Rural transformations and the scramble for land in the Great Lakes Region
An Ansoms (coordinatrice), Klara Claessens, Giuseppe Cioffo, Emery Mudinga, Aymar Nyenyezi
This project studies the role of smallholder agriculture in the Great Lakes Region’s development process. Global drivers of change - the neoliberalization of agriculture, land grabbing and climate change - have shaped and continue to shape agrarian transformations that currently take place. These global drivers interact with local drivers of change specific to the Great Lakes Region, more specifically: the extreme demographic pressure in a context where ethnic, economic and political cleavages have been anchored in the social tissue through multiple conflicts and severe forms of violence. We aim not only at describing the relations between global and local drivers of change, but most importantly, we consider the way in which these relations affect and transform peasants’ livelihood strategies and their bargaining power, in the context of increased social differentiation in the rural milieu. The way in which development policies (agrarian and land policies specifically) interact with the drivers of change is crucial. On the basis of this analysis, we furthermore determine under which conditions smallholder farming has a future as a motor for pro-poor ecologically sustainable economic development. And finally, we analyse how smallholders’ bargaining positions in the various arena (framed around land, labour, capital) relevant to their livelihoods can be reinforced.
L’État et les institutions face à la sorcellerie dans l’Afrique contemporaine : Violence, justice et droits de l’Homme (EINSA), 2012-2015
(Programme soutenu par l’Agence Nationale de la Recherche en France (ANR))
Sandra Fancello (coordination scientifique) et une équipe de 22 chercheurs dont Sylvie Ayimpam
Dans certaines régions d’Afrique, les « affaires de sorcellerie » et la chaîne de violences qui conduit du soupçon, ou de la rumeur, à l’accusation publique jusqu’au passage à l’acte (meurtre, lynchage), prennent aujourd’hui une dimension alarmante. Loin d’être une dimension exotique ou anachronique des crises sociétales africaines, ces faits mettent en cause le fonctionnement de l’État et de ses institutions dans le contexte de la modernité. L’exploitation médiatique et politique de ces flambées de violences accusatrices leur confère un caractère quasi épidémiologique. La fluidité du phénomène est accentuée par le fait qu’on n’a plus à faire à des accusations socialement circonscrites et régulées, exutoires des tensions sociales liées aux clivages connus (hommes/femmes, vieux/jeunes, parents/alliés, riches/pauvres). La dérégulation normative liée en partie au désengagement de l’État installe l’insécurité et l’incertitude au coeur de la vie sociale et atteint les rapports intrafamiliaux, les relations de voisinage et de cohabitation, de générations et de genre, et plus globalement l’économie morale des entreprises et la légitimité des institutions.
Le programme rassemble 22 chercheurs répartis dans trois équipes, travaillant simultanément dans six pays de l'Afrique centrale : la Centrafrique, le Congo (Kinshasa), le Gabon, le Cameroun, le Congo (Brazzaville) et l'Ouganda.
Les associations féminines dans la lutte contre la pauvreté et pour l'autonomisation des femmes au Bénin: Quelles formes et modalités revêtent en leur sein les pratiques de réciprocité? Etude de cas sur quelques associations féminines locales (AFL) au Sud du Bénin
Isabel Yepez, Sophie Charlier, Florence Degavre, Jean-Marie Wautelet, Chantal Codjo
Partant de la question de recherche « Quelle est l’origine du phénomène associatif féminin et sa contribution à l’autonomisation des femmes au Bénin ? », la présente recherche vise :
- à mieux cerner les circonstances particulières qui, dans le contexte spécifique du Bénin, déterminent les femmes à se mettre en association ;
- à identifier les formes actuelles et les modalités des pratiques de solidarité et d’entraide mutuelle au sein des associations féminines locales (AFL) au Bénin ;
- à établir la typologie des modèles associatifs au sein desquels les femmes béninoises évoluent ;
- et à rendre compte de l’impact réel de chaque modèle associatif sur les conditions de
et sur l’autonomisation des femmes d’une part, et d’autre part sur la force collective du groupe.
Pratiques populaires solidaires et développement local au Mali. Cas des organisations populaires de la zone de l’Office du Niger.
Mamadou Koumaré, Fabienne Leloup, Sidiki Traoré
Elites locales et prédation foncière. Pouvoir, accaparement des terres et conflits en Territoire de Kalehe au Sud Kivu, RD. Congo.
Local elites and land predation. Power, land grabbing and conflict in the Kalehe Territory, South Kivu.
Emery Mushagalusa Mudinga, An Ansoms
L’une des principales lacunes des analyses sur l’accaparement des terres est de souvent attribuer celui-ci aux acteurs étrangers. Elles occultent le fait que même en l’absence de l’intervention de ceux-ci, une prédation foncière s’observe, impliquant souvent des élites locales et participant à la conflictualité entre divers acteurs. La situation se complexifie notamment dans les contextes de conflits, de pluralité voire d’ambigüité normative et de prédominance des rapports de force. Dans un contexte de rareté et de compétition foncière, de conflit et de dysfonctionnement institutionnel en République Démocratique du Congo, le présent projet analyse le rôle et l’action des élites locales dans l’accaparement des terres en Territoire de Kalehe au Sud Kivu, identifie et analyse les stratégies développées par les acteurs pour se maintenir dans une arène foncière fortement instrumentalisée. Une attention particulière est portée sur la marge de manœuvre des petits paysans dans cette arène foncière ainsi que les liens entre conflits fonciers et nouvelles dynamiques locales de solidarité et de protection.
One of the mainshortcomings ofmost analyzes onland grabbingisto often attributeitto foreign actors. Theyoverlook the fact thateven in the absenceof their intervention, predationover landoccurs, often involving local elites and contributing to conflictbetweenvarious actors.The situation ismore complexparticularly in contextsof conflict,normative ambiguityorlegal pluralism and dominance ofpower relations.In a context ofland scarcity andcompetition, conflict andinstitutional dysfunctionin the Democratic Republicof Congo, this project analyzes the roleand actions oflocal elites inland grabbingin the territory of Kalehe, South Kivu province. It identifiesand analyzes the strategiesdevelopedby the actorstomaintainin ahighlyinstrumentalizedland arena. Particular attentionis paid tothe agency of small farmersin this land arenaand the linkagesbetweenland conflicts andnewlocal dynamicsof solidarity and protection.