Le laboratoire

« Le laboratoire en quelques mots »

Le Laboratoire d'Anthropologie Prospective (LAAP) est une entité de l’Institut d’analyse du changement dans l’histoire et les sociétés contemporaines (IACCHOS) de l'Université de Louvain (UCL).

Son objectif principal est l'élaboration de théories socio-anthropologiques empiriquement fondées (à partir d’études de terrain de longue durée) et révisées au regard des évolutions des sociétés contemporaines. Il promeut une anthropologie impliquée dans de multiples enjeux – spécifiques et/ou globaux – auxquels les sociétés ont à faire face, qu’ils concernent l’humanité dans son ensemble ou par exemple des espaces socio-naturels qu’elles occupent localement.

De part un ancrage pluridisciplinaire, le LAAP prône la rigueur méthodologique, et l’excellence dans la recherche en anthropologie en encourageant le rayonnement international de ses membres. Mais il accorde aussi une attention particulière à l’opérationnalisation de ses résultats ainsi qu’aux échanges avec les milieux professionnels.

Reposant sur un noyau de chercheurs permanents, sur la construction et la valorisation d’une culture commune de recherches portée par une équipe jeune et dynamique, et attentive à intégrer les collaborations entre les générations de chercheurs, le LAAP encourage le travail collectif. Celui-ci repose sur le partage d’un espace commun où se déroulent des échanges scientifiques quotidiens. En tant que centre de recherches, il promeut une manière partagée, discutée et négociée, de concevoir la discipline anthropologique.

Le LAAP propose également des activités régulières qui permettent la mise en valeur des travaux louvanistes, et leur discussion par des pairs. Parmi celles-ci :

  • Le séminaire hebdomadaire du LAAP est l’activité structurante du laboratoire. Tous les membres sont invités à y participer et à y présenter chaque année leurs travaux, et discuter ceux de leurs collègues ;
  • Humains en société est un festival bisannuel de films à visée anthropologique (documentaires ou fictions) qui réunit des chercheurs et toute personne intéressée autour de débats suscités par les films visionnés au cours du festival ;
  • La Chaire Singleton est un colloque international organisé de façon bisannuelle sur un thème émergent en anthropologie, et discuté entre les membres du LAAP ;
  • Le CLAAP, la cellule culture du LAAP s’investit dans divers projets culturels et mène des débats féconds autour de la production scientifique, mais aussi artistique.

À travers ces différents événements scientifiques, le LAAP développe une politique de partenariat avec des réseaux de recherche sur des problématiques anthropologiques aussi bien au niveau national qu'international.

Outre ces activités, les synergies activées au LAAP sont basées sur une expérience commune de recherche (programmes transversaux de recherche, terrains, encadrement de thèses de doctorat en co-promotion, publications collectives), des séminaires multifocaux et deux collections scientifiques « Anthropologie prospective » et « Investigations d’anthropologie prospective » proposant la publication et la promotion de monographies originales, et d’ouvrages collectifs de haute tenue.

Nous interrogeons les modalités par lesquelles ce qui "fait culte" cultive le monde. Au sein de cet axe, nos recherches se focalisent sur les expériences et les constructions sensibles de mondes où l’acte prime : rythmes, poétiques, intelligences à l’œuvre. En entendant le terrain comme l’avènement de relations au cœur d’expériences partagées, nos recherches se focalisent sur les esthétiques et les esthésies productrices de sens pour les communautés étudiées et que nos analyses se doivent de mettre à jour. Par exemple, nos recherches comprennent l’étude de formes de chamanismes contemporains, celle de rythmes de marche et de danse, ou encore, celles de marqueurs d’espace qui convoquent les non-humains et diverses figures d’invisibles dans le monde des humains.

La globalisation s’accélère, les modes de gouvernances de vivre ensemble s’élaborent et se concrétisent à de multiples niveaux qui s’entrecroisent : nationaux, transnationaux et locaux. La globalisation concerne aujourd’hui toutes les sociétés.

