il exerçait depuis 1959 et d’autre part, il devient chef de cabinet du Commissaire Jean Rey, président de la Commission de 1967 à 1970.

Fédéralisme européen. Inventaire des papiers privés de Raymond Rifflet (1946-1967) par Thierry Grosbois (fichier .pdf)

Fédéralisme européen. Inventaire des papiers privés de Raymond Rifflet (1946-1985)- deuxième versement par Julie Cailleau (fichier .pdf)

Papiers Étienne de la Vallée Poussin (1921-1955)

 

Présentation

Homme d’État catholique belge né à Bruxelles en 1903, docteur en droit et licencié en sciences économiques de l’Université catholique de Louvain, Étienne de la Vallée Poussin fut formé, à l’instar de Robert Triffin et de Paul van Zeeland, à « l’école » de l’IRES. Parallèlement à ses études, il gravita dans le giron du journal L’Autorité (1924) de tendance catholique conservatrice où il rencontra, entre autres, Paul Struye, Charles d’Ydewalle, Luc Hommel, Xavier de Grunne et Paul van Zeeland [Voir à ce propos : M. Giebens, « L’Autorité » (1924-1933). Des jeunes catholiques dans l’entre-deux-guerres, Mémoire de licence en histoire, Université catholique de Louvain, 1999-2000].

Il fut administrateur de plusieurs sociétés, ainsi que sénateur de l’arrondissement de Bruxelles de 1946 à 1961, puis sénateur coopté jusqu’en 1968.

Dans le domaine européen, il milita dès 1959 au sein du Comité d’Action pour les États-Unis d’Europe et devint président du Conseil belge du mouvement européen. Membre du Conseil d’Administration du Comité belge de la Ligue Européenne de Coopération Économique [Voir à ce propos : Th. Grosbois – X. Dehan – G. Duchenne (coll.), Inventaire des archives de la Ligue Européenne de coopération économique (1946-1985), Louvain-la-Neuve, Gehec, 2003 (Série B : Papiers institutionnels)], il fut aussi membre de l’Assemblée consultative du Conseil de l’Europe (1952-1954), et président du groupe politique des Chrétiens démocrates à l’Assemblée de l’UEO (1965-1967).

Inventaire des papiers d'Étienne de la Vallée Poussin (1921-1955) par Jean-François Munster (fichier .pdf)

Papiers Pierre Bourguignon (1955-1977)

 

Inventaire des papiers de Pierre Bourguignon (1955-1977) par Nathalie Tordeurs (fichier .pdf)

Papiers Alexandre Delmer (1924-1967)

 

Inventaire des papiers d'Alexandre Delmer (1924-1967) par Nadia Englebert et Nathalie Tordeurs (fichier .pdf)

Papiers de Paul van Zeeland (1893-1973)

 

Introduction

Paul van Zeeland nous a légué sa mémoire. Une impressionnante mémoire de papier : plus de 75 mètres linéaires de dossiers, de notes, de correspondances, de coupures de journaux, de photographies… Souvenirs patiemment récoltés, précieusement conservés pour la postérité. Témoin privilégié s’il en est de grands moments du XXe siècle, antérieurs et postérieurs au second conflit mondial, Paul van Zeeland a vu et combattu la montée du fascisme, alors qu’il tentait de juguler les effets de la crise économique en Belgique. Il a préparé ensuite la reconstruction du pays, aux États-Unis et à Londres. Il a, surtout, oeuvré à conjurer les malheurs de son siècle : l’internationalisme et l’unification de l’Europe devaient, pensait-il, faire triompher les valeurs occidentales. Les grandes questions de l’après-guerre, il les a toutes vécues : le rapatriement des personnes déplacées, la question royale, la guerre froide, la question scolaire, la construction de l’union européenne, dont il fut un des plus fervents partisans, l’indépendance du Congo (qu’il visita peu avant 1960) et, bien sûr, la recherche de la paix communautaire en Belgique. Rédigé en 1962, son S.O.S. pour sortir de l’impasse, plan destiné à résoudre « la » question des rapports entre Flamands et Wallons frappe par l’actualité de son propos. Paul van Zeeland se faisait alors le chantre du provincialisme (une décentralisation de l’État belge sur la base d’un fédéralisme provincial), présenté comme la seule solution capable d’empêcher un conflit direct entre les deux communautés linguistiques du pays, d’empêcher que le fédéralisme à deux ne soit « un échec pour les deux ». Universitaire brillant et bardé de diplômes, juriste, économiste de renommée internationale (« un des plus grands de notre siècle » n’hésitent pas à écrire les journalistes américains), professeur à l’Université catholique de Louvain, conseiller écouté par les plus grands, à la fois homme politique et homme d’affaires, Paul van Zeeland est, sans conteste, un « grand format », non seulement à l’échelle de la Belgique, mais même à celle de l’Europe. Le talent et la chance se conjuguèrent pour rendre toujours plus rapide son ascension. Plusieurs commentateurs, de son vivant, titraient sa notice biographique de la « cote suprême » qu’il avait obtenue à l’Université : « Avec la plus grande distinction ». Ses services lui valurent tous les honneurs : élevé au rang de vicomte dans la noblesse du Royaume, nommé ministre d’État, promu dans les ordres nationaux les plus prestigieux du globe, élu membre de l’Institut de France,… Même si beaucoup aujourd’hui ont déjà oublié son nom, il est, sans doute, de ces personnages que l’Histoire appelle communément les « grands hommes ».

