Professeur Sten Hagberg, université d’Uppsala, Suède.
Venue dans le cadre la chaire Jacques Leclercq, octobre 2016
Le Burkina nouveau et les pratiques politiques anciennes : Vers une anthropologie de la démocratie et de l’engagement public
Les dernières années le Burkina Faso a vécu des transformations socio-politiques dramatiques. En octobre 2014 une insurrection populaire – souvent appelée « la révolution » – a entrainé la chute de Blaise Compaoré au pouvoir depuis le 15 octobre 1987, suivie d’une transition politique d’un an, momentanément avortée par un putsch en septembre 2015. Ce putsch ayant échoué le pays a pu organiser des élections législatives et présidentielles en fin novembre 2015 avec le président Roch Marc Christian Kaboré du Mouvement du Peuple pour le progrès (MPP) comme nouveau parti au pouvoir. A peine installé Ouagadougou fut la scène d’une attaque terroriste dans laquelle 30 personnes, de beaucoup de nationalités, ont été assassinés. Le moins qu’on puisse dire, ces dernières années « le Burkina Faso a eu chaud ».
Ces transformations politiques ont aussi changé l’orientation de notre recherche au Burkina Faso. Initialement focalisée sur la démocratie municipale et les oppositions politiques locales la recherche a dû être reformulée pour comprendre les transformations socio-politiques dramatiques en cours. Sur la base d’une ethnographie de longue durée la recherche a à la fois suivi le débat public burkinabè et poursuivi l’enquête de terrain auprès des acteurs locaux.
Ces leçons de la Chaire J. Lelercq prennent comme point de départ ces transformations socio-politiques burkinabè pour construire les éléments d’une anthropologie de la démocratie et de l’engagement public. Il s’agira d’une anthropologie engagée aux problèmes de société – notamment la démocratie et la culture démocratique – qui reste solidement ancrée dans une ethnographie de longue durée.
Partie 1
Partie 2
Partie 3
Partie 4