Trois axes de recherche définissent les grandes thématiques, toutes trois pertinentes dans une perspective prônant la santé mentale, physique et sociale: un axe "psychologie du développement", un axe "psychologie de la santé" et un axe "psychopathologie et psychothérapie".
Axe 1 Psychologie du développement
Axe 2 Psychologie de la santé
Axe 3 Psychopathologie et psychothérapie
Psychologie du développement
Au sein des sciences psychologiques, la psychologie du développement possède une identité forte du fait de son objet et de ses méthodes. Elle étudie l’évolution au cours de la vie des différentes caractéristiques psychologiques (cognition, émotions, personnalité, identité, relations, intérêts…). Elle s’efforce de modéliser cette évolution et d’en déterminer les facteurs sous-jacents. La compréhension des processus et des facteurs de l’évolution psychologique individuelle constitue un champ de recherche à part entière. Les processus développementaux ont leur logique propre qu’il faut comprendre, que ce soit chez des individus se développant "normalement" ou présentant une pathologie.
L’étude du développement individuel nécessite des méthodes spécifiques, qu’il s’agisse des procédures de recherche (études longitudinales, études microgénétiques…) ou des procédures d’analyse des données (e.g., Structural Equation Modeling, Item Response Theory). Cette double spécificité de la psychologie du développement (conceptuelle et méthodologique) rend nécessaires les collaborations et les échanges entre les chercheurs et les acteurs de terrain. Sur le plan clinique, les recherches qui se sont d’abord intéressées au développement de l’individu pendant l’enfance, s’adressent également actuellement au développement psychologique de populations adultes et au processus de vieillissement.
Les programmes d'étude de cet axe concernent plus spécifiquement
- l'analyse des processus impliqués dans le développement moral et religieux et les décisions morales dans les organisations;
- l'analyse des processus cognitifs de construction et reconstruction des connaissances ainsi que la structure et l'évaluation de l’intelligence;
- le développement multidimensionnel précoce, en ce compris les processus d'autorégulation des personnes à développement atypique ou des personnes handicapées;
- les processus développementaux, cognitifs et comportementaux des personnes et de l'entourage des personnes présentant des troubles du comportement;
- les processus impliqués dans les troubles du développement du langage et de la communication, y compris écrite.
Psychologie de la santé
La psychologie de la santé applique l’ensemble des connaissances fondamentales de la psychologie (issues de recherches scientifiques et de la pratique professionnelle) à la promotion et au maintien de la santé mentale et physique, à la prévention et au traitement des troubles et des maladies, à l’identification des corrélats étiologiques et diagnostiques de la santé, de la maladie et des dysfonctionnements qui en découlent, ainsi qu'à l’amélioration du système de soins de santé et de la conception d’une politique de santé. L'approche est interdisciplinaire au croisement de disciplines comme la psychologie (sociale, de la personnalité, clinique), la psychiatrie, la médecine, la sociologie et l’épidémiologie. Les méthodes sont variées (études prospectives, longitudinales, transversales, études expérimentales en labo) ainsi que les échantillons utilisés (de l’étude épidémiologique internationale à l’analyse de groupes restreints). Les populations d’étude concernent à la fois des populations saines mais potentiellement à risques et des personnes déjà atteintes de maladies aiguës ou chroniques (e.g., diabète, asthme, douleur chronique).
Les programmes de recherches développés dans le cadre de cet axe concernent
- l'étude des facteurs de personnalité, santé et émotion, en ce compris les effets modérateurs de traits de personnalité liés à l’inhibition (alexithymie) et à l'expression émotionnelle (optimisme, intelligence émotionnelle). On étudie plus spécifiquement les relations entre ces facteurs de fonctionnement personnel d’une part et le traitement de l’information émotionnelle (perception, catégorisation et mémoire émotionnelle aux niveaux explicites et implicites), les réponses endocriniennes, les fonctions exécutives (dans dépendance à l’alcool), les processus psychophysiologiques, la qualité de vie et adaptation à la maladie (diabète, asthme, douleur chronique) d'autre part;
- l'étude des déterminants, médiateurs et critères de régulation des réactions à la suite d'événements émotionnels négatifs, en ce compris les situations de deuil après décès.