Inventaire des papiers de Paul van Zeeland (1893-1973) par Sébastien Dubois (fichier . pdf)

Papiers de Robert Bultot (1947-1952)

 

Cercle européen de l'UCL (1947-1952). Inventaire des papiers Robert Bultot (fichier .pdf)

Papiers de Maurice Orban (1947-1976)

 

L'Église et la construction européenne (1947-1976). Inventaire des papiers Maurice Orban (fichier .pdf)

Papiers de Charles Roger

 

Bref commentaire sur ma carrière professionnelle, par Charles Roger [Nous éditons une synthèse de la carrière de Charles Roger, rédigée par l’intéressé lui-même, figurant en annexe de son curriculum vitae (papiers Charles Roger, n°194). Les notes, ajoutées par nos soins, permettent de renvoyer le lecteur aux principales références bibliographiques utiles pour éclairer le rôle historique joué par Charles Roger. Se référer également à ses mémoires : C. Roger, Souvenirs inédits, de 1905 à nos jours, Ottignies, 1997]

"Pendant mes études de droit, mon intérêt pour les problèmes économiques et financiers eut pour point de départ, en 1924, un cours donné par le Professeur A.-E. Janssen sur l’avenir du franc français. Ayant pu apprécier la justesse de cette analyse par la succession de crises financières en France en 1925, je me proposai de présenter un travail de séminaire sur la solidité du franc belge. J'ignorais que mon professeur allait devenir ministre des Finances et que pour des raisons politiques il ne réussirait pas à stabiliser le franc en 1926 [F. De Voghel, Janssen Albert-Edouard, dans Biographie Nationale, t.39, 1976, col. 499-505]. A son retour à l'Université, je lui présentai un travail sur les dangers d'une dette flottante à court terme. Ce travail attira sur moi l'attention des fondateurs de l'Institut des Sciences économiques et sociales de l'UCL où je fus appelé à devenir assistant à son ouverture en octobre 1928, au moment où je terminais mon service militaire. Cet Institut avait pour objectif de former des cadres d'économistes pour les services publics et pour le secteur privé [Des éléments à propos du rôle de l’IRES et de l’économiste L.-H. Dupriez dans : Problèmes économiques contemporains. 45 années d’expérience par Léon H. Dupriez et ses collaborateurs, éd. P. LÖWENTHAL, Louvain, 1972].

