26 octobre 2017
14h
Louvain-la-Neuve
Salle du conseil FIAL - Collège Érasme - Place Blaise Pascal, 1
L’œuvre et la pensée de Henry Corbin sont encore largement méconnues, car jusqu’ici aucun travail d’ensemble n’avait cherché à faire ressortir sa pensée philosophique propre tout en la contextualisant historiquement. La première partie consiste en une exploration des commentateurs de l’œuvre de Corbin. Après quelques remarques sur Daryush Shayegan et Tom Cheetham, notre exploration des comptes rendus de Peter Lamborn Wilson (Hakim Bey) montre que l’anarchisme spirituel est peut‐être la seule pensée politique applicable à Corbin. En s’arrêtant ensuite sur les travaux de Christian Jambet, il est possible de comprendre comment a été transmis son legs philosophique et pourquoi il n’y a pas d’« école corbinienne ». Enfin, cette première partie se termine par une critique des insinuations fascisantes de Steven Wasserstrom. Le lecteur est ensuite amené à lire le premier portrait complet de Henry Corbin. Par un ample travail d’archives et de bibliographie, il a été possible de contextualiser chronologiquement les différentes étapes de sa vie. De son enfance et à sa formation académique, on plonge dans les années trente où l’on découvre un orientaliste bibliothécaire versé dans la théologie dialectique et la philosophie allemande. Ensuite, c’est l’aventure orientale qui commence avec son séjour à Istanbul et à Téhéran. En 1946, il fonde le département d’iranologie de l’Institut français de recherche en Iran et succède à Louis Massignon en 1954. Enfin, c’est le rôle du Cercle Eranos et ses relations avec Carl Gustav Jung, Mircea Eliade et Gilbert Durand qui sont analysés. Le portrait s’achève avec une réflexion sur la signification de son engagement chevaleresque et une exploration des notions musicales dans sa métaphysique. La dernière partie s’intéresse à l’actualité de la pensée corbinienne en se demandant comment les réflexions philosophiques de son époque ont pu former sa pensée et ce que celle‐ci fait apparaître dans le monde actuel. Sont ainsi examinés les débats autour de la notion de philosophie chrétienne afin de meƩre en perspective sa notion de philosophie islamique. Le réalisme spirituel permet ensuite de situer sa conception de la divino‐humanité en relation avec son docétisme et dévoile la structure de son ontologie théophanique. De là, l’herméneutique spirituelle construit autour la significatio passiva ouvre à son comparatisme spirituel thématisé ici par un examen de la spissitudo spiritualis et de ses références aux platoniciens de Cambridge.
Le jury est composé de Messieurs les Professeurs :
Alexandre GUAY (UCL), Président
Jean‐Michel COUNET (UCL), Promoteur
Daniel DE SMET (CNRS‐KUL), Lecteur
Michel DUPUIS (UCL), Lecteur
Pierre LORY (EPHE), Lecteur