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Ce qui se joue, dans la rencontre, le débat, voire éventuellement les conflits entre des approches « à distance » du fait religieux, et des approches engagées de l’intérieur de la réalité religieuse qu’elles étudient, c’est le statut du religieux dans l’humain et dans la société, c’est la manière dont ce « religieux », et peut être – plus important encore – l’altérité dont il est le signe, sont traités dans l’espace public. Rien ne serait plus regrettable qu’une simple répartition des rôles : au théologique, la croyance et la conviction personnelles, au scientifique, l’approche distanciée et normalisée. Mais il ne s’agit pas seulement de faire valoir les droits des théologies : il s’agit aussi pour elles de se laisser déplacer, à nouveau, tout d’abord par des approches d’autres religions, d’autres traditions, mais aussi par l’autre regard que peuvent porter sur cette réalité dont elles parlent, d’autres approches, disons pour faire vite celle des « sciences des religions ».