Afin d’arriver à ce merveilleux miracle de la nature, plusieurs acteurs entrent en ligne de jeu. Mais quand tout ne va pas comme on pourrait l’espérer, pouvoir compter sur l’avancement de la médecine dans bien des domaines peut s’avérer bénéfique.
La thématique de Reproduction Humaine englobe tous les acteurs impliqués dans la recherche sur la fertilité féminine et masculine, et à différents niveaux.
Ainsi, sont impliquées les recherches sur :
- La préservation de la fertilité avant traitement anti-cancéreux, pour les hommes et les femmes
- La restauration de la fertilité après traitement anti-cancéreux chez l’homme et chez la femme
- Les désordres hormonaux perturbant l’ovulation
- La maladie de l’endométriose
- Les fibromes
Ces recherches impliquent des collaborations entre les groupes de recherche en gynécologie, en andrologie et en endocrinologie.
Les traitements chimio et/ou radiothérapeutiques peuvent causer une défaillance ovarienne précoce et une perte irréversible de la fertilité. Notre objectif est de pouvoir offrir à ces jeunes patientes la meilleure option de préservation de la fertilité en fonction de leur âge, du type de cancer et de traitement. Pour les patientes prépubères et celles qui doivent commencer la chimiothérapie sans tarder, la congélation du tissu ovarien est la seule option pour préserver leur fertilité.
Deux axes de recherche sont développés au laboratoire de gynécologie :
1) Pour les patientes qui peuvent bénéficier sans risque d’une réimplantation de leur tissu ovarien, nos études visent à améliorer la survie des follicules ovariens au sein du greffon. Ceci se fait par une préparation du terrain de greffe avec des cellules souches adipeuses susceptibles de susciter une néovascularisation apportant l’oxygène nécessaire aux follicules en post-greffe immédiat.
2) Pour les patientes à haut risque d’avoir des cellules malignes dans leurs ovaires (pex. en cas de leucémie), la transplantation de tissu ovarien congelé n’est pas recommandée. Pour restaurer leur fertilité, nous développons un ovaire artificiel transplantable. Notre objectif est d’imiter l’ovaire naturel en plaçant les follicules ovariens isolés de la patiente dans une matrice qui fournira un support capable de soutenir la croissance de ces follicules après transplantation.
Les traitements chimio et/ou radiothérapeutiques ont des effets délétères bien connus sur les testicules également. Pour les enfants, étant donné que la spermatogenèse n’a pas encore débuté, la congélation de tissu testiculaire immature contenant les spermatogonies souches est actuellement la seule stratégie pour préserver leur fertilité avant ces traitements potentiellement stérilisants. Ceci est proposé en clinique. Ensuite, différentes approches, étudiées au laboratoire de recherche par le groupe andrologie, sont théoriquement possibles pour obtenir des spermatozoïdes à partir du tissu testiculaire immature congelé :
- La transplantation du tissu au patient
- La transplantation d’une suspension cellulaire purifiée en spermatogonie souches
- La culture in vitro des spermatogonies pour obtenir une maturation des cellules.
Des études cliniques (collaboration entre le service d’endocrinologie, de nutrition et de gynécologie) visent à déterminer d’une part la fréquence de l’hyperprolactinémie en cas de bilan hormonal réalisé avant procréation médicalement assistée et d’autre part l’influence potentielle de cette hyperprolactinémie sur le taux de succès de la fécondation in vitro et sur le devenir de ces grossesses.
L'endométriose nodulaire profonde est une pathologie complexe et fréquente (7-10% des femmes en âge de procréer). L'expérience clinique rapporte des symptômes sévères de douleurs (surtout pendant les règles et pendant les rapports sexuels). A l'heure actuelle, l’origine et la progression des lésions d’endométriose profonde n'ont pas encore été élucidées. Cette recherche étudie le processus invasif de cette maladie et comment elle progresse. Cette réponse pourra aider à trouver de nouveaux médicaments permettant de réduire la douleur des patientes, afin d’améliorer leur qualité de vie.
Les fibromes utérins sont des masses tumorales bénignes très fréquentes et responsables de nombreux symptômes tels que des saignements, des douleurs et de l’infertilité. Jusqu’il y a peu, leur traitement était essentiellement chirurgical. Les fibromes se développent dans l’utérus sous l’action des hormones sexuelles (œstrogène et progestérone). De nouveaux médicaments qui agissent spécifiquement sur les récepteurs à la progestérone comme l’acétate d’ulipristal (Esmya®) permettent de traiter ces tumeurs. Le laboratoire de gynécologie tente d’élucider les mécanismes d’action de l’acétate d’ulipristal sur la diminution de volume des fibromes.