Émile Mayrisch et le pacte international de l'acier

CEHEC

La prochaine réunion du Gehec se tiendra le mardi 5 février 2008, à 17h30. Nous entendrons Charles Barthel (directeur du Centre d'études et de recherches européennes Robert Schuman, Luxembourg) sur « Émile Mayrisch et le pacte international de l'acier des années vingt ».

A la lumière des archives historiques de l'Arbed, l'activité d'Émile Mayrisch en sa qualité de soi-disant «promoteur» de l'Entente Internationale de l'Acier (EIA) doit aujourd'hui être révisée. Il apparaît en effet que le directeur général de la plus puissante entreprise sidérurgique du Grand-Duché, qui entretient en même temps des usines en Belgique, en France et en Allemagne, est loin d'être un adepte fervent des cartels. Pourtant il entérine le projet d'un accord européen sur le plafonnement de la production lancé par Fritz Thyssen pour la simple raison que, sans cet aval, les conventions «connexes» singulièrement avantageuses pour son entreprise – à savoir le Privatabkommen avec la Rohstahlgemeinschaft des magnats de la Ruhr, le statut particulier de la Sarre et la reconduction du contingent des exportations lorraines-luxembourgeoises à destination du Reich – ne seraient jamais entrées en vigueur. Aussi, au lieu d'attacher du prix à une réforme en profondeur de l'EIA très vite confrontée à des dysfonctionnements graves, préfère-t-il maintenir «simplement [la] façade» d'une entente devenue dans l'intervalle synonyme du «Locarno» des barons du fer.

Publié le 06 décembre 2007