- Un autre programme de recherche de notre centre implique la recherche scientifique sur le fonctionnement des relations de couple ainsi que l'étude de la détresse relationnelle. (www.uclouvain.be/UCL-Couples-Lab.html). Plus spécifiquement, nous nous intéressons aux processus adaptatifs des couples, c’est-à-dire, à la façon dont les couples gèrent les éléments générateurs de stress qu’ils rencontrent au sein de leur relation (i.e., conflit) et dans leurs vies personnelles. (i.e., support social). Afin d'analyser cette thématique, nous prenons en compte les échanges comportementaux des couples, les perceptions subjectives des partenaires, leurs caractéristiques personnelles, ainsi que les caractéristiques du contexte dans lequel le couple évolue. Nous utilisons une combinaison de questionnaires auto-rapportés, des observations comportementales dans des conditions de laboratoire, et des journaux personnels naturalistes. Le but ultime de nos recherches est de développer une meilleure compréhension de ce qui fait une relation de couple satisfaisant et de ce fait, de contribuer à l’élaboration d’interventions préventives et thérapeutiques qui tendent à diminuer la détresse qui peut exister au sein de certains couples.
Psychopathologie et psychothérapie
L'axe "psychopathologie et psychothérapie" s’inscrit dans le domaine de la recherche comprenant l’ensemble des connaissances relatives à l’étiologie des troubles psychopathologiques et aux interventions psychologiques qui peuvent les modifier. Ces connaissances sont principalement issues de recherches empiriques et de la pratique clinique en psychologie, neuroscience et psychiatrie. Les objectifs de ces recherches sont doubles. D’une part, il s’agit d’améliorer notre compréhension des difficultés psychologiques rencontrées tout au long du développement humain, tant chez les enfants, les adolescents, que les adultes. La perspective adoptée est celle d’un continuum entre le fonctionnement sain et les dysfonctionnements pathologiques, et d’une interaction entre l’individu et les contraintes de son environnement et de son histoire.
Les recherches envisagées peuvent donc concerner tant des populations saines, que des populations présentant un trouble psychopathologique. L’accent est mis sur les processus psychologiques sous-tendant les symptômes, plutôt que sur les comparaisons diagnostiques. D’autre part, ces recherches visent à développer les connaissances sur les traitements des troubles psychopathologiques. Elles concernent notamment l’étude de l’efficacité (au niveau symptomatique ou à un niveau de fonctionnement plus général) d’interventions psychologiques, mais surtout la mise en évidence des processus responsables du changement. L’axe "psychopathologie et psychothérapie" entend regrouper des chercheurs issus de paradigmes différents (neuropsychologie, psychanalyse, psychiatrie, psychopathologie expérimentale, psychologie clinique empirique). Les cadres théoriques sont donc variés, et les méthodologies de recherche envisagées sont multiples.
Les programmes de recherches concernés par cet axe concernent
- l'étude du traitement de l’information émotionnelle (verbale et non verbale) dans l’alcoolisme;
- la mémoire des émotions et psychopathologie (notamment suite à un événement potentiellement traumatique);
- les facteurs d’efficacité d’interventions psychologiques centrées sur l’émotion (principalement au niveau des processus de mémoire et de représentation, et des processus exécutifs et attentionnels);
- la régulation des émotions (au niveau fondamental et dans des populations cliniques);
- des réflexions et études théorético-cliniques multi-paradigmatiques sur le processus thérapeutique (e.g., la place de l’inconscient, la relation thérapeutique, les attitudes thérapeutiques);
- l’étude des processus cognitifs et affectifs actifs dans le développement et le maintien des troubles psychologiques spécifiques chez l’enfant et le jeune;
- l’étude de l’efficacité des interventions centrées sur le fonctionnement cognitif, affectif, comportemental et relationnel dans la prise en charge des troubles de l’enfant et de l’adolescent.
- Etude de l’efficacité d’une formation à la relation d’aide, des effets de celle-ci (e.g., sur le sentiment d’efficacité personnelle) et des prédicteurs potentiels de ses effets (e.g., la motivation à apprendre).