Pour une Europe plus compétitive et durable
En tant qu’associations d’universités européennes, nous demandons à la Commission européenne, au Parlement européen et au Conseil européen de doubler le budget consacré à la recherche, à l’innovation et à l’éducation dans le prochain cadre financier pluriannuel (CFP)
D’après les estimations, doubler le budget du neuvième programme-cadre de l’Union européenne pour la recherche et l’innovation (PC9) en le portant à 160 milliards d’euros, ce que demande également le groupe Lamy, permettrait de créer quelque 650 000 emplois d’ici 2040 et d’accroître le PIB d’environ 0,46 % au cours de cette même période. Comme l’a indiqué la Commission européenne dans sa communication sur le prochain CFP, le doublement du budget donnerait à l’Union les moyens de se positionner en leader mondial dans des domaines tels que les batteries utilisant les énergies du futur, les bâtiments et les véhicules intelligents et propres, les maladies infectieuses et l’économie circulaire. Parallèlement, cela favoriserait l’inclusion et la résilience des sociétés, renforcerait la croissance durable et contribuerait à la réduction des inégalités en Europe.
Le programme Horizon 2000, doté d’un budget inférieur à 80 milliards d’euros pour une période de sept ans, est sous-financé alors qu’il est à ce jour le programme-cadre le plus ambitieux jamais entrepris en matière de recherche et d’innovation. Dans certaines parties du programme, le budget actuel couvre moins d’une proposition de qualité sur cinq. De la même manière, si Erasmus + s’est révélé extrêmement efficace pour faciliter la mobilité et renforcer l’aptitude à l’emploi, le taux européen de mobilité des étudiants, de 5 %, se situe largement en deçà de l’objectif de 20 % fixé dans le cadre du processus de Bologne.
Toutefois, le doublement du budget du programme-cadre ne saurait dispenser de soutenir et d’investir massivement dans la recherche, l’innovation et l’éducation à l’échelon national. Il est primordial, pour assurer la compétitivité de l’Europe et la durabilité de la société européenne (conformément aux objectifs de développement durable de l’ONU), que le financement communautaire s’accompagne d’investissements suffisants dans la recherche (à hauteur de 3 % du PIB, comme l’ont accepté les États membres) et l’éducation au niveau national. Nous invitons aussi instamment les institutions européennes à encourager les États membres, avec davantage de fermeté, à respecter les engagements souscrits dans le cadre de l’Espace européen de la recherche (EER) et de l’Espace européen de l’enseignement supérieur (EEES).
Les universités sont des partenaires solides et déterminés dans la recherche de solutions pour faire face aux défis sociétaux pressants, nouveaux et futurs, et pour renforcer la compétitivité de l’UE, le développement régional et la durabilité. Dans cette optique, elles mènent des recherches de pointe qui sont de plus en plus axées sur les enjeux rencontrés et guidées par les principes de la science ouverte, qui associent de plus en plus différentes disciplines et qui font intervenir des acteurs toujours plus divers (collaboration avec l’industrie, les PME et les entreprises sociales/culturelles). Elles partagent les résultats de la recherche avec le public et le marché, elles valorisent ces résultats par le biais des start-up, et elles forment les générations actuelles et futures d’enseignants, d’entrepreneurs, de chercheurs, de politiques et de citoyens en général. Les universités, de même que les associations européennes auxquelles elles appartiennent, se réjouissent de collaborer avec les institutions de l’UE afin de rendre les programmes européens de recherche, d’innovation et d’éducation encore plus performants qu’ils ne le sont déjà, et de contribuer de façon notable à les rendre plus pertinents, efficaces et bénéfiques pour les citoyens européens.