On les appelle les étudiants de la double cohorte. Ils terminent leur master en médecine cette année et sont deux fois plus nombreux que d’habitude en raison du passage de la durée de leurs études de 7 à 6 ans. Avec leur faculté, ils se sont mobilisés pour faire entendre leur voix.
À la fi n de cette année académique, deux générations d’étudiants termineront leur master en médecine. Ce phénomène, connu sous le nom de ‘double cohorte’, représente un grand défi pour les facultés de médecine, amenées à trouver un nombre suffisant de places de formation pour accueillir tous les candidats à une spécialisation. À l’UCL, la faculté a voulu associer les étudiants à ses démarches.
« La faculté de médecine a décidé de mettre en place un comité de pilotage de la double cohorte, dans lequel les étudiants seraient représentés », raconte François Van Vyve, étudiant en Master 4. « Nous avons lancé un appel à volontaires. Chaque cohorte a désigné trois représentants effectifs et trois suppléants. Ce comité inclut autant des étudiants que des délégués et représentants de l’AGL en dernier master de médecine, ce qui assure une meilleure représentativité. »
La première difficulté rencontrée par les représentants des étudiants était liée à leur charge de travail et à leurs périodes d’indisponibilité (notamment en raison des stages). « Nous avons créé un groupe Facebook où étaient publiées toutes les informations en notre possession. Cela nous permettait d’être tous au courant de l’évolution du dossier et d’être ainsi interchangeables pour assister aux réunions. »
L’autre difficulté était liée au fait que leur mobilisation suivait de près celle relative aux numéros Inami. « Dans l‘esprit des étudiants, la question de la double cohorte était moins claire que celle des numéros Inami. Ils pensaient qu’ on trouverait des solutions plus facilement, d’autant que la faculté effectuait un gros travail pour trouver des places de formation supplémentaires. »
Manifestation et pin's
Leur première action, une manifestation à Bruxelles en octobre 2017, a toutefois connu un beau succès. Dans la foulée, le groupe a réalisé un pin’s, qui a permis de sensibiliser les patients à leur combat.
Leur principal travail a toutefois consisté à informer les étudiants. « Beaucoup d’informations circulaient, il était important de les clarifier », se souvient Marie Colard, étudiante en master 7. « Par ailleurs, nous avons réalisé un sondage pour connaître le ressenti et les attentes des étudiants. Beaucoup d’idées d’actions ont été proposées. »
François-Xavier et Marie disent sortir fatigués de leur mobilisation. « Sincèrement », reconnait François-Xavier, « je ne pensais pas que cela allait nous prendre tant de temps. » Heureux de l’avoir fait pourtant ? « Oui, parce qu’il fallait faire bouger les acteurs du dossier », répond Marie, par ailleurs conseillère AGL. « Il nous reste un regret : celui de ne pas avoir pu mettre en oeuvre toute une série d’idées ressorties du sondage. Mais les études de médecine sont exigeantes. Je ne pense pas qu’on aurait pu en faire beaucoup plus. »
Pierre Escoyez, chargé de communication internationale
Article paru dans le Louvain[s] de juin-juillet-août 2018 |