16 mai 2017
12h45 - 13h55
Louvain-la-Neuve
Place Montesquieu 3 D305
Jocelyn Maclure (Faculté de philosophie, Université Laval) et Isabelle Dumont (École de travail social, Université du Québec à Montréal)
Un nombre grandissant d'États, dont maintenant le Canada, permet l'euthanasie ou le suicide assisté. D'un côté, des médecins et des établissements de santé souhaitent se prévaloir d'un droit à l'objection de conscience afin de ne pas assister des patients éligibles à l'aide médicale à mourir. De l'autre, plusieurs bioéthiciens, dont les directeurs des revues The Journal of Medical Ethics et Bioethics, défendent la position selon laquelle les obligations inhérentes au rôle professionnel des médecins sont incompatibles avec la reconnaissance d'un droit à l'objection de conscience (Savulescu & Schuklenk 2016; Stahl et Emanuel 2017). Nous réfléchirons dans cette présentation aux motifs justifiant les exemptions aux règles d'application générale s'appuyant sur la liberté de conscience et, de façon plus particulière, aux raisons invoquées par des médecins pour justifier leur refus de poser des gestes qui mèneront délibérément à la mort d'un patient. Enfin, considérant que la plupart des États reconnaissent un droit limité à l'exemption, nous réfléchirons aux obligations résiduelles des médecins à l'endroit des patients. Nous chercherons entre autres à déterminer si la controversée "doctrine du double effet" peut être invoquée pour justifier l'obligation pour les objecteurs de conscience d'aiguiller correctement les patients pour qu'ils puissent obtenir promptement le service médical auquel ils ont droit.