Antoine Delporte : Identités et appartenances de jeunes musulmans dans divers quartiers bruxellois
Après avoir eu l’occasion de collaborer à une recherche portant sur la question des temps sociaux au sein du GiRSEF / UCL, Antoine Delporte, sociologue, a obtenu une bourse doctorale financée par la Chaire Islams contemporains en janvier 2016. Dans le cadre de cette recherche doctorale de type qualitative, il réalise un terrain dans les quartiers de Bruxelles auprès de jeunes d’ascendance musulmane. Sa thèse concerne le rapport à la religion chez ces jeunes en mobilisant les questions de construction identitaire, d’appartenances multiples et d’ancrages dans un espace territorial particulier, le quartier. (2016-2019, promoteur: B. Maréchal)
Ghaliya Djelloul : Évolution des rapports sociaux de sexe dans l'Égypte contemporaine: une approche socioanthropologique du travail militant des femmes dans un quartier du Caire
Cette recherche étudie les transformations des structures patriarcales dans l'espace familial et dans les diverses formes de participation politique en lien avec les idéologies politiques et religieuses dans l’Égypte contemporaine. En effet, les manifestations de masse, démarrées le 25 janvier 2011, ont rendu visible une mobilisation féminine considérable sur la scène politique. Leur engagement comme actrices importantes et relativement autonomes dans ces nouveaux mouvements (par leur participation effective mais aussi la médiatisation sur les blogs et réseaux sociaux et l’organisation des actions) participe à la construction de nouveaux cadres interprétatifs des rapports sociaux de sexe. Nous cherchons à comprendre comment la famille, lieu de socialisation féminine par excellence, participe à la prise d'autonomie des femmes dans les espaces publics et comment, en retour, elle est transformée par cette prise de pouvoir? Notre travail de terrain sera concentré sur un quartier du Caire, à partir duquel nous recueillerons les récits de vie de femmes militantes, et nous observerons de manière participative les espaces de socialisation domestique et militantes. (2013-2019, promoteur: B. Maréchal)
Christine Godesar : Les jeunes ont-ils un problème avec la tolérance aujourd’hui ? De la guerre des concepts aux dialogues des raisons. Mieux saisir les enjeux au cœur des tensions pour pouvoir mieux réagir demain
En mobilisant une approche interdisciplinaire et comparée entre christianisme, islam et sécularité, ce projet entend analyser les conditions nouvelles d’un dialogue des raisons. Il s’agit de pouvoir analyser les tensions et leurs origines voire aussi les dispositifs futurs d’une cohésion sociale respectueuse de chacun. Plus précisément, à partir de l’étude sociologique de terrain sur base de la méthode des « forums réflexifs », nous visons à cerner et analyser les discours des jeunes. (2015-2018, promoteur: B. Maréchal)
Fadi Iskandar : Islam wallon : modalités de déploiement et processus d’intégration
Cette recherche vise à étudier l’islam en Wallonie sous l’angle de sa réalité sociologique. Il s’agit de produire, dans un premier lieu, une « sociographie » voire une description approfondie de la réalité de l’islam wallon à partir de deux angles (une description des populations et des organisations musulmanes; et identification des courants de l’islam wallon contemporain construisant le champ religieux-idéologique). En deuxième lieu, la recherche vise à s’interroger d’une part, sur les réalités et processus d’intégration de l’islam au sein de la réalité wallonne (dynamiques internes, interactions et relations réciproques, connexions interinstitutionnelles, spécificités des différentes générations musulmanes avec leur dynamiques intra et intergénérationnelles etc.), et d’autre part sur le leadership musulman au sein du même territoire (présence et/ou absence d’élites religieuses jouant un rôle nouveau, par rapport aux leaders traditionnels ou importés, dans le processus de construction de l’islam wallon etc.). (2016-2020, promoteurs : B. Maréchal & F. Dassetto)
