Ce qui réunit les chercheurs du CRI n'est pas à chercher prioritairement dans les disciplines convoquées ni les corpus analysés, mais dans le questionnement, les objectifs et les méthodologies qui fédèrent leurs travaux, organisés en différents axes.
Le questionnement
Le CRI aborde la problématique des significations imaginaires que se donnent les hommes pour penser le monde et y inscrire leur action. Il s'agit donc d'un objectif d'analyse culturelle.
Les hommes représentent, c'est-à-dire reconfigurent ou inventent fictivement leur "réel" par le biais d'images, de figures, en un mot : de représentations qui peuvent être qualifiées de système "imaginaire". L'analyse culturelle s'inscrit dans cette perspective de manière plurielle, en fonction des supports (littéraires, plastiques, factuels) de ces représentations. Les différentes disciplines FLTR activées au sein du CRI apportent donc chacune un pan complémentaire (et essentiel) à l'enquête globale. De ce fait, la fédération des recherches inscrites au sein du CRI n'est pas à lire comme un regroupement arbitraire de recherches individuelles, mais comme la volonté de fédérer autour de la question centrale des imaginaires des travaux d'analyse portant sur des corpus ou des périodes différents de la culture occidentale. Ceux-ci construisent des pans complémentaires d'une enquête globale sur le rôle identitaire des imaginaires.
Les objectifs
Le Centre de Recherche sur l'Imaginaire (CRI) de l'Université catholique de Louvain s'attache à l'étude des représentations dont la littérature et les faits historiques portent la trace. Il s'intéresse tant aux structures internes des supports d'images (textuels, visuels et autres) qu'aux formes de propagation des images qui façonnent la perception du réel et se présentent comme des mobiles d'actions humaines (individuelles ou communautaires, entre autres politiques).
Le CRI de l'UCL se distingue, au sein du réseau international du Groupement coordonné des Centres de Recherche sur l'Imaginaire (GRECO-CRI), par
- une orientation théorique, et non seulement une approche analytique des interactions entre la fiction littéraire et le réel (comme le montrent entre autre les travaux de l'ARC 2000-2007)
- le travail interdisciplinaire par problématique, et non par découpage disciplinaire ou diachronique, ce qui constitue une position particulièrement remarquable dans le paysage scientifique actuel, marqué par l'atomisation des recherches par discipline et/ou par période. Le CRI a commencé dès 1996 le travail de dialogue interdisciplinaire, soit bien avant que cela ne devienne de mode dans les discours officiels en milieu universitaire.
Les méthodologies
Le CRI est inscrit dans le réseau du GRECO-CRI, soit une fédération internationale de Centres de recherche qui travaillent dans la perspective de l'anthropologie culturelle, structurée initialement en France au départ des travaux de Gilbert Durand. Dans ce réseau, le CRI de l'UCL se particularise par l'accent placé sur la réflexion théorique sur la dynamique des représentations. Premièrement parce que le CRI a le souci de poser les problèmes en diachronie, et deuxièmement parce que le CRI s'efforce de travailler en transdisciplinarité afin de situer toute analyse dans la problématique plus vaste dans laquelle elle s'insère, et spécifiquement de ne pas isoler l'objet littéraire du contexte culturel et anthropologique à l'intérieur duquel il signifie.
Les axes
Les recherches du Centre de recherche sur l'Imaginaire s'organisent autour de trois axes :
- Axe 1 : formes et figures de l'imaginaire partagé (interaction du collectif et du singulier)
- Axe 2 : archéologie du contemporain (dimension diachronique)
- Axe 3 : médiologie (supports des représentations)