8 mars 2016 : "Comment naît et meurt une civilisation des énergies fossiles?"

CEFISES

Exposé de Jonathan Guévorts, dans le cadre du séminaire "Work in Progress". De 14h à 16h en salle Jean Ladrière. Pour plus d'informations, contacter Olivier Sartenaer.

Titre complet : Comment naît et meurt une civilisation des énergies fossiles? Le métabolisme socio-économique comme paradigme pour penser notre société à l'époque de l’Anthropocène.

Résumé : La complexité de notre société contemporaine, devenue mondiale, a fait un bond significatif sans précédent dans l'histoire. Les symptômes de cette complexité peuvent être quantifiés physiquement: au cours du XXe siècle, la population est multipliée par 5, la consommation d'énergie par 10 et la consommation de matériaux de construction par 34. Les indicateurs géologiques sont aussi bouleversés: les taux de CO2 et d'azote dans l'atmosphère et l'acidité dans les océans n'ont pas de précédents depuis des millions d'années. A tel point que l'Union internationale des sciences géologiques se réunit en avril 2016 pour décider s'il faut changer d'époque géologique et passer de l'Holocène à l'Antropocène. Une des dates proposées est 1610, un marqueur géologique de la connexion par bateau entre l'ancien et le nouveau monde, prémisse de la globalisation actuelle.

Cette interconnexion de la société humaine à l'échelle du globe rend sa complexité fortement analogue à celle d'un organisme. L'objet de mon intervention est de montrer que le concept de métabolisme socio-économique, issu des méthodes d'analyse de flux de matières et d'analyse de cycle de vie, peut servir de paradigme pour penser la complexité de notre société mondialisée.

Dans un premier temps, j’élaborerai plus en détail le concept de métabolisme socio-économique en faisant des ponts avec la philosophie des techniques de Simondon. Dans un second temps, je montrerai la fécondité du concept pour penser la complexité de la société contemporaine. Il sera utilisé comme grille de lecture pour analyser différents discours sur les trajectoires possibles que prendra notre société: pro-croissance technophile, développement durable, décroissance technophobe, effondrement systémique.

Publié le 23 février 2016