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Suggestions d'articles

Cette rubrique vise à rassembler les sources d’informations utiles, articles scientifiques et assimilés électroniques ainsi que les articles de presse nous semblant pertinents, pour une meilleure compréhension de l’actualité changeante de l’islam contemporain.

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Redissi H., Ce « hérétique orthodoxe » qui osa repenser l’Islam, Oasis, 10 janvier 2017.

Un article qui analyse la réception de la pensée du réformateur M. Abduh. Une figure centrale du mouvement de réforme, née au début du siècle dernier, qui produira aussi bien une pensée fondamentaliste que moderniste. Le salafisme se réclame des salaf al-salih « pieux ancêtres », qui désignent généralement la première génération des compagnons et les générations suivantes jusqu’à Ibn Hanbal (m. 855). Toutefois, dans la réalité, tous les réformateurs vont jusqu’à Ibn Taymiyya (m. 1328). Étant donné la prolongation d’un islam des origines jusqu’au 14ème siècle, l’auteur se pose la question de savoir « si le fondamentalisme n’est pas un néo-traditionalisme ? » même si de manière générale les réformateurs du début su siècle dernier sont anti-traditionnalistes car rejettent le taqlid (imitation des ancêtres), rejettent les écoles juridiques, critiquent l’élite religieuse traditionnelles et l’islam populaire, etc. Le salafisme réformiste naquit, d’après l’auteur, suite à la publication d’un article d’Abduh et Afghani ayant pour thème l’islam en déclin et proposant comme solution un retour aux fondamentaux. Aujourd’hui, les trois expressions du salafisme contemporain (lettré et missionnaire, politique et djihadiste -révolutionnaire-) ne se réfèrent plus au réformisme du début du siècle dernier dont Abduh était une figure de proue. L’auteur signale également que ces trois figures (le missionnaire, le politique et le combattant) ont toujours existé dans l’histoire de l’islam. L’article permet de mieux discerner les débats actuels autour du terme fort médiatique de salafisme mais aussi d'une certaine manière de le démystifier. [Lire l'article]

Roy O., « Radicalisation : faire le djihad et mourir », Religioscope, 25 octobre 2016.

Il s’agit d’un entretien avec O. Roy réalisé par Jenny M. dans lequel il aborde son dernier ouvrage dans lequel il analyse le djihadisme contemporain, Le djihadisme et la mort. Il explique dans cet article les concepts développés telles que « l’islamisation de la radicalité », le « nihilisme générationnel », l’idée que les terroristes sont « born again », etc. L’une des pistes proposées est de faire en sorte que les frustrations ne se canalisent pas vers le djihadisme guerrier. [Lire l'article]

Teissier H., « Algérie, le mysticisme soufi contre l’extrémisme », Oasis, 19 octobre 2016.

Un article qui met en exergue l’évolution des idées religieuses dans une Algérie qui a connu la violence extrémiste commise dans les années ‘90. Les courants mystiques musulmans peuvent-ils devenir un rempart contre le djihadisme et le radicalisme ? [Lire l'article]

Abdou Filali-Ansary, « Enseigner la religion «L’école doit s’ouvrir aux humanités », L’economiste, 27 septembre 2016.

L’auteur, un philosophe marocain et spécialiste des questions de la laïcité, de la démocratisation et de la sécularisation des sociétés musulmanes, nous livre son opinion suite à la révision des programmes et manuels d’enseignement religieux au Maroc. Cette démarche n’est pas suffisante selon lui. En effet, il faut établir une distinction entre le prêcheur et le chercheur. Les clercs religieux ne développent pas un savoir mais plutôt un discours simpliste qui défend un point de vue sans offrir de perspective. Une transformation de l'éducation islamique n’aura d’impact que si les enseignants de religion produisent non seulement un discours en phase avec les attentes des nouvelles générations mais également un discours scientifique sur l’héritage arabo-musulman grâce à l'apport des sciences humaines. [Lire l'article]

Une étude sur la jeunesse musulmane menée aux Pays-Bas par le sociologue Frank van Tubergen (Utrecht University)

montre que même si la sécularisation des jeunes musulmans hollandais est plus lente que celle des jeunes chrétiens, le mouvement de sécularisation est plus important chez les jeunes générations de musulmans hollandais que dans les premières générations. Son étude met en exergue la diminution du temps passé à la lecture du Coran, une fréquentation de la mosquée moins régulière, l’augmentation de la consommation d’alcool, etc. des jeunes générations par rapport à leur parent. [Lire l'article]

Caillet R., « Analyse: de l'usage du takfir au Nigéria - la controverse de Boko Haram avec l'État Islamique en Afrique de l'Ouest », Religioscope, 2 septembre 2016.

L’article apporte un bref éclairage sur les origines de ce mouvement d’inspiration « salafiste-jihadiste » et les controverses provoquées lors de son allégeance à l’Etat Islamique. Un conflit théologique qui oppose certains dirigeants du groupe et l’EI. Il s’agit d’une question doctrinale cruciale : l’excommunication « takfirisme » des populations musulmanes en raison de leurs pratiques ou croyances déviantes de la sphère de l’islam. [Lire l'article]

Ildefonso Ocampos T., « Le féminisme laïc étouffe les voix du féminisme islamique », Middle East Eye, 4 juillet 2016.

L’analyste politique espagnole spécialisée dans les stratégies de l’UE au Moyen-Orient s’interroge sur la diversité de la pensée féministe et plus particulièrement des courants féministes provenant des sociétés arabo-musulmanes. Elle défend l’idée qu’une égalité homme-femme est possible dans un cadre islamique. [Lire l'article]

Papi S., « Les fattara du ramadhân au Maghreb ou l’hétéropraxie religieuse au prisme des normes sociales et juridiques », L’Année du Maghreb, 2016.

Généralement, les musulmans ne transgressent pas facilement l’obligation religieuse du jeûne du mois de Ramadan surtout si la rupture du jeune a lieu en public. En effet, la pratique du jeûne comporte une dimension collective et marque l’appartenance à la communauté, il s’agit d’un « fait social total». L’apparition récente de déjeuneurs sur l’espace public durant le mois de ramadan dans des pays majoritairement musulmans pose non seulement la question de la liberté individuelle et de conscience mais aussi de l’individualisation des pratiques religieuses et de la sécularisation de ces sociétés. L’auteur, chercheur associé à l’IREMAM et docteur en droit public, traite de 3 pays maghrébins (Maroc, Tunisie, Algérie). [Lire l'article]