Pendant deux ans, je me familiarisai avec la science nouvelle de la conjoncture sous la direction des Professeurs F. Baudhuin et L.-H. Dupriez. Boursier de la Fondation belgo-américaine CRB [Des éléments biographiques sur les boursiers CRB de l’entre-deux-guerres dans : Belgian and American C.R.B. Fellows 1920-1950. Biographical Directory, New York, 1950 ; E. FAMEREE, Échanges interuniversitaires entre la Belgique et les Etats-Unis de 1920 à 1940. Une synergie intellectuelle, Louvain-la-Neuve, 1993 (mémoire de licence en histoire, UCL)], je me perfectionnai pendant deux nouvelles années à l'Université de Harvard dans l'étude de la conjoncture (Prof. Schumpeter) et les problèmes monétaires. Je fus reçu Master of Arts in Economics en juin 1932. Rentré au pays, j'écrivis des articles hebdomadaires dans « La Gazette du Centre » de La Louvière à partir de mars 1933. J'y publiais notamment la critique de l'expérience du New Deal du Président Roosevelt et mes impressions d'Amérique. Je fus appelé à donner des conférences sur divers sujets économiques et financiers. Ma carrière se dessina bientôt. D'une part, un enseignement universitaire (Ecole des Hautes études à Gand en 1933, puis après un cycle de conférences sur la concentration et la rationalisation des entreprises, à l'Institut supérieur de Commerce de l'État à Anvers). D'autre part, poussé par le Professeur Baudhuin, j'entrai dans le cabinet ministériel des Finances en juin 1934. L'expérience pratique acquise comme collaborateur de ministre permettait d'illustrer mes cours de théorie, et mes connaissances théoriques aidaient à la solution des problèmes qui se posaient dans la réalité.

Mon passage au Cabinet de M. Sap de juin à novembre 1934 me permit de collaborer à la mise au point des arrêtés-lois d'août 1934 comportant notamment la scission des banques d'affaires des institutions de crédit [G. Vantemsche, L’élaboration de l’arrêté royal sur le contrôle bancaire (1935), dans Revue belge d’histoire contemporaine, t. 11, 1980, n°3, p. 389-437]. Constatant que les efforts de déflation des prix pour maintenir la parité or du franc était le plus souvent annihilée et au-delà par de nouvelles baisses du dollar et de la livre sterling qui entraînaient les prix mondiaux, je menai en février 1935 une campagne en faveur d'un réajustement monétaire qui, en situant le franc belge au niveau des prix mondiaux permettrait un redressement de l'économie. Je reçus des lettres de violentes protestations, mais fin mars, le nouveau Premier ministre P. Van Zeeland ayant réalisé le réajustement monétaire préconisé par l'École de Louvain, je fus attaché à l'Office de Redressement économique qui dépendait du Premier ministre et j’eus la satisfaction de publier dans de nombreuses revues belges et étrangères les causes, les méthodes et les heureux résultats de la dévaluation de mars 1935 [Lire la discussion de Ch. Roger concernant l’article de G. Vanthemsche sur l’OREC dans le dossier n°17 des papiers Ch. Roger].

A la chute du second gouvernement Van Zeeland fin 1937, je fus repris au cabinet du Premier ministre Janson, parce que J. Rens (chef de cabinet adjoint dans le second gouvernement Van Zeeland, et maintenu chef de cabinet adjoint du nouveau Premier ministre P.-E. Janson) appréciait mes rapports économiques. Quand il devint chef de Cabinet de P.-H. Spaak, il me conserva en qualité de conseiller économique, de telle sorte que je fis avant la guerre la préfiguration de ce qui allait devenir l'administration du Cabinet du Premier ministre, d’autant plus que je fus également repris par le Premier ministre H. Pierlot.
Après quelques mois de mobilisation militaire dans le sud de la France, je fis, sous l'occupation allemande, partie de plusieurs groupes qui se consacraient à l'étude de projets pour l’après-guerre [Sur les groupes d’études en Belgique occupée, lire : T. Grosbois, Le renseignement économique et financier en Belgique occupée. L’exemple du Groupement d’études économiques, dans La Résistance et les Européens du Nord. Het Verzet en Noord-Europa, Bruxelles, 1994, vol. 1, p. 183-207]. Après avoir consulté les experts des quatre universités, je publiai avec le Professeur Lederer une étude sur la politique alimentaire pour le comité Delmer, je donnai des conférences à l’Institut des Finances publiques et au Centre d’études bancaires sur les nouvelles théories de Keynes sur l’emploi, l’intérêt et la monnaie ainsi que sur ses projets de réorganisation monétaire internationale. Je préconisai avec mes amis J. Jussiant et P. van der Rest, la constitution d'un budget cyclique qui, par la création d'un fonds de réserve en période de prospérité permettrait le financement de travaux publics en période de dépression (ce qui ne fut guère apprécié par les politiciens, désireux de se prévaloir en dépensant immédiatement toutes les ressources financières disponibles). Les trois amis préparèrent également la publication d'un ouvrage « Esquisse d’une politique économique pour la Belgique » qui ne parut qu'au début de 1947 par suite des difficultés d'édition [J. Jussiant – P. Van Der Rest – C. Roger, Esquisse d'une politique économique, Bruxelles, 1946]. Ces idées furent largement reprises par le mouvement politique de « La Relève » dont je fus un des fondateurs ainsi que le Parti Social Chrétien où je contribuai à élaborer le programme économique et social

