L’Institut Religions, spiritualités, cultures, sociétés (RSCS) a été fondé à Louvain-la-Neuve, le 1er février 2010, après une période de préparation au cours de l’année 2009, dans la perspective du plan de développement de l’Université. Cet institut est le résultat d’une concertation entre les professeurs de la faculté de théologie et ceux des autres facultés qui enseignent des matières en lien avec les religions. Ainsi est née l’idée de fonder un institut de recherche interdisciplinaire qui réunisse des compétences de différents horizons et de différentes méthodologies.
Le titre de l’Institut, « Religions, spiritualités, cultures, sociétés », signifie bien cette ambition. Il s’agit d’abord d’étudier les religions et les spiritualités, c’est-à-dire non seulement les religions dans leur visage officiel, mais aussi les spiritualités, avec leur côté plus insaisissable, avec leur dimension mystique, leur ancrage local ou historique, leur aspect parfois extérieur aux religions instituées. Quant aux religions, il s’agit de les traiter avec l’expertise qu’une faculté de théologie met en œuvre par rapport au christianisme, tout en valorisant la démarche de théologie chrétienne par le stimulant de l’étude d’autres religions. En ajoutant au titre de l’institut les mots « cultures, sociétés », les membres ont voulu signifier l’importance des cultures pour l’étude des religions et l’impact social que celles-ci exercent. Ainsi on ouvre la porte à une méthode d’analyse qui ne se limite pas à aborder l’étude d’une religion par l’étude de ses sources internes, mais qui apporte des outils spécifiques (comme la sociologie, l’anthropologie, l’histoire, la littérature, l’esthétique) et les met au service de l’étude des religions.
La présentation faite ici de l’institut RSCS se déploie sur trois axes : positif, systématique et pratique ; cette répartition est fonctionnelle, elle n’implique pas de frontière hermétique entre ces trois approches. Elle débouche sur la question de l’évolution des religions, de leurs mutations et de leur identité, qui sera l’objet du colloque de lancement de l’Institut RSCS, et sur la question de la mise en œuvre du dialogue interreligieux.
L'axe positif : découvrir les sources du religieux
L’axe positif pose ou établit les éléments. Cette approche en matière de religions procède en analysant et en interprétant, de manière rigoureuse et critique, les sources des grandes religions, c’est-à-dire leurs documents fondateurs et leurs textes ultérieurs, produits par leur histoire et leurs institutions. Elle met donc en œuvre l’exégèse et l’histoire.
L'axe systématique : (de)construire les cohérences du religieux
L’axe systématique articule les éléments avec cohérence. Cette approche aborde le discours religieux de manière herméneutique, c’est-à-dire qu’en partant des sources, on dégage les contenus et les dimensions de sens qui émergent, en élaborant plus spécifiquement la dimension rationnelle et intelligible, sans prétendre pour autant gommer l’aspect de mystère et d’ineffable. Ainsi se développe le lien avec la philosophie et apparaît le débouché sur la quête de sens de tout humain.
L'axe des pratiques : discerner les usages du religieux
L’axe des pratiques étudie les mises en œuvre concrètes. Ainsi on passe des contenus religieux à leur effectuation. L’étude de celle-ci touche tant à la théologie pratique chrétienne qu’à l’étude sociologique, anthropologique et psychologique de toutes les religions. Les pratiques comportent aussi un lieu privilégié de régulation : le droit des religions, tant les normativités internes aux religions que les droits étatiques applicable au fait religieux. Et un lieu de communication : incluant la didactique, les formes de transmission, les religions dans les médias etc.