Ces dernières années, la thématique « État et religions » s’est particulièrement développée au gré de la diversification des croyances, du pluralisme, de l’immigration, de la sécularisation de la société, de la montée en puissance des droits de l’homme et de la lutte pour la protection d’une société démocratique. Parmi les multiples questions induites par ces différents facteurs, trois axes d’analyse ont été retenus à l’occasion du colloque international réunissant l’Université catholique de Louvain, l’Université de Rennes et l’Université d’Ottawa le 25 novembre prochain.
Le premier axe est celui des fondements mêmes des rapports entre l’État et les religions. Ceux-ci résident par exemple dans les dispositions constitutionnelles consacrant la liberté religieuse, l’autonomie organisationnelle des cultes ou encore le soutien étatique. Ils doivent être examinés, voire réinterrogés, au vu des évolutions constatées.
Ensuite, la coexistence de droits individuels universels et de régimes particuliers retient l’attention. L’étude comparée des droits reconnus aux membres de certains groupes religieux (tantôt minoritaires, tantôt majoritaires) révèle ainsi l’existence de régimes juridiques qui se caractérisent par leur asymétrie : les formes de protection peuvent différer sur base territoriale ou il apparaît que seuls (les membres de) certaines religions bénéficient de droits particuliers ou « privilèges ».
Est troisièmement étudiée la question des discriminations religieuses. La liberté de religion, liberté « classique » figurant résolument parmi les « assises d’une société démocratique », se combine ici avec la non-discrimination pour former le principe de non-discrimination religieuse. Ce dernier s’impose à la fois aux autorités publiques et aux personnes privées.
Ces trois axes seront étudiés dans une perspective comparative (Belgique, Canada, France).