Les infrastructures artisanales et cultuelles
Dès le IIe siècle, l'agglomération possède tous les atouts pour un développement urbanistique durable. Son économie se diversifie, avec des fonctions artisanales et commerciales présentes dans divers quartiers. Le village-rue s'est alors transformé en une agglomération semi-urbaine.
Les données topographiques vont conditionner le choix du lieu d'implantation des infrastructures qui reflètent cet essor économique. Le complexe thermal est ainsi bâti à front de rue, sur une terrasse dominant le ruisseau Monplaisir afin de faciliter l'évacuation des eaux usées vers la zone humide située en contrebas.
Les terrains marécageux qui s'étendent plus en aval, de l'autre côté de la chaussée romaine, sont peu propices à la construction ; ils accueilleront une industrie du travail de rivière (cuir), sans doute polluante et nécessitant le recours à l'eau courante.
Pour les mêmes raisons, l'atelier de potiers est implanté en périphérie du vicus, à un emplacement suffisamment élevé pour éloigner les fumées nocives résultant de leur activité.
C'est sur une petite éminence au nord de la bourgade que le complexe cultuel principal va occuper une position dominante.
Cependant, un nouveau sanctuaire de plan rectangulaire (6,90 x 8 m) a récemment été fouillé dans le même secteur humide que les infrastructures de travail de rivière, sous la "Fontaine des Turcs". 1500 monnaies y ont été découvertes, datées du IVe siècle, essentiellement des années 330-340 et 364-378. Elles accompagnent de la terre sigillée d'Argonne et de la verrerie caractéristique de la période. Le nombre encore important de monnaies des années 388 à 402 témoigne de sa fréquentation régulière jusqu'à la fin du IVe siècle. Cet ensemble est important pour la compréhension du site militarisé de la fin du Bas-Empire, avant son abandon définitif.