Les recherches de cet axe se déclinent de la manière suivante : 1) Ethos – société : Les principes du vivre ensemble sont affectés par les règles socio-économique du marché globalisé : expropriation ou destruction des cadres de vie, modifications urbanistiques et écologiques, marchandisation des corps, création d’élites locales, émancipation vis-à-vis des anciennes métropoles ; 2) Marchandisation – capitalisme - résistances : La violence, la pauvreté, les inégalités socio-économiques, la corruption, les réseaux maffieux, mais  aussi les mouvements de résistance ou d'alternatives trouvent un nouveau creuset  et s’accroissent à mesure de l’augmentation rapide des flux des capitaux, des informations et des déplacements des personnes et des marchandises ; 3) Technologie  - circulation – création : Facilitées par les technologies de l’information, les nouvelles forment de gouvernance affectent les imaginaires et les identités. Elles entrainent des bouleversements des perceptions de soi et des autres. Elles créent des fenêtres d’opportunités micro économiques, artistiques, culturelles,  et exacerbent les désirs partagés parfois à distance, grâce aux développements des moyens de communications.

Les travaux ethnographiques menés au LAAP portent à la fois sur les pratiques et les imaginaires que véhiculent ou génèrent les technologies. Outre les représentations véhiculées tant pas les concepteurs que par les usagers ou les œuvres de fiction, nous interrogeons les usages quotidiens en observant les multiples protagonistes impliqués, qu’ils soient humains ou non-humains. Attentifs à la perception, à la cognition et à la socialisation, nous nous penchons sur les manières de produire des objets et de les mobiliser matériellement et symboliquement.

D’une part, les logiques de production, de consommation et d’appropriation de l’espace sont au cœur des thématiques de l’habiter. Les lieux sont investis matériellement et symboliquement ; ils sont perçus et vécus par et à travers le corps ; ils sont habités par l’imagination et (ré)inventés ; ils font l’objet de stratégies privées, collectives et/ou politiques de création des espaces.

D’autre part, si l’on investit des espaces-temps, on habite également son corps. Il s’agit donc d’observer les corps comme témoins et acteurs des relations au Soi, à Autrui, et à l’espace. Au centre des recherches : le corps modelé, parfois dompté, investi de sens ; le corps malade ou vieillissant ; le corps marqué et le corps témoin de l’Histoire, mais aussi le corps dansant, le corps social, ou encore le corps-monnaie (échangé ou négocié) et enfin, le corps investi à des fins stratégiques.

Mots-clés : habiter, espace, corps, relations, expérience

 

Au travers des recherches menées au sein d’écosystèmes côtiers, steppiques, forestiers, montagneux, désertiques ou encore urbains, le LAAP entend éclairer l’articulation humain-environnement au sein de contextes culturels variés, en lui apportant un regard situé et impliqué, produit d’une expérience partagée avec les populations locales. Ses membres y mènent des recherches pointues, focalisées sur les relations techniques et/ou rituelles, sur les connaissances concernant l’entourage socio-naturel, ainsi que sur leur actualisation dans des pratiques diverses. Ils portent également attention aux conflits cosmopolitiques engendrés par la rencontre de conceptions divergentes, et aux usages des environnements cultivés (systèmes agraires, semences, élevage…), utilisés (techniques de chasse, zones de pâture…), abusés (projets miniers, changements climatiques, catastrophes, érosion des berges…) ou encore (ré-)imaginés (innovations urbaines, maraichage collectif…).

Contrairement aux tenants des théories de la sécularisation, les travaux ethnographiques des dernières décennies ont montré combien les « religions », loin de disparaitre, s’étaient disséminées dans une logique de globalisation.  Aujourd’hui transnationales, dispositifs d’ascension sociale, d’entrée dans la consommation capitaliste mondiale ou au contraire de résistances ou d’entretien des marges, les religions continuent d'incarner un support de croyances et d’utopies important dans nos sociétés contemporaines.  A côté des « religions » historiques et de leurs transformations, cet axe s’intéresse également, et plus largement, aux systèmes alternatifs ou émergents de croyances et plus largement d’utopies mobilisatrices. 

Les questions de mobilité, de migration, d’asile, sont un des défis contemporains majeurs. De la mobilité vécue quotidiennement et ancrée dans des modes de vie, aux exils engendrés par des situations de guerres et l’augmentation des inégalités, les recherches menées au LAAP visent à rendre compte de la pluralité des mouvements présente dans un monde globalisé. L’attention est portée sur la circulation tant des individus que des objets et des images menant aussi à des réflexions sur les imaginaires de la mobilité, les rêves et nécessités d’ailleurs. Circulations réinscrites dans les contextes qui les voient naître, ce y compris le rôle des politiques publiques en la matière. Parce que l’interrelation entre migration et famille est souvent très forte, le LAAP s’attèle à articuler ces deux thématiques en travaillant notamment sur liens familiaux à distance et transnationaux, les recompositions des rapports de genres et de parentés, les rapports intergénérationnels.