Après deux mois au Cabinet du Premier ministre Pierlot au lendemain de la libération, je repris une activité journalistique dans « Le Quotidien », « De Nieuwe Standaard » et « Spectator » et publiait de nombreux articles dans « La Revue nouvelle ». En 1946, je travaillai à la Mission économique belge à Londres, ce qui me permit d'être observateur à la Conférence des Nations Unies qui devait donner naissance au GATT. J’étais en pourparlers avec les gouvernements du Liban et de la Syrie pour devenir leur conseiller en vue de créer une union douanière s’inspirant de l’exemple belgo-hollando-luxembourgeois lorsqu'en avril 1947, M. Duvieusart, ministre des Affaires économiques, me demanda de devenir son chef de Cabinet. Pendant deux ans et demi, j’eus la satisfaction d‘appliquer une politique s’inspirant des principes esquissés dans notre ouvrage sur la politique économique, préconisant le passage d'une économie planifiée du temps de guerre à une économie de marché dans laquelle l'Etat donnerait des directives de programmation, s’efforcerait de réprimer les abus de la puissance économique, et consulterait les partenaires sociaux : patrons, syndicats, agriculteurs et classes moyennes. Sollicité par les représentants du patronat et des syndicats chrétiens pour devenir le Secrétaire général du Conseil Central de l’Economie, à la mise au point du projet auquel j'avais collaboré, mon activité consista jusqu’à ma mise à la retraite en décembre 1970 à rallier les partenaires sociaux sur le plus de points communs possibles dans leurs avis sur la politique économique.

Dans mes diverses fonctions, je fus mêlé de près au fonctionnement du Benelux et à la préparation du Marché commun, ce qui me donna l'occasion de donner plusieurs conférences à l’étranger sur ces sujets. Nommé représentant de la Belgique au Comité social du Conseil économique et social des Nations Unies, à New York en mai 1952, 1954 et 1955, je fus un des premiers à souligner les multiples aspects du sous-développement. Encouragé par mon ancien Professeur de l'Institut St Louis, le Chanoine Leclercq, je participai à une mission d’économistes et de journalistes invitée à visiter la R.P. de Chine [C. Aalmey, Belgique et Chine au coeur de la guerre froide 1954-1957. La politique des petits pas, Louvain-la-Neuve – Bruxelles, 1994, p. 150]. J’en revins avec des impressions très différentes de l'image déformée que l’on en avait en Occident. Les Chinois étaient Chinois avant d’être communistes et il y avait intérêt à répondre favorablement à leurs désirs de renouer un contact avec nos pays. Je retournai en Chine en 1964 à la tête d'une importante délégation très représentative de 26 membres mais il fallut attendre 1971 pour que les principaux préjugés contre la R.P. de Chine s’atténuent. Mon activité à I’égard de la Chine devint de plus en plus importante et fut ma principale occupation après mes mises successives à la retraite, en 1970 au Conseil Central de l'Economie, en 1975 dans l’enseignement universitaire. Cette activité fait l'objet de la seconde partie des annexes. Les colloques de la Ligue Européenne de Coopération Economique sur les relations entre les pays de l’Ouest et les pays socialistes de l’Est de l'Europe me permirent d’avoir des contacts amicaux avec des délégués notamment de Pologne, de Tchécoslovaquie et de Hongrie [Sur le rôle de Ch. Roger au sein de la LECE, lire : M. Dumoulin – A.-M. Dutrieue, La Ligue Européenne de Coopération Economique (1946-1981). Un groupe d’étude et de pression dans la construction européenne, Berne - Berlin - New York, 1993, p. 130-131, 159-163].

