En 2017, plus précisément le 27 août, nous avons fêté le 500e anniversaire de la mort de Jérôme de Busleyden, mieux connu des humanistes sous le nom de Hieronymus Buslidius. Né à Arlon vers 1470, ami d’Érasme et de Thomas More, il est à l’origine de la fondation en 1517, au sein de l’Université de Louvain, du Collegium Trilingue (aussi appelé Collegium Trium Linguarum, Collegium Buslidianum, ou Collegie der Dry Tonghen). Le Collège (dont le bâtiment subsiste à Leuven, remanié, mais avec certaines parties d’époque) fut inauguré en septembre 1518. Pour la petite histoire, Busleyden a également failli avoir une rue à son nom à Louvain-la-Neuve1 et il a en principe – ce que beaucoup ignorent… – donné son nom à la Salle du Conseil de la Faculté de Lettres2.
À la Katholieke Universiteit Leuven, une équipe a mis sur pied, autour du professeur Jan Papy, une exposition centrée sur le Collège des Trois langues et son enseignement sous l’Ancien Régime, en s’appuyant sur des publications ou documents de l'ancienne université (Erasmus’Dream. Collegium Trilingue. 1517-2017, Universiteitsbibliotheek, 19.10.2017-18.01.2018). Cette savante manifestation a donné lieu à deux publications qui renouvellent et actualisent les
recherches antérieures : un catalogue d’exposition richement illustré, ainsi qu’un volume consacré aux méthodes d’apprentissage, souvent originales, mises au point pour ces enseignements nouveaux3.
Dans le même contexte, l’Institut archéologique du Luxembourg d’Arlon (IAL), actuellement présidé par l’orientaliste luxembourgeois Jean-Claude Muller, a décidé de consacrer ses premières « Journées d'études luxembourgeoises » au thème « Humanisme régional entre Rhin, Meuse et Moselle (XVe-XVIe siècles) ». Il faut savoir que la famille de Busleyden était originaire de Boulaide, au Luxembourg (canton de Wiltz), et que la région a donné naissance à de nombreux acteurs de l’humanisme (Ludolf von Enscheringen, Ruterus, Petrus Jacobi, Barthalomaeus Latomus, Mathias Held, Georgius Bock ; etc.)
L’institut orientaliste de l’Université catholique de Louvain se propose, quant à lui, de profiter de ces commémorations pour aborder un domaine relativement peu étudié : le développement de l’enseignement des langues orientales et, plus largement, des études orientales, au sein de l’Université catholique restaurée en 1834. L’histoire de l’orientalisme louvaniste (cf. annexe 1) offre en effet de nombreuses possibilités d’études, études qui nous feraient mieux connaître les personnalités qui y ont été impliquées, leurs publications et leurs actions, les collaborations multiples qu’elles ont nouées avec l’étranger, etc. Nul doute que beaucoup ont, au cours de leurs travaux variés, croisé les unes et les autres : cet appel à contribution se veut une occasion de rassembler ces expériences en un tout riche et cohérent.
Vos propositions (titre et résumé de 5 à 10 lignes, en français ou en anglais) sont attendues par email à l’adresse luc.courtois@uclouvain.be pour le 15 mai 2018 au plus tard, sachant que les interventions ne devraient pas excéder 30 minutes.
2 Ibid., Procès-verbal du 30 janvier 2004.
3 J. PAPY (dir.), Erasmus’ droom. Het Leuvense Collegium Trilingue 1517-1797. Catalogus bij de tentoonstelling in de Leuvense Universiteitsbibliotheek, 18 oktober 2017–18 januari 2018, Leuven, Peeters, 2017 ; J. PAPY (dir.), Het Leuvense
Collegium Trilingue 1517-1797. Erasmus, humanistische onderwijspraktijk en het nieuwe taleninstituut Latijn-Grieks-Hebreeuws, Leuven, Peeters, 2017.