06 février 2018
Louvain-la-Neuve
Forum des Halles
À l’heure de l’empreinte 2.0 et de la toile en prolongement infini de l’ego, il y a des gens dont le souci est de ne pas laisser de trace ou du moins, très peu de trace. Ces gens, ce sont ces migrants qui pratiquent la terre brûlée des souvenirs.
Juste avant d’embarquer sur les rafiots qui les mèneront de l’autre côté de la Méditerranée, ils jettent leurs papiers au feu pour éviter d’être reconduits chez eux s’ils étaient pris par les gardes-côtes. Et si par bonheur ils leur échappent, à peine débarqués ils abandonnent leurs vêtements dans les fourrés.
À une époque où l’on parlait très peu de la migration du Sud vers le Nord, le photographe Thomas Chable avait passé du temps avec ces « brûleurs ». Les images qu’il a prises alors semblent hélas plus que jamais d’actualité. Sans doute parce que, dépouillées de toute anecdote ou de tout artifice esthétique superflu, elles nous renvoient aux figures emblématiques de nos mythes. Ce qu’on y voit ce sont les archétypes de l’exil, de tous les exils.
Thomas Chable (1962) a étudié la photographie à l’Institut Supérieur des Beaux-Arts Saint-Luc à Liège. Depuis lors, il a essentiellement développé son travail en nomade, au cours de longs voyages en Afrique, mais aussi en Turquie et en Palestine. « Odeurs d’Afrique » et « Brûleurs », ses deux livres respectivement parus en 2001 et 2006 laissent transparaître une vision poétique du monde qui n’élude en rien les difficultés des pays et des gens qu’il photographie.
Commissariat : Jean-Marc Bodson
Cet événement fait partie des activités organisées dans le cadre de l'année thématique "Mondes numériques - Année Louvain 2017-2018". |