Ma carrière a été entièrement consacrée au service public et j'ai bénéficié d'une réelle indépendance d'esprit et d'action. Je regarde comme un grand bonheur l’attachement que m'ont conservé de nombreux anciens élèves d'Anvers ou de Mons et suis particulièrement heureux quand ils me rappellent l'influence ou l'aide que j’ai pu leur apporter. Depuis août 1937, ma femme Yvonne France m’a procuré un intense bonheur familial et a élevé mes enfants dans une ligne de droiture, de générosité et de loyauté. Elle m’a toujours admirablement soutenu et conseillé par son esprit ouvert, son sens critique, et son foyer accueillant."

Charles Roger [édité par Thierry Grosbois]

 

Inventaire des papiers Charles Roger (fichier.pdf)

Papiers Jean Van Ryn

 

Inventaire des papiers Jean Van Ryn (1944-1980) par Julien Vanderstichel (fichier .pdf)

Fonds Jean Van Lierde

Inventaire Jean Van Lierde

Papiers de Luc Rifflet

 

Luc Rifflet, fils de Raymond Rifflet, a eu plusieurs fois au cours de sa carrière l’occasion de se trouver dans les coulisses de la politique européenne. Ingénieur commercial de l’Université de Mons de la promotion 1971, il choisit de traiter dans son mémoire de fin d’études du plan Werner sur l’Union économique et monétaire. Quelques mois après l’obtention de son diplôme, il réalise un stage à la Commission européenne au sein de la Direction générale des Relations extérieures. Ensuite, il est successivement Résidant adjoint de la société SOPEX BELGE SA à Téhéran (1975-1978), attaché scientifique à la Régie de l’Urbanisme de l’Agglomération de Bruxelles (1978-1979) et secrétaire d’administration au Ministère de l’Emploi et du Travail (1979-1981). En mars 1981, il est nommé Auditeur à la Cour des Comptes et est affecté comme Auditeur externe à l’O.N.U. de 1983 à 1986. À partir de 1989, sa carrière prend une tournure plus politique puisqu’il va travailler pendant plus de 6 ans dans différents Cabinets ministériels. Au cours de cette période, il consacre l’essentiel de son activité professionnelle aux affaires européennes. De mars 1989 à mars 1993, il est Chef de Cabinet adjoint de Anne-Marie Lizin, Secrétaire d’Etat à l’Europe 1992. Parallèlement et ensuite, il est Chef de Cabinet adjoint de Robert Urbain, Ministre du Commerce extérieur et des Affaires européennes entre mars 92 et août 94. Il est spécialement chargé de la coordination des Affaires européennes et de la Convention de Schengen. Il exerce ensuite pendant trois mois les fonctions de Chef de Cabinet a.i. pour le même ministre. Enfin, de novembre 94 à juin 95, il est Chef de Cabinet adjoint des Ministres des Affaires étrangères Vandenbroucke et Derijke où il est chargé des Affaires européennes. Par la suite, il cesse toute activité dans un Cabinet ministériel et est nommé Conseiller à la Représentation Permanente de la Belgique auprès de l’OCDE où il est notamment en charge du Comité pour l’Emploi, du Travail et des Affaires sociales et des Comités relevant de la Direction de la Science, de la Technologie et de l’Industrie. Luc Rifflet est né le 8 août 1948.

