La question européenne est désormais au cœur des débats politiques dans toutes les démocraties de l’UE. Ce qui s’est passé avec le Brexit montre à quel point il est urgent de reformuler un projet européen ambitieux et cohérent. Aujourd’hui deux visions dominent et s’affrontent, l’une purement économique axée sur la prééminence du marché, l’autre politique exaltant le souverainisme et les nationalismes.
On ne cesse de parler de l’Europe, on parle beaucoup moins des Européens. Les discours dominants présupposent en permanence qu’aux quatre coins du continent, l’on partage les mêmes valeurs. Derrière ces débats, les Européens et leur vie quotidienne demeurent invisibles. S’ils partagent une aire géographique, la profonde diversité de leurs composantes anthropologiques et culturelles se révèle fondatrice de la complexité, de la créativité et de la conflictualité.
L’objectif de la chaire d’anthropologie de l'Europe contemporaine est de restituer ces niveaux infra-politiques des pratiques, comportements et représentations hétérogènes des Européens, en mettant en place un programme de recherche, un enseignement, une formation à destination des professionnels, et un espace public de débats.
Les opérateurs de diversité : langues, traditions, religions, cultures, modes de consommation. Certains traits différentiels relèvent d’une proximité géographique (par exemple les sociétés du pourtour méditerranéen), alors que d’autres réfèrent à une histoire parfois récente (Europe de l’Est vs Europe de l’Ouest). Il s’agira d’étudier ce qui tout à la fois rassemble et sépare de façon dynamique et de l’intérieur les Européens.
Citoyenneté européenne et pluralité d’appartenances : la citoyenneté européenne n’a d’existence qu’au croisement de ces émergences identitaires, et c’est de là qu’il faut partir pour comprendre comment chacun peut construire son rapport à la « communauté imaginée » européenne. D’où la nécessité d’une ethnographie comparative du quotidien et des représentations diversifiées du lien politique.
Accélération et intensification des processus migratoires exogènes et endogènes sont une des conséquences de la globalisation et l’Europe s’en trouve profondément bouleversée. En même temps l’expérience des migrations n’est pas une donnée nouvelle et l’on analysera l’impact culturel de ces mouvements et les valeurs qui orientent aujourd’hui, en-deçà des discours de circonstance, la grande recomposition qui s’annonce du sud au nord et de l’est à l’ouest de l’Europe.
L’Europe vue d’ailleurs : si l’on se situe à l’échelle mondiale, l’Europe, est bien loin d’apparaître dans son hétérogénéité, comme une entité aux contours parfois flous, telle qu’elle est souvent considérée de l’intérieur par les spécialistes. On mettra en évidence la manière dont l’identité européenne se trouve perçue de l’extérieur, qualifiée, pensée, par les protagonistes de la globalisation - de l’Inde à la Chine, en passant par le Brésil, et l’intérêt qu’offre ce point de vue par rapport à l’imaginaire des Européens, en lui conférant un prolongement réflexif.
- Mettre en œuvre des enseignements, un programme de recherches, l’organisation de séminaires et de rencontres internationales et offrir un espace public de débats.
- L’Université catholique de Louvain offre un cadre universitaire et intellectuel adéquat.
- La proximité des institutions européennes est un atout considérable par l’existence à Bruxelles d’un public cible, potentiellement intéressé.
- Démarche de la chaire « L’Europe des Européens » :
- Identifier en Europe les recherches existantes, les chercheurs et les institutions.
- Animer des séminaires auxquels seront invités des universitaires spécialistes du champ.
- Proposer un espace public de débats : à Bruxelles, cycles de conférences axées sur la construction européenne à partir de la perspective anthropologique et politique.
- Organiser une formation adressée aux fonctionnaires européens.
- Offrir une spécialisation ad hoc au sein d’un mastère universitaire en anthropologie.
- Travailler en concertation et selon une démarche multidisciplinaire.
- Favoriser la circulation des doctorants et des post-doctorants.
- Créer un site internet rendant accessibles les questions et débats contemporains.
- Diffuser des productions de la chaire par des publications imprimées ou numériques.
- Campus moderne centralisé situé au cœur de l’Europe, à proximité de Bruxelles et de la Commission européenne.
- Mise à disposition des infrastructures nécessaires à Bruxelles et à Louvain-La-Neuve.
- Université à vocation européenne dans ses prises de position, dans les cursus proposés et dans le profil des étudiants accueillis.
- Environnement de recherche et d’enseignement de réputation mondiale.
- Ancrée dans la Faculté des sciences politiques, sociales et économiques laquelle réunit le Laboratoire d’anthropologie prospective et l’Institut d’Études européennes.
- Mesure d’impacts de la chaire "Anthropologie de l'Europe contemporaine"
- Animation d’un réseau européen rassemblant les chercheurs et les institutions concernés par la chaire.
- Visibilité dans l’espace public et les médias par l’organisation, à Bruxelles, de cycles de conférences grand public animés par des invités de réputation internationale.
- Présence dynamique sur les réseaux sociaux et animation d’un site web d’information
- Vaste public de jeunes étudiants concernés (500 par an, de près de 30 nationalités) à la faveur d’une offre variée de formations.
- Implication des fonctionnaires et des lobbys européens par une formation ad hoc d’excellence dispensée dans le voisinage de la Commission européenne (40 à 60 personnes par an).
- Sensibilité aux regards extérieurs portés sur l’Europe par l’inclusion de chercheurs non européens dans la dynamique de la chaire.
- Chris Hann, Max Planck Institute for Social Anthropology, Allemagne
- Marc Augé, EHESS, France
- Philippe Descola, Collège de France, France
- Michael Hertzfeld, Harvard University, Etats-Unis
- Ulf Hannerz, University de Stockholm, Suède
- Joan Bestard-Camps, University de Barcelona, Espagne
- Michal Buchowski, Pologne, Poznan de University
- John Davis, Oxford University, Royaume-Uni
- Kirsten Hastrup, University of Copenhague, Danemark
- László Kürti, University de Miskolc, Hongrie
- George Marcus, University of California, Irvine, Etats-Unis
- João de Pina-Cabral, University de Lisbonne, Portugal
- Vaclav Hubinger, University de Prague, République Tchèque
- Shalini Randeria, Graduate Institute of International and Development Studies, Genève, Suisse
- Susan Rogers, New York University, Etats-Unis
- Katherine Verdery, City University of New York, Etats-Unis
- Peter Josef Karel Skalník, Institute of Ethnology and Cultural Anthropology, University of Wroclaw, Pologne
- Vintila Mihailescu, SNSPA, Bucarest, Roumanie
- Simona Taliani, Université de Turin, Italie
- Sten Hagberg Université d’Uppsala, Suède
- Thomas Bierschenk, Université Mainz, Allemagne
- Nadia Fadil, KULeuven, Belgique
- Myriam De Bruijn, Universiteit Leiden, Pays-Bas