Séminaire HELESI – CEM/EA7446 : « Impact du numérique sur les normes en santé »
1ère séance du 1er décembre 2017, de 14h à 16h30 : « Prothèses, robots et soins : des « modifications anthropologiques » ?
Pour cette première séance de quatre, nous aimerions travailler, sous l’angle technique et existentiel (Aleksandar Jankovski, UCL, Louvain Bionic’s), juridique-anthropologique (Yacine Daquin, master droit relatif aux droits des robots) et philosophique (Jean-Philippe Cobbaut, CEM-EA7446, Université catholique de Lille) le statut des prothèses et robots dans la relation et l’existence du sujet appareillé.
Dans leur forme ultime, les robots ne seront
ni les esclaves ni les adversaires de l’humanité,
mais l’humanité elle-même, transfigurée. Les
êtres humains ne seront pas supplantés par les robots :
ils deviendront des robots.
Ito Toshiharu[1]
Trois axes pourraient être envisagés (des questions à préciser) :
1. En quoi l’existence de la prothèse modifie-t-elle le statut du handicap ?
- La personne appareillée peutelle encore être nommée « handicapée » au regard de la perception de sa nouvelle existence ? (ex : une prothèse de jambe, de bras) En d’autres mots, la prothèse faitelle de celui, celle qui la porte un « être nouveau » ?
- La prothèse estelle porteuse d’une représentation de l’humain : extériorité, non extériorité et répercussions pour penser la notion de handicap ?
2. En quoi et comment « être soigné » par un robot renvoie-t-il ou non à de nouvelles catégories anthropologiques pour penser l’acte de soin ?
- Comment l’irruption de la technique dans le soin modifiet-elle nos normes de soignants ? Lesquelles, pourquoi ?
- Quel statut acquiert le robot dans le soin : estil machine ou soignant ? Qu’est-ce que cela déplace du soin ? À quelle vigilance éthique être convié ?
3. Le droit des robots est-il porteur d’une « anthropologie », d’un « anthropomorphisme » ?
- En quoi le droit et ce qu’il dit des robots qualifie-t-il une relation de soins ?
- De quelle représentation du robot est-il porteur ?
- La récente législation européenne relative à la responsabilité qualifie-t-elle autrement la relation ?
- Le droit des robots est-il ou non porteur d’une « anthropologie » sous-jacente ?
Méthode pour le séminaire : chaque intervenant propose un article en lecture préalable aux participants et le commente en début de séance. S’en suit une discussion visant à articuler mutuellement apports théoriques et cliniques.
Lieu : local A402 - 4ième étage de l'Ecole de santé publique
30, Clos Chapelle-aux-Champs
1200 Bruxelles (Woluwé-Saint-Lambert)
Inscriptions auprès de bernadette.alard@uclouvain.be
[1] Cité par : Morin E., Connaissance, ignorance, mystère, Paris, Arthème Fayard, 2017, p. 155.
Séminaires
Première partie
Séminaire de lectures de textes « Capabilités et care face à la technicisation des soins » dirigé par Mylène Baum
Séances 21 octobre, 18 novembre, 16 décembre à la Faculté de santé publique (Clos Chapelle-aux-champs, 30 - 1200 Woluwé-Saint-Lambert), 4ème étage salle 402
Le but du séminaire sera de relever dans les textes proposés les concepts opératoires et de définir à partir d’une boîte à outils conceptuelle extraite de nos lectures, des questions d’éthiques appliqués qui seront mis en situation au second semestre. Autour des questions de genre en bioéthique (Vector borne disease care et genre)
Qui nous permettra d’aborder une perspective critique et politique du care en termes de genre dans une perspective de bioéthique globale
Première séance de 14h à 17h
Vendredi 21 octobre, responsables Nadia Lorena et Mylène Baum
Lecture des deux premiers chapitres d’Amartya Sen
Qui nous permettra de repenser le travail du soin en termes de dépassement des inégalités de genre .
Deuxième séance de 14h à 17h
Vendredi 18 novembre, responsable Clémentine Woille (doctorante)
Lecture de chapitres de Sen dans « Quality of life « Oxford press
Qui nous permettra de poser un regard critique sur l’évaluation de l’offre de soins aux pateints alzhzimer ou atents de maladies dégénératives .
Troisième séance de 14h à 17h
Vendredi 16 décembre, responsable de séance Yves Nkodo (psychoclinicien et doctorant) Les robots soignants : capabilisants ou vulnérabilisants ?
Patients Alzheimer et soins robotisés, analyse de l’empathie algorithmique à partir de Sen et Nussbaum du point de vue des agents de santé face à la biotechnologisation du soin voire à sa robotisation, mettant en dialogue Amartya Sen avec les travaux de Bernard Stiegler.
Deuxième partie
24 février, 17 mars, 28 avril, 9 juin
Première séance
24 février - Midi de la bioéthique de 12h15 à 13h45 (Auditoire Central E) : Soins aux personnes vulnérables et place de l’assistance robotique
Ce champ de réflexion a envahi les médias sans que des outils d’appropriation de ces techniques au niveau éthique et sociétal n’ai été proposé au public, si ce n’est à un niveau fantasmatique.
