Sœur Milgitha, née Paula Kösser le 26 juin 1936 à Münster (Allemagne), vient d’une famille de six enfants : trois garçons et trois filles. Sa famille est aisée : son père s’occupe de grands domaines forestiers appartenant à des barons allemands.
Milgitha arrive au Rwanda le 5 septembre 1973, après que l’Evêque de Butare ait sollicité l’aide de sa communauté religieuse pour la construction d’un centre de santé à Kaduha. A cette époque, la paroisse de Kaduha dépend du diocèse de Butare jusqu’à la création du diocèse de Gikongoro, en 1992.
L’ordre des Sœurs de la miséricorde n’a pas de visées missionnaires, mais Sœur Milgitha et sa consœur, Quirina, manifestent leur enthousiasme à l’idée d’aller poursuivre leur ministère en Afrique. Infirmières de formation, les deux religieuses veulent apporter leur assistance aux pays qui en ont le plus besoin. Elles passent quelques mois à Kigali, la capitale du Rwanda, où elles apprennent, le kinyarwanda.
A leur arrivée à Kaduha début 1974, elles sont directement mises à l’épreuve : la vie est totalement différente de celle de Münster. Il n’y a pas d’électricité ni de téléphone, pas de télévision ni de radio, et pas d’eau courante.
Avec beaucoup de volonté, d’énergie, et de courage et de foi inébranlable en Dieu, les deux religieuses se retroussent les manches et construisent un centre de santé, doté d’un hôpital de référence dans la région. Dans un milieu rural où la plupart des ménages vivent en dessous du seuil de pauvreté, cette œuvre contribue remarquablement à l’amélioration du niveau de vie de la population et au développement social de la région.
A son arrivée à Kaduha, Sœur Milgitha se débrouille déjà bien en kinyarwanda ; mais grâce à ses multiples échanges avec la population locale, elle le parle couramment au bout de quelques mois seulement. Ainsi, avant même le génocide, Sœur Milgitha est considérée comme une religieuse étrangère de grande humanité, qui sauve quotidiennement, dans son centre de santé, de nombreuses femmes enceintes et un grand nombre d'enfants.