Avant la période d’Edo (1600-1868), l’illustration des contes ou romans japonais étaient limitées aux classes privilégiées et n’existaient que sur des rouleaux enluminés peints à la main ou dans les nara-ehon, contes accompagnés de peintures, qui ont été réalisés dans les ateliers des écoles de peintures officielles Kanô et Tosa entre le début du 16ème et le milieu du 18ème siècle.
On désigne les livres illustrés, et plus précisément ceux réalisés à partir du milieu de la période d’Edo, par le terme e-hon. Ils étaient réalisés avec des estampes sur bois imprimées sur un fin papier (washi) liées les unes aux autres avec une simple reliure.Une fois qu’il fut possible de diffuser l’image par l’imprimerie, il y eu une multiplication des livres illustrés surtout au moment du plein essor de la xylographie. L’émergence d’une nouvelle littérature populaire, nommé kasazoshi, participa également à l’augmentation des images. Ces séries en petits format ont un nombre de page réduit mais elles sont entièrement illustrées avec très peu de texte. Les tirages de ce type de livre pouvait aller jusqu’à 10.000 exemplaire. Autre genre qui se développe et laissent une grande part à l’illustration : le yomihon. Il s’agit d’un genre littéraire à destination d’un public plus cultivé où les illustrations sont beaucoup plus nombreuses et plus élaborées. Des artistes comme Hokusai et Shigenobu firent de nombreuses illustrations pour ce type d’ouvrage.Les livres de poésie se parent également d’illustrations représentant le poète ou des motifs des poèmes.
Autre genre à citer pour l’importance des illustrations : les meisho-zue très en vogue au 18ème siècle. Ces "guides des lieux célèbres" sont les successeurs d'une tradition nippone qui évique les lieux célèbres du Japon: paysages, temples, quartiers...Ce genre allie rapides descriptions en japonais courant et illustrations géographiques fidèles aux vues dont elles sont tirées. La première fonction de ces livres est d'émerveiller par des scènes de villes ou de paysages lointains et inconnus.
Les livres comportant des illustrations qui sont additionnelles doivent être distingués des livres d’illustrations pures.
Le simple livre d’image est nommé « gafu ». Il est réalisé par l’artiste et l’éditeur pour donner du plaisir à l’œil. Il ne s’agit que d’images imprimées par gravures sur bois. Pour les artistes du genre gafu, tout était matière à peindre surtout les scènes de vie humaine dans toute leur diversité. Ces livres sont plus destinés à la bourgeoisie cultivée.
Malgré un essor du tirage couleur qui atteint son développement fin 18ème siècle, les esquisses en noir et blanc perdurent car elles sont considérées comme indiquant mieux la virtuosité de l’artiste.