Les papiers de Luc Rifflet confiés à l’Institut d’études européennes de l’Université catholique de Louvain se rapportent à son passage au Cabinet du Secrétaire d’Etat à l’Europe 1992, Anne-Marie Lizin. Ce Secrétariat d’Etat à l’Europe 1992 est créé en 1989 en vue des Conférences Intergouvernementales qui doivent conduire à l’adoption du Traité de Maastricht en 1992. Suite au rapport Delors de 1989, il avait été décidé de relancer une série de Conférences intergouvernementales sur l’Union économique et monétaire (UEM) en vue de créer une monnaie unique. Rapidement, il fut décidé de mener également une conférence intergouvernementale sur l’Union politique (UP). Le cadre général de l'organisation des deux conférences est fixé par le Conseil européen de Rome des 27 et 28 octobre 1990. Les conclusions établissent, entre autres, le principe du parallélisme entre les deux conférences intergouvernementales. Afin d'assurer la cohérence des travaux, il est prévu que les Représentants personnels des Ministres des Affaires étrangères qui assistent aux réunions de la conférence sur l’UP peuvent également participer aux travaux de la Conférence sur l'UEM. Les Ministres et, sous leurs responsabilités, les Représentants personnels, sont chargés des négociations. Ces derniers peuvent prendre les mesures d'organisation de leurs travaux qu'ils estiment nécessaire et solliciter l'avis d'autres organes. La composition des délégations nationales présentes aux réunions des conférences est décidée par les gouvernements des États membres. La Commission est invitée à participer et dispose de son propre représentant. Conformément aux décisions du Conseil européen de Dublin, les 25 et 26 juin 1990, la cohérence nécessaire des travaux des deux conférences est assurée par les ministres des Affaires étrangères. La cohérence et le parallélisme des travaux sont aussi assurés par des contacts réguliers entre le Président de la Commission et la Présidence des deux conférences (U.P. et U.E.M.). 5
Quatre Belges assistent en général aux réunions de la CIG UP : Philippe de Schoutheete de Tervarent, Représentant permanent de la Belgique auprès des Communautés européennes et Représentant personnel du Ministre des Affaires étrangères ; Luc Rifflet, représentant le Secrétariat d’Etat à l’Europe 1992 ; Dirk Wouters, membre de la Représentation permanente de la Belgique auprès des Communautés européennes ; un spécialiste désigné en fonction de la matière qui est sur la table de négociations. La présence de Luc Rifflet résulte d’un accord politique passé à l’époque. Il représente les socialistes francophones.

Les papiers de Luc Rifflet apportent un riche témoignage sur de multiples aspects des conférences intergouvernementales qui ont conduit à l’adoption du traité de Maastricht. Tout d’abord, par sa présence à la table des négociations, Luc Rifflet est un témoin privilégié des stratégies mises en oeuvre par les différentes parties en présence, des alliances qui se font et se défont au gré des thèmes abordés, des différentes manières de conduire une négociation par telle ou telle présidence, etc. Ensuite, on trouve dans les papiers de Luc Rifflet les comptes rendus des réunions de la Direction des Affaires européennes du Ministère aux Affaires étrangères, du commerce et de la coopération au développement (cette Direction est également connue sous le nom de « P.11 »). Ces réunions réunissent des représentants des ministères du gouvernement belge et traitent des questions à débattre lors de la C.I.G. Les documents qui s’y rapportent nous informent donc sur les négociations entre les ministères et sur l’évolution des positions de la Belgique au cours des nombreux mois de négociation.

Enfin, les papiers de Luc Rifflet nous apportent un témoignage important sur des réseaux parallèles qui, sans être présents à la table des négociations, n’en jouent pas moins un rôle considérable dans les positions adoptées. C’est le cas, par exemple, du réseau des socialistes belges. Nous avons vu plus haut que la présence de Luc Rifflet aux côtés du Représentant personnel du Ministre des Affaires étrangères résultait d’un accord politique qui visait à donner aux socialistes francophones un rôle à jouer dans les négociations. Dans cette perspective, il est évident que les contacts entre le Secrétariat d’Etat à l’Europe 1992 et des personnalités socialistes belges ont été nombreux. On trouve notamment des documents provenant de l’Institut Emile Vandervelde1, une correspondance abondante entre des cabinets ministériels socialistes et le cabinet de Anne-Marie Lizin, etc.

