Soutenance publique de thèse de Monsieur Quentin Ruyant

29 septembre 2017

Université de Rennes 1

L’objet de cette thèse est de proposer une position originale dans le débat sur le réalisme scientifique, l’empirisme modal, et d’en démontrer la fructuosité quand il s’agit de tirer des enseignements du contenu cognitif des théories scientifiques. L’empirisme modal est une position empiriste, suivant laquelle le but de la science n’est pas de produire des théories vraies, mais des théories empiriquement adéquate. Cependant, il propose d’adopter un cadre plus large que les versions traditionnelles d’empirisme pour penser l’expérience, en incorporant un engagement envers les modalités naturelles, ou l’idée qu’il y a du possible dans la nature, et des contraintes sur les possibles. Nos théories sont empiriquement adéquates si elles délimitent correctement l’étendue des expériences possibles. Cette position s’appuie sur une conception située et pragmatique des modalités naturelles et de la confrontation empirique. Nous prétendons qu’elle est à même de rendre justice au succès empirique des sciences, sans pour autant faire face au problème du changement théorique qui mine le réalisme scientifique. Nous expliquons comment les contraintes de nécessité sur les phénomènes peuvent être connues à l’issue d’une induction, et en quoi cette façon de voir s’accorde avec la pratique scientifique. Enfin, nous affirmons qu’un engagement envers les modalités naturelles offre une richesse interprétative à même de renouveler, dans un cadre pragmatiste, plus ouvert que le réalisme, certaines questions métaphysiques tout en les ramenant à l’expérience.

Le jury est composé de Madame et Messieurs les Professeur·e·s :
Filipe DRAPEAU‐VIERA‐CONTIM (Université de Rennes 1), Président
Alexandre GUAY (UCL), Promoteur
Pierre JORAY (Université de Rennes 1), Promoteur
Anouk BARBEROUSSE (Université Paris 4), Lectrice invitée
Otavio BUENO (University of Miami), Lecteur invité
Peter VERDÉE (UCL), Lecteur et Secrétaire