Elsa Pirenne : Sociographie des communautés musulmanes du Luxembourg: entre sensibilités communautaires et projet(s) d’institutionnalisation de l’islam
L’islam est aujourd’hui la seconde religion du Grand-duché du Luxembourg en terme de nombre de croyants, comptabilisant 2% de la population nationale. Les musulmans du Luxembourg sont divers dans leurs spécificités religieuses proprement dites et leurs structures organisationnelles. Cette recherche a pour objectif premier d’analyser les différentes doctrines de l’islam au Luxembourg pour en établir une “typologie”. Ceci comblera en partie le manque de connaissance des communautés musulmanes au Luxembourg ainsi que de leurs interactions à la fois entre elles et avec la société environnante. Le second objectif est de définir comment les associations musulmanes se structurent en associations sur le territoire en vue d’analyser le/les projet(s) d’institutionnalisation de l’islam au Grand-Duché du Luxembourg, la religion musulmane n’étant pas conventionné par l’Etat jusqu’à présent. La recherche participe à un projet plus vaste mandaté par le gouvernement luxembourgeois afin d’établir un portrait de l’islam au Luxembourg. (2014-2018, co-promoteurs: B. Maréchal, Ph. Poirier - Université de Luxembourg)
Hanifa Touag : Le salafisme en Belgique : de la pureté à la transaction
Le salafisme en Belgique est un inconnu paradoxal : régulièrement interpellé dans les médias et dans les discours religieux et politiques, il a souvent fait l’objet d’analyses partiales et partielles. L’intérêt de cette recherche qui se veut dépassionnée résidera tout à la fois dans ses aspects historiques (par l’élaboration d’une socio-histoire du salafisme en Belgique), empiriques (par la restitution de récits de vie susceptibles d’éclairer les parcours sociaux et religieux des salafis), théoriques et épistémologiques. Nous partons d’une hypothèse forte : le salafisme en Belgique est un laboratoire des évolutions plus générales du salafisme en Europe. Visage de l’islam contemporain couramment associé à la dépolitisation et au « post-islamisme », le salafisme, tel qu’il s’articule en Belgique et de plus en plus ailleurs, n’a non seulement pas délaissé la question politique (il élabore un « politique autrement » connu d’autres mouvements sociaux), mais il intègre en son sein, pour publiciser et donner corps à l’utopie, des éléments très modernes et très profanes. Ce glissement du salafisme de la pureté à la transaction, du moins dans ses modes d’expression, n’est pas sans conséquence : si le salafisme n’est plus seulement la référence rationnelle à un corpus de normes rigides et « littérales », s’il admet aussi d’autres voies « normatives », sur quelles légitimités peut-il encore se fonder ? A partir d’une soixantaine d’entretiens semi-dirigés réalisés en Belgique, et occasionnellement en France, nous tenterons d’apporter des éléments de réponses sur une identité religieuse plus dynamique qu’il n’y paraît. (2011-2018, co-promoteurs: B. Maréchal, C. Wihtol de Wenden - Sciences Po. Paris)
Younes Van Praet : Socio-anthropologie de l’enseignement de l’islam dans l’agglomération rouennaise : rapports de genre et évolutions des légitimités
La place émergente des femmes dans les enseignements religieux fait partie des nouvelles recompositions des socialisations religieuses en cours en Europe. Au travers de la thèse, je compte approfondir cette analyse en l’intégrant dans la problématique générale de la transmission de l’islam (qui comprend les domaines des enseignements religieux et de l’éducation religieuse au quotidien). Reconnues comme légitimes dans le domaine de l’éducation des enfants, les femmes entrent dans le domaine de prédilection de la sphère masculine, les enseignements islamiques. Il s’agit d’en étudier les enjeux auprès des populations musulmanes, et notamment de comprendre les recompositions des rapports de genre qui se jouent dans cette construction des légitimités féminines à travers la transmission de l’islam. (2013-2018, co-promoteurs: B. Maréchal, P. Cohen & E. Palomares de l’Université de Rouen)