Inventaire des Papiers Luc Rifflet par Laurent de Hepcée (fichier .pdf)

[consultation interdite]

Papiers Jean Duvieusart

 

Inventaire des papiers de Jean Duvieusart (1900-1977) par Julie Cailleau (fichier .pdf)

Papiers Philippe de Schoutheete de Tervarent

 

Inventaire des papiers de Philippe de Schoutheete de Tervarent

Papiers Paul Levy

 

[en cours de classement par Jourdan Lourtie] 

Papiers Irénée Van der Ghinst

 

Présentation par Geneviève Duchenne

Légués par Monsieur Guy Van der Ghinst en janvier 2007, le petit fonds Irénée Van der Ghinst recèle d’importants documents sur les mouvances politiques de la première moitié du XXe siècle. En effet, Van der Ghinst, médecin et professeur à l’ULB, gravite très tôt dans la mouvance socialiste – il est proche d’Emile Vandervelde et de Jules Destrée – et déploiera aussi une grande activité européiste dans l’entre-deux-guerres – il se rallie à Paneuropa du Comte Richard Coudenhove-Kalergi et fonde, en 1932, l’Institut d’économie européenne. Ses archives témoignent de ces multiples activités : médecin militaire, flamingant, sympathisant socialiste, partisan d’une unification fédérale de l’Europe, fondateur, avec Paul Lévy, de l’UDB, défenseur du libre examen, polémiste…

Il faut noter que la correspondance qu’échangèrent l’historien des sciences, Georges Sarton et Irénée Van der Ghinst a été déposée, en 1964, à la Bibliothèque royale Albert Ier à Bruxelles (Ms. III 786) [Cf. H. Elkhadem, Georges Sarton : Ses années de formation et ses réalisations académiques à travers sa correspondance avec I. van der Ghinst, Bruxelles, Palais des Académies, 1985 (Academiae Analecta. Mededelingen van de Koninklijke Academie voor Wetenschappen, Letteren en Schone Kunsten van Belgïe. Klasse der Wetenschappen, Jaargang 47, 1985, n°1)] . Ce fonds contient 122 lettres de Sarton à van der Ghinst couvrant une période qui va de 1905 à 1945. Le dernier point de l’inventaire (Dossier VI) reprend aussi quelques ensembles de lettres adressées par Georges Sarton et son épouse Eleanor Mabel Elwes aux van der Ghinst . Par ailleurs, le fils aîné d’Irénée van der Ghinst, Marcel, a manifestement déposé une partie de la correspondance de son père aux Archives et Musée de la Littérature [Entretien avec Guy van der Ghinst, Bruxelles, 10 mars 2003] : AML, Archives René Lyr : Correspondance de René Lyr à I. van der Ghinst, ML 2613/32-33 ; Archives Jules de Bruycker : Correspondance de Jules de Bruycker à I. van der Ghinst (1910-1944), ML 3415 ; Archives Raymond Limbosch : Correspondance de Marcel Hébert à Irénée van der Ghinst (1907-1919), ML 2445.

Inventaire des Papiers Irénée van der Ghinst (1884-1949) par Geneviève Duchenne (fichier .pdf)

Papiers Paul-Henri Spaak

 

Il existe deux fonds contenant des archives de Paul-Henri Spaak. Le premier est déposé à la Fondation qui porte son nom, le second au Musée de la Littérature (Bibliothèque Nationale de Belgique à Bruxelles).

La Fondation Paul-Henri Spaak a procédé à la numérisation de la très grande majorité des documents appartenant aux deux fonds. N’ont pas été scannés les coupures de presse, les documents parlementaires ou émanant d’organisations internationales par exemple, les brochures, livres et publications diverses. Par contre toutes les lettres, documents manuscrits, rapports, compte rendus ou photos l’ont été.

Une copie de cet ensemble (38 CD) a été remise par la Fondation Spaak à l'UCL. L'inventaire est disponible sous forme de 3 fichiers Excel:
• le premier énumère l’intitulé de toutes les fardes, ce qui permet une recherche thématique;
• les deux autres (l’un consacré aux documents appartenant à la Fondation, l’autre aux documents déposés au Musée de la Littérature) permettent une recherche sur l’ensemble des documents sur base des critères suivants: cote, date, type de document, expéditeur, destinataires, personnes citées.

Présentation des archives de la Fondation Paul-Henri Spaak

Inventaire des papiers Paul-Henri Spaak - 1 - Caisses

Inventaire des papiers Paul-Henri Spaak - 2 -

Inventaire des papiers Paul-Henri Spaak - 3 -