Nous vous proposons lors de deux midis et d’une journée de conférences le 24 février et le 17 mars d’aborder ces questions.
L’humanisation des comportements des robots à partir de « l’empathie artificielle », permet d’utiliser des robots dits soignants dans une perspective d’empowerment ou de capacitation des patients, et de maintien ou d’amélioration des capacités physiques et cognitives de personnes atteintes de maladies dégénératives.
Nos invités l’illustreront à travers les témoignages d’expérience, de verbatim de patients d’hôpital et de réflexion sur les projets thérapeutiques de Louvain Bionics qui sera représenté par Bernard Herman, et qui abordera les missions de ce centre, de la chirurgie au soutien cognitif des patients ?
Le professeur Rigaud spécialisé dans les soins de la maladie d’Alzheimer, de Paris 4 et Yves Patrick Nkodo psychologue clinicien doctorant interrogeront à partir de leurs travaux l’impact de l’empathie artificielle dans l’éthique relationnelle patients – soignants- robots.
La catégorie des robots sociaux (1) et compagnons est en effet de plus en plus présente dans le domaine de la santé, en particulier dans le secteur de la gériatrie/gérontologie pour des personnes affectées de démences dégénératives et maladies connexes grandissantes. Il répond à un besoin face à la demande exponentielle de personnes dépendantes.
Nous vous invitons donc à participer à une réflexion qui marque un tournant dans l’offre de soins pour anticiper les questions éthiques et sociétales qu’elle ne manquera pas de soulever pour les acteurs de soins comme pour les patients eux-mêmes et la société civile.
Ces trois regards permettront de penser les conditions éthiques qui feront du robot un partenaire et non un remplaçant du geste de soin.
Mylene Baum
(1) Un robot social peut être défini comme un robot autonome qui interagit et communique avec des êtres humains ou d'autres agents physiques autonomes en respectant les normes sociales et les comportements sociaux attachés à ses fonctions.
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Benoît HERMAN, ingénieur mécanicien et docteur en robotique, coordinateur du Louvain Bionics et chargé de cours invité à l’École Polytechnique de Louvain, Université catholique de Louvain
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Yves PATRICK NKODO, psychoclinicien, CHU Ambroise Paré, Mons
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Professeure Anne-Sophie RIGAUD, Assistance Publique-Hôpitaux de Paris, Université Paris Descartes, Paris, France
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Mylene BOTBOL-BAUM, professeure de philosophie et de bioéthique (UCL), responsable du centre Helesi
Deuxième séance
17 mars - Colloque - Robotique de rééducation et capabilisation des patients : des enjeux éthiques et juridiques ? Rencontre collaborative entre Louvain Bionics et HELESI de 8h30 à 13h00 - salle ICP 2 (bât. 74 ICP niveau 0, plan sur : http://www.beshg.be/download/course/2015_course_slides/UCL.pdf)
Le Louvain Bionics est un centre interdisciplinaire de recherche de l'UCL dédié à l'étude et à l'assistance au mouvement à l'aide de nouvelles technologies telles que la robotique, la réalité virtuelle etc. Son objectif principal est de permettre au patient de bénéficier au mieux des progrès de la recherche dans les sciences et techniques de la bionique. HELESI est un centre de recherche interdisciplinaire sur des questions d'éthique biomédicale et d'éthique de la santé publique. Les travaux du centre portent depuis quelques années sur le care et les capabilités. La rencontre programmées entre les deux centres a pour but d'identifier et de discuter les questions éthiques et juridiques soulevées par la robotique de rééducation : quels bénéfices, quels risques, qu'en est-il de l'autonomie du patient, de la prise en compte de ses projets, du rôle des soignants,...?
Intervenants :
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Benoît Herman, UCL/iMMC, chercheur en robotique, coordonnateur du Louvain Bionics
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Renaud Ronsse, UCL/iMMC, professeur de robotique, membre du Louvain Bionics, spécialiste des dispositifs d'assistance à la locomotion et des prothèses actives
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Thierry Lejeune, UCL/IREC & Cliniques universitaires Saint-Luc, professeur de médecine physique et réadaptation, membre du Louvain Bionics, spécialiste de la rééducation robotisée pour le membre supérieur
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Marie Alsamour, UCL/IPSY, doctorante en neuropsychologie, utilisation de la robotique et de la réalité virtuelle pour la recherche fondamentale sur les liens entre perception et action et pour le traitement de troubles cognitifs
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Nathalie Nevejans, Faculté de droit de Douai (France), maître de conférences en droit, spécialiste en droit et éthique de la robotique et des technologies émergentes
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Alain Loute, UCLille, Centre d'Ethique Médicale (France), maître de conférences en éthique, spécialiste des questions d'évaluation éthique des technologies
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Yves Patrick NKodo, psychologue clinicien CHU Ambroise Paré, collaborateur scientifique Institut Supérieur de Philosophie UCL, doctorant HELESI UCL/ Université Paris Descartes.
- Jean-Philippe Cobbaut, UCLille/UClouvain, HELESI, Professeur d'éthique médicale, spécialistes des questions éthiques posées par les nouvelles organisations en santé
Troisème séance
28 