La crise identitaire congolaise de la Belgique aux alentours de 1908 et les origines de la « mémoire » du Congo léopoldien

CEHEC

La prochaine séance du séminaire du Gehec sera l'occasion d'écouter le professeur Vincent Viaene (Katholieke Universiteit Leuven), le 2 décembre 2008 à 17h30 (ERAS 75).

Les années 1906 et 1916 montrent un contraste remarquable dans l'attitude de la Belgique envers l'impérialisme de Léopold II. En 1906, suite au scandale du « caoutchouc rouge », l'Etat Indépendant et son souverain furent la cible d'une vague de critique émanant en partie de l'establishment colonial même. Une décennie plus tard, par contre, force est de constater que les défenseurs du défunt roi reprennent le dessus, gagnant la bataille de la mémoire et fixant la manière dont le Congo léopoldien sera représenté par la Belgique officielle jusqu'à la fin du XXe siècle. Dans ce glissement, l’annexion du Congo par la Belgique en 1908 joue un rôle clé. L’essai approche la « reprise » comme une crise identitaire qui détermina en partie le type de nation que la Belgique allait être au XXe siècle. Il met en lumière, notamment, comment l'élite politique proposa le Congo Belge comme un "idéal national" pour un pays miné par de profondes divisions confessionnelles, sociales et ethniques. Si la colonie renforça l’armature traditionnelle de la société belge en forgeant l’unité des élites sous la couronne, elle ne réussit pas à faire des Belges « un peuple impérial ». A l’inquiétude ou l’hostilité des masses s’ajouta l’hypothèque que le refoulement des atrocités dans l’Etat Indépendant faisait peser sur la colonie. La mémoire de l’ « époque héroïque » ne trompait pas tout le monde, et elle ne pouvait pas tromper indéfiniment.

Voir le programme complet du séminaire du Gehec.

Publié le 18 novembre 2008