Les historiens du LaRHis cultivent le goût du récit complexe des phénomènes historiques, saisissant les changements et les continuités, ainsi que leurs superpositions. Leurs recherches s’articulent autour de quatre axes thématiques et un axe transversal.
Axe 1. Histoire connectée – Réseaux, transferts & connaissances
Physica, secunda pars : cosmographia, motu, aere, experimenta physices, 1761. © Archives de l’UCL, BE/UCL/ARCV/Coll. Cours ms/CI 210 – fol113
Histoire des sciences, historiographie, histoire des cultures graphiques et des pratiques de communication écrite, histoire des religions, histoire politique, histoire économique et sociale, histoire de la colonisation : ces différents champs historiographiques sont envisagés au LaRHis sous l’angle des transferts de connaissances et de pratiques, notamment par la mise en réseaux d’individus dans des contextes multiples. La perspective privilégiée est plurielle, soucieuse de la réciprocité des échanges, de la déconstruction des rapports hiérarchisés et de l’analyse des perceptions et réceptions de part et d’autre, ces dernières contribuant à la construction des identités (personnelle, sociale, professionnelle, religieuse, nationale, graphique, etc.).
Mots-clés : Sciences – Transferts – Communication – Réseaux (formels et informels de pouvoir et de connaissance) – Identités – Rencontres – Confrontations – Connaissances – Représentations – Réciprocité – Interculturalité
Axe 2. Histoire du genre – Dynamiques, institutions & croyances
Physica. Annotata in primam partem. Annotata in secundam partem, 1702-1704. © Archives de l’UCL, BE/UCL/ARCV/Coll. Cours ms/CI 175 – fol111v
La perspective du genre est constitutive pour les recherches historiques. En interrogeant les normes et les modèles, les croyances et les pratiques dans le temps et dans l’espace, l’histoire se pose la question des interactions entre des acteurs porteurs d’une identité sexuée. Potentiellement dynamique, cette identité façonne et est façonnée par l’exercice des pouvoirs formels et informels à la base des relations entre les sexes : autorités politiques, juridiques, religieuses, intellectuelles. Les recherches en cours traitent essentiellement de l’articulation entre les discours sur le devoir-être ou le pouvoir-être des femmes et des hommes en société, et l’hétérogénéité des pratiques. Une attention particulière est accordée aux marginalités, révélatrices tout autant d’un devoir-être transgressé que de la capacité d’action (agency) des individus ou des groupes.
Mots clés : Impacts sociaux et culturels – normes et modèles - identités et marginalités – Familles – Représentations – Contrôle social – Corps – Sexualités
Axe 3. Histoire du politique – Pouvoirs, conflits & régulations
Blessés au Pavillon Everyman de l’Hôpital de l’Océan. La Panne 1915 ou 1916. © Archives de l’UCL, BE/UCL/ARCV/Coll. Ms A - n345
L’histoire est tout autant faite de continuités qu’elle est émaillée de conflits : guerres, troubles politiques, sociaux ou religieux, transgression des normes, concurrence des représentations ou des mémoires individuelles et collectives. L’étude de ces moments de ruptures et de conflits permet non seulement d’en révéler les ressorts et les dynamiques, mais également d’interroger la capacité et les dispositifs mis en œuvre par un individu, un groupe ou une société pour les surmonter : diplomatie, régulation sociale, dynamiques mémorielles, stratégies de résilience, rites et croyances (religieuses).
Mots clés : Guerre – Justice – Religion – Résilience – Mémoire – Identités – Normes – Représentations
Axe 4. Histoire de la construction européenne et des relations contemporaines de la Belgique et de l’Europe avec les autres régions du monde (→ CEHEC)
Étudiants en médecine à l’Université Lovanium 1959. © Archives de l’UCL, BE/UCL/ARCV/Coll. Photographique/Dossier Lovanium – n340
L’histoire de la construction européenne et des relations contemporaines de la Belgique et de l’Europe avec les autres régions du monde se décline sous une multitude d’axes thématiques (politiques, économiques, sociaux et culturels), et s’analyse au travers d’une pluralité d’échelles, démarrant avec l’étude du rôle joué par les acteurs individuels, jusqu’à celle des réseaux, contacts et échanges entre pays, voire aires culturelles et transcontinentales plus larges. On peut dès lors parler d’histoire connectée : attentive à la circulation d’idées au départ et autour du continent européen, elle s’interroge aussi sur ses spécificités (communauté de valeurs, de référents idéologiques, artistiques, spatiaux et architecturaux) et la manière dont elles influencent tant l’intégration politique et économique de l’Europe, que ses relations avec l’étranger.
Mots clés : Echanges, transferts et réseaux européens et transcontinentaux (Afrique, Asie) – Intégration – Idées et Valeurs – Dynamiques économiques et sociales – Culture et Architecture
Axe transversal : méthodes, fonctions sociales de l'histoire, épistémologie
Au-delà de leurs thèmes et objets d’étude, les historiens du LaRHis entretiennent un questionnement épistémologique autour des fondements de leur discipline, et notamment :
- des sources et de leurs usages, tels que les conditionnent les périodes et thématiques étudiées ;
- de la fonction sociale de l’histoire (enseignement, communication, histoire publique) et des historiens face aux enjeux, questions et demandes socialement vives ;
- des méthodologies de l’histoire et de l’archivistique.
Mots-clés : sources, archivistique, enseignement, communication, histoire publique, enjeux, méthodologie, fonction sociale