D'hier à aujourd'hui

BTEC

 
De Leuven à Louvain-la-Neuve

La Bibliothèque de théologie est née de la scission de l’Université catholique de Louvain, peu après 1968. Cette année-là, deux sections de l’Université, française et flamande, décident de se séparer (la "splitsing"). La section française s’installe sur le nouveau site de Louvain-la-Neuve (canton de Wavre) et sur le site de Woluwe (Bruxelles). La première pierre de la ville de Louvain-la-Neuve est posée le 2 février 1971. L’installation des professeurs et des étudiants commence en 1972 avec la Faculté des sciences et se termine en 1979 avec la Faculté de philosophie et lettres. Le transfert de la Faculté de médecine à Woluwe est effectif en 1976.

Dès octobre 1972, à l’occasion du transfert, le choix des Autorités de l’UCL est d’abandonner le système d’une grande bibliothèque, unique et centrale, au profit de bibliothèques facultaires, axées sur la proximité et l’accès direct. La Faculté de théologie réagit en autorisant les professeurs à se constituer une petite bibliothèque de séminaire (dans un premier temps, 13 séminaires gérés de façon totalement indépendante à la rue Redingen). Parallèlement, l’Institut supérieur des sciences religieuses se constitue une bibliothèque sous la direction du Professeur Albert D’Haenens, avec Sœur Marie-André Houdart comme cheville ouvrière. Fondé en 1969, le Centre Cerfaux-Lefort (CCL, aujourd’hui "CELE"), cher à l’abbé Julien Ries, contribue à enrichir leurs fonds documentaires. Jusqu’en 1973, la seule coordination entre ces bibliothèques est assurée par le personnel du CLL. Elle l’est ensuite par l’abbé Jean Lafontaine puis, dès octobre 1974, par Jean-François Gilmont, qui en est nommé conservateur. La mission est de préparer le déménagement en terre wallonne. La bibliothèque de sciences religieuses commence à prendre forme.

Comme la Faculté de théologie désire s’installer rapidement à Louvain-la-Neuve, son déménagement à Louvain-la-Neuve s’effectue dès l’été 1974 dans des locaux provisoires de la Place Croix du Sud, au voisinage des agronomes. Le reste de la bibliothèque s’y installe durant l’été 1975. Une nouvelle répartition des livres a été décidée, avec une bibliothèque commune renforcée, flanquée de la bibliothèque des sciences religieuses. Les bibliothèques de séminaires sont distribuées en 6 unités distinctes.

Sous le clocher du Descamps

Entretemps, pour des raisons budgétaires, l’actuel Collège Descamps, initialement prévu pour accueillir le Centre général de documentation, voit sa programmation revue complètement pour héberger en plus la Faculté de théologie et sa bibliothèque. On redistribue donc les cartes entre le Collège Erasme et le Collège Descamps, en les mettant en communication (ce qui n’était pas prévu initialement). C’est ainsi que les trois bibliothèques se déploient dans les deux bâtiments accolés. Le Centre général de documentation, la Bibliothèque de philosophie et lettres et la Bibliothèque de théologie, font cause commune, avec un seul service de prêt et les mêmes heures d’ouverture (mais la synergie s’arrête là) dans ce qu’on appelle, de façon pudique, les "Bibliothèques regroupées". La localisation définitive de la Bibliothèque de théologie dans le Collège Descamps ne se fait qu’en janvier 1981, sur 3 étages (1er, 3e et 4e) et avec une répartition analogue à celle de la Place Croix du Sud. Jusqu’en 1989, la bibliothèque dirigée par Jean-François Gilmont, aidé de manière efficace par Sœur Marie-André Houdart, Tom Osborne, Marie-Thérèse Lopépé et Viviane Meulemans, se développe de façon constante pour devenir l’excellent outil de travail qu’il est maintenant.

La BGSH

En 1989, les autorités de l’université décident de réunifier les trois bibliothèques en une seule entité, la Bibliothèque générale et de sciences humaines (BGSH), sous la direction de Jean Germain. La Bibliothèque de théologie reçoit un nouveau sigle : "BTEC". En 1990, Geneviève Bricoult est engagée comme adjointe à la direction de la BGSH puis comme responsable la Bibliothèque de théologie après le départ à la retraite de Sœur Marie-André en 1993.

L’équipe de la Bibliothèque de théologie entame alors l’informatisation de l’ensemble des fonds en accès direct en procédant à une actualisation des classifications. Dans ce contexte, en 1996-1997, la Bibliothèque de 1er cycle est désherbée, rénovée et modernisée. Avec la Faculté de théologie et le soutien de l'Institut de pédagogie universitaire et des multimédias (aujourd'hui : Louvain Learning Lab), la Bibliothèque de théologie met en oeuvre des synergies constructives en matière de formation à la recherche d’information des étudiants. Elle développe également une politique dynamique en matière d'acquisitions documentaires.

En 2000, le personnel des bibliothèques de l’UCL (BIUL) est regroupé en un cadre unique sous l’autorité d’un bibliothécaire en chef, Charles-Henri Nyns. Par ailleurs, un Service central est créé afin de coordonner les activités des bibliothèques.

Nouveau départ

En 2009, le départ à la pré-pension de Jean Germain et l’évolution générale des bibliothèques, en particulier l’émergence de la bibliothèque virtuelle et la gestion des ressources électroniques, incitent à renforcer les activités menées en central. Dans ce contexte, l’entité BGSH est dissoute et remplacée, en 2010, par plusieurs entités autonomes dont la Bibliothèque des arts et des lettres (BFLT, incluant les services communs) dirigée par Delphine Meurs et la Bibliothèque de théologie, dont Geneviève Bricoult devient directrice. Le Centre général de documentation est intégrée dans la La gestion des magasins et de la réserve précieuse passent sous la direction du Service central des bibliothèques, installé au 2e étage du Collège Descamps en juin 2010.

En 2011, la Bibliothèque de théologie crée les premières pages de son site Web. En 2012, trente ans après l'installation dans le bâtiment, une nouvelle répartition des locaux permet le redéploiement de Bibliothèque de théologie sur les 3e et 4e étages du Collège Descamps et la création d'une salle de travail de groupe qui s'ajoute aux salles de la BFLT réservées à cet usage. À cette occasion, la bibliothèque d'histoire du christianisme est entièrement rénovée, suivie, à l'été 2013, par la salle de lecture.

En 2015, la Bibliothèque initie sa page Facebook.

En 2017, elle lance son compte Twitter.

Depuis sa création en 1968, la bibliothèque a bénéficié de nombreux dons de grande valeur scientifique. En 2016, à l'occasion de son déménagement, la Bibliothèque de Lumen Vitae cède une partie de ses fonds à BTEC ainsi qu'aux Archives du monde catholique (ARCA).

Au fil de ces années, la bibliothèque a pu bénéficier de la collaboration de nombreux collègues qui, chacun à leur manière, ont contribué à en faire ce qu'elle est devenue aujourd'hui.  Qu'ils en soient sincèrement remerciés!

Éléments bibliographiques
  • Aubert Roger, Partages en cascades dans  Louvain, 1 (1982), p. 9-23.
  • Bricoult Geneviève, De précieux accroissements à la Bibliothèque de théologie, dans Bulletin (Fondation Sedes Sapientiae), 12 (2003), p. 4-5.
  • Bricoult Geneviève, Du Collège Descamps à la toile, quoi de neuf à la Bibliothèque de théologie?, dans Bulletin (Fondation Sedes Sapientiae), 30 (2012), p. 9-10.
  • Bricoult Geneviève, Une nouvelle Bibliothèque théologique de base au service de l’UCL, dans Notes. Société théologique de Louvain, 88 (1997), p.1.
  • Bricoult Geneviève et Van Oyen Geert (avec la collaboration des professeurs de la Faculté de théologie), Heuristique. De la recherche des documents à la rédaction des travaux en théologie, Louvain-la-Neuve, Université catholique de Louvain, Faculté de théologie, 2016-2017, notes de cours (20e année d'édition revue et corrigée).
  • D. J., Un très beau travail de restauration artisanale, dans Louvain, 136 (mars 2003), p. 9, également paru dans La Quinzaine, 202 (1er avril 2003).
  • Dupont Odile, Les réseaux français et européens de bibliothèques religieuses, dans Bulletin des Bibliothèques de France, 55, 1 (2010), p. 54-57.
  • L'excellence des bibliothèques, dans Hardy Steven A., Vers l'excellence dans la formation théologique. Pistes pour repenser nos pratiques institutionnelles (ICETE series), Carlisle, Langham global library, 2017, p. 147-159
  • Focant Camille, Descamps dans Courtois Luc (éd.), Mémoires de Wallonie. Les rues de Louvain-la-Neuve racontent (Publications de la Fondation wallonne P.-M. et J.-F. Humblet. Etudes et documents, 6), Louvain-la-Neuve, Fondation Wallonne Pierre-Marie et Jean-François Humblet, p. 144-146.
  • Gaziaux Éric, Une recherche et un enseignement en théologie : pourquoi ?, dans Revue théologique de Louvain, 38 (2007), 29-40.
  • Germain Jean, La bibliothèque centrale : entre errances et transhumances, dans Journal des Lettres de Louvain-la-Neuve, 3 (2005), p. 13-20.
  • Germain Jean, Les bibliothèques de l’UCL. Une histoire de livre ou une histoire de personnes ?, dans Hiraux Françoise (éd.), Travailler à l’Université. Histoire et actualité des personnels de l'Université de Louvain (1425-2005). Chronique de l'Université de Louvain publiée à l'occasion de l'exposition au Forum des Halles, à Louvain-la-Neuve, du 14 au 23 février 2006 (Publications des Archives de l'Université catholique de Louvain, 12), Louvain-la-Neuve, Bruylants-Academia, 2006, p. 63-95 (source principale pour les années 1968 à 2000 ci-dessus).
  • Germain Jean, Entre tradition et modernité : la bibliothèque de la Faculté de théologie, dans Bulletin (Fondation Sedes Sapientiae), 2 (1998), p. 5-6.
  • Germain Jean et Nyns Charles-Henri, Les bibliothèques de l'UCL, dans Lectures, 151 (2007), p. 52-56.
  • Gilmont Jean-François et Osborne Thomas P., Les associations de bibliothèques de théologie. Un service pour la recherche, dans Revue théologique de Louvain, 15 (1984), p. 73-85..
  • Marchisano Francesco (Mgr), Les bibliothèques ecclésiastiques dans la mission de l’Église, dans Bulletin de liaison de l'Association des bibliothèques ecclésiastiques de France, 95 (1994), p. 1-10.
  • Monnet Claire Marie, La théologie à l’heure d’Internet. Un nouveau potentiel, dans Van Meenen Bernard (éd.), Intelligence de la foi et engagement social (Publications des facultés universitaires Saint-Louis, 127), Bruxelles, Facultés universitaires Saint Louis, 2010, p. 131-147.
  • Ries Julien, Au service des bibliothèques universitaires de Louvain-la-Neuve : le Centre Cerfaux-Lefort au service de Louvain-la-Neuve : 1969-1972,  Suarlée, 1972.
  • Roegiers Jan, De leuvense Bibliotheek Godgeleerdheid 1445-2010, dans Lamberigts Mathijs et Kenis Leo (éd.), Omnia autem probate, quod bonum est tenete. Opstellen aangeboden aan étienne D’hondt, Maurits Sabbebibliotheek-Peeters, Leuven, 2010, p. 21-38.
  • Sevrin Jean-Marie, Le chantier des théologiens, dans Ringlet Gabriel (éd.), Une aventure universitaire, Bruxelles, Racine, 2000, p. 336-338.
  • Wattiaux Henri, La bibliothèque de la Faculté de théologie. Présence de la Fondation sur un vaste chantier, dans Bulletin (Fondation Sedes Sapientiae), 21 (2007), p. 5.
  • Le carillon de Louvain-la-Neuve (Tchorski. Patrimoine religieux).
  • Wénin André, The Encyclopaedia of the Bible and its Reception, dans Bulletin (Fondation Sedes Sapientiae), 25 (2009), p. 4-5.
  • Woitrin Michel, La Faculté de théologie, dans Woitrin Michel, Louvain-la-Neuve et Louvain-en-Woluwe : le grand dessein (Document Duculot), Gembloux, Duculot, 1987, p. 185.
  • Zélis Guy, Les fonds religieux en bibliothèques et centres de documentation en FWB, dans Lectures, 198 (2016), p. 72-81.