« MA CONFIANCE EN MOI A ETE METAMORPHOSEE »
Avant la ‘VAE’ (valorisation des acquis de l’expérience), Ingrid Nyström cochait volontiers les cases ‘parcours scolaire chaotique’, ‘envie de faire des études mais circonstances qui ne le permettent pas’, ‘petits boulots’. Après…
« Une de mes colocataires terminait un doctorat. C’est elle qui m’a poussée à tenter l’université », explique Ingrid Nyström qui est alors assistante administrative dans une agence immobilière – « en gros, je faisais des copies et des cafés » – mais ne voit aucun sens à ce qu’elle fait malgré des conditions de travail agréables. « Un conseiller du Centre d’information et d’orientation sur les études (CIO) m’a parlé de la FOPES (Faculté ouverte de politique économique et sociale de l’UCL). J’ai su que c’était cela que je voulais faire. »
Pour compenser le manque de sens de ses ‘petits’ boulots, Ingrid s’était engagée dans beaucoup d’associations et d’ONG. « C’est cet engagement que j’ai pu valoriser dans mon dossier de candidature. Je ne connaissais rien en économie et pas beaucoup plus en politique mais j’ai suivi les cours de rattrapage du MOC pour passer l’épreuve d’admission en économie. Mais plus que les compétences à valoriser, c'est la motivation des candidats qui est prépondérante », insiste-t-elle.
Celle-ci n’a pas empêché Ingrid de se demander comment tenir le coup en y passant tous les samedis et un soir semaine, plus tous les travaux, sans oublier le travail et le reste. « Mais venir aux cours le samedi matin a été mon plus grand bonheur. »Aujourd'hui coordinatrice de projets dans une association humanitaire, elle reste assoiffée de sens. « Ces années ont été tellement riches qu'il m’est difficile de retrouver quelque chose d'aussi satisfaisant intellectuellement. En revanche, ma confiance en moi a véritablement été métamorphosée. Il ne faut pas négliger les compétences et la confiance que les études développent. C'est acquis, ce n'est jamais perdu. » Elle dont le mémoire a donné lieu à une collaboration d'écriture avec Patricia Vendramin (directrice de la FOPES) qui a abouti à la publication d'un livre publié aux Presses Science Po (Paris), n’a qu’un conseil à donner : « Foncez ! Nous sommes des privilégiés ici en Europe de pouvoir bénéficier d’une seconde chance. » D.H.
> Article extrait de la revue Louvain[s] n°8, juin-juillet-août 2017, pp.14-15.