Spectres coloniaux et représentation du Congo: altérité, mémoire et (dé)fictionnalisation

ECR

Ce projet de recherche porte sur la spectralité du passé colonial belge dans les littératures (post)coloniales contemporaines de langue anglaise, néerlandaise et française. Il vise à porter un regard délocalisé à la fois sur la Belgique postcoloniale et la littérature du Congo en explorant les médiations culturelles qui se greffent aux littératures néerlandophones et francophones de Belgique, avec une attention particulière pour l’expression des écrivains et artistes liés à la RDC et à sa diaspora. 


Un des axes de recherche consiste à examiner comment le genre du “travel writing”, du témoignage et de l'essai, réinvesti à l’ère contemporaine par les écrivains coloniaux et postcoloniaux anglophones et néerlandophones, a été, dans le contexte du Congo, modelé par des enjeux culturels, impérialistes et philosophiques. A une époque où la non-fiction connaît un réel essor, comment ces oeuvres se démarquent-elles de la production littéraire antérieure? Quelle authenticité, quel engagement et pouvoir de mobilisation leur reconnaît-on ?  Et comment les productions belgo-congolaises contemporaines, en ce y compris la BD et la performance, répondent-ils à une représentation exotisante du passé, et engagent-ils d’autres modes génériques, voix et enjeux? Plus fondamentalement, ce projet vise à une cartographie critique, impliquant une mise en question des modes et perspectives d’énonciation littéraire que ces écrits contemporains (Naipaul, Kingsolver, Bennett, Demoulin, Joris, Van Reybrouck, Peeters, Tayler, Bofane, Baruti et Vuillard, entre autres) – entre histoire, documentaire, journalisme et fiction – partagent.

Membres

Responsable :   Véronique Bragard (professeur UCL)
    Stéphanie Vanasten (professeur UCL)