Action de Recherche Concertée ARC « Jeunesse et violence en Belgique: approches sociohistoriques 1880-2006 »

CHDJ

Le projet « Jeunesse et violence en Belgique, 1880-2006 : approches socio-historiques », propose d'étudier dans la longue durée les conditions socio-politiques d'émergence de comportements et situations désignés comme violents, dont les jeunes seraient auteurs et/ou victimes. Avant toute chose, nous entendons procéder à l'analyse de la fabrique des catégories, de leur repérage via l'enquête sociale, de leurs usages dans le champ scientifique, et de leur exposition médiatique. Il nous importe également de décrire et comprendre la violence comme expérience sociale, à la fois exercée et subie par l'enfance et la jeunesse, tout en replaçant le phénomène dans un contexte plus large qui envisage l'ensemble des régulations sociales comme productrices d'inégalités et de violences symboliques. La violence ne doit pas, selon nous, être perçue comme strictement destructrice, en effet, elle est également au fondement du lien social. Enfin, la question de sa prévention et de son traitement pénal et/ou social placerait notre étude au coeur du débat actuel sur l'action publique à l'égard de la violence, dans un contexte de demande de "sécurité" qui agit comme prophétie créatrice tout en occultant largement la genèse du phénomène. La synchronie frappante qui lie, dans l'histoire contemporaine de la Belgique, sensibilité à la violence juvénile et crise du modèle politique face aux enjeux sociaux et communautaires, conférerait à notre étude un caractère à la fois spécifique et exemplaire.

Trois thèses et une recherche post-doctorale sont prévues au cœur de cette ARC.
La recherche post-doctorale, intitulée « Violence juvénile et prévention des risques sociaux », est consacrée aux évolutions des expertises scientifiques en matière de violence juvénile.
La première thèse, en sociologie, s’inscrit également dans le volet portant sur l’histoire des discours et des savoirs sur la violence et s’appuie sur la recherche post-doctorale. Elle portera sur la Belgique et le mouvement international de protection de l’enfance.
Deux thèses, l’une en histoire, l’autre en criminologie, aborderont de manière croisée les pratiques judiciaires à partir des archives des parquets, des juridictions pénales et des juridictions de la jeunesse pour la période 1945-1980. L’une portera sur les formes de violence interpersonnelles mettant aux prises comme agresseurs et ou comme victimes des mineurs et des jeunes majeurs (jusqu’à 25 ans). La seconde abordera dans le même contexte institutionnel et géographique le phénomène rébellionnaire, violences collectives dirigées contre les forces de l’ordre.

Responsables :
Xavier Rousseaux, Fabienne Brion (UCL/ECRI), Jean-Michel Chaumont (UCL/ANSO)

Coordination scientifique :
David Niget

Chercheurs :
David Niget, Melpomeni Skordou, Anne-Laure Wibrin, Xavier De Weirt.

Planification :
01/10/2007 - 30/09/2012

Financement :
Financement de base institutionnelle (ARC-UCL)