Le 18 novembre 2017, après deux ans et demi de travaux de rénovation, l’UCL ouvrira le Musée L, le tout premier musée universitaire de Belgique de grande envergure. Son écrin ? L’ancienne bibliothèque des Sciences et technologies, un bâtiment exceptionnel, signal architectural de Louvain-la-Neuve, imaginé par l’architecte Jacqmain. Myriam Leroy, journaliste, et Gabriel Ringlet, ancien vice-recteur et prorecteur à la culture de l’UCL, découvrent en primeur le nouveau musée de l’UCL qui se veut ‘maison d’hôtes’. Impressions.
Et le Musée L prit vie
Gabriel Ringlet et Myriam Leroy découvrent en primeur le Musée L qui ouvrira en novembre prochain. Visite de ce lieu plein de promesses, les yeux dans leurs yeux, les pas dans leurs pas.
« C'est un moment magique », dit-elle. Les yeux d'Anne Querinjean, la directrice du Musée L, brillent. « La scénographie est installée et les oeuvres commencent à arriver ». Elle emmène ses visiteurs privilégiés dans le hall d'entrée, monumental, complètement revu et corrigé. Deux étages ont été percés dans l'ancienne bibliothèque des sciences, « pour faire rentrer la lumière », précise-t-elle en entamant une visite des lieux avec Gabriel Ringlet, ancien prorecteur à la culture et Myriam Leroy, journaliste.
Le bâtiment est splendide. Les collections, très diverses. Les publics doivent vibrer. « Notre identité première de musée universitaire est de poser des questions, de créer une culture vivante », explique la directrice, qui voit ‘son’ musée comme une maison d'hôtes. Salle de pique-nique, ateliers pédagogiques, librairie tea-room, boutique, galerie d'art et des petits coins où l'on rêve de se loger pour un moment d'intimité, de beauté et de pure sérénité.
Un lieu d'étonnement
« J'entendais des échos mais je n'imaginais pas qu'on parviendrait à faire surgir ceci », commente Gabriel Ringlet, très admiratif. Le choix du bâtiment est en fait une solution de repli par rapport aux projets précédents.
« Nous sommes dans un lieu qui a été investi par les sciences. Une université ne doit pas séparer ses démarches scientifique et artistique », s'enthousiasme Anne Querinjean, en présentant le futur ‘cabinet de curiosités’, une boîte noire où tout sera posé juste pour l'émerveillement des yeux et des sens. « Le premier élan humain, c'est l'étonnement », sourit-elle.
Tout autour du ‘cabinet de curiosités’, des vitrines blanches mélangeant textes, images, objets et multimédia quadrillent l'étage. On écarquille les yeux devant une collection de microscopes anciens avant de se retrouver bouche bée face à des boîtes à papillons ou à fourmis. Il faut encore monter pour apercevoir tout le gigantisme de l'endroit.
Myriam Leroy lâche un « magnifique, ce truc », en prenant une photo des plafonds. « Je suis épatée par ce bâtiment, cette structure dingue qui n'est pas écrasante, qui a un élan. C'est fantastique », dit-elle. « Ça me donne envie de venir m'y installer pour écrire. Il y a de bonnes vibrations ». Anne Querinjean intervient : « On a pensé le musée pour les autres, pour tout le monde ».
Résurrection
Tout défi le, très vite. Il faudra y revenir. Une histoire des écritures à travers le monde, des films, une croix qu'on devine entre les oeuvres qui évoquent la spiritualité, l'art africain, et le dernier étage comme une mezzanine avec une atmosphère d'appartement. « Ça a quelque chose de Branly à Paris », réfléchit Ringlet. « C'est une véritable réussite d'avoir gardé ce béton aussi vivant. C'est presqu'une résurrection du lieu. » Myriam Leroy ajoute : « Ça a un côté rétro futuriste, mais pasdaté ».
« Si les musées veulent survivre à l'heure du numérique, il faut qu'il y ait une raison physique de s'y déplacer », pose Gabriel Ringlet. Le Musée L est, pour nos deux visiteurs, « une véritable surprise et un coup de coeur. » Et l'ancien prorecteur de l'UCL de confi er que « cela n'arrive pas si souvent de découvrir dans une tout autre atmosphère un lieu qu'on connait bien. C'est inattendu qu'on ait pu réussir ce projet ici. Ce bâtiment, qui pouvait être un obstacle, est finalement un révélateur. »
Catherine Ernens
Journaliste à Moustique
Photos : Alexis Haulot et Jacky Delorme
« Un 'retour' vers l’université »
La société immobilière G. Eckelmans est l’une des premières entreprises à avoir, spontanément, apporté son soutien au projet Musée L. C’est grâce à elle et à d’autres - personnes privées et sociétés – que le Musée L voit enfin le jour. « Ma société a été étroitement liée à Louvain-la-Neuve, dès ses origines, et l’Université m’a fait confiance depuis 1974 », souligne Guido Eckelmans. « À mes yeux, ce mécénat est un 'retour' vers l’UCL. Par ailleurs, mon épouse et moi-même avons toujours entretenu une relation proche avec le Musée et avec son fondateur, Ignace Vandevyvere. Pour nous, accompagner la création du Musée L est une belle façon de maintenir ce lien privilégié, » conclut M. Eckelmans.
Le Musée L ouvre ses portes ! Le week-end des 18 et 19 novembre sera celui de l’ouverture du Musée L. Venez rencontrer les responsables des collections, tendre l’oreille aux anecdotes sur les oeuvres d’art, les artistes, les métiers du musée ; participer à des ateliers sur la sculpture, la gravure, la couleur ; rêver avec les conteurs africains ; régaler vos papilles à la librairie Livre et art. Et, surtout, découvrir les oeuvres fortes et engagées de l’artiste camerounais Barthélémy Toguo ! Sam 18 et Dim 19 nov. 2017 de 11h à 19h |
Le Musée de l'UCL Le nouveau musée de l’UCL, le Musée L, est installé dans un bijou architectural, l’ancienne bibliothèque des Sciences et technologies. S’y côtoient des œuvres d’art (Rembrandt, Goya, Picasso, Magritte, Alechinsky,...), des spécimens d’histoire naturelle, des objets archéologiques et ethnographiques ou encore des machines et inventions à vocation scientifique. Ces collections sont articulées en 5 ‘élans’ qui font ressentir, chez l’humain, émerveillements, questions et battements de cœur : ‘S’étonner’, ‘Se questionner’, ‘Transmettre’, ‘S’émouvoir’ et ‘Contempler’. Avec ses espaces de travail et de détente, son ambiance sereine, le Musée L se présente comme un formidable outil pour les étudiants, les chercheurs et les académiques et une maison d’hôtes pour les touristes, les visiteurs seuls, en famille ou en groupe, les écoles, les habitants… Avant de pouvoir accueillir ses collections, le Musée L a été rêvé de longues années par l’UCL qui s’est investie politiquement, financièrement et techniquement pour que ses trésors muséaux soient mieux mis en valeur. Le financement du projet (9,7 millions €, hors aménagements des abords) repose sur une structure mécénale inédite : privés, 32% ; entreprises, 20% ; fondations et fonds, 9% ; institutionnel (UCL et pouvoirs publics), 39%. |
Article paru dans le Louvain[s] de septembre-octobre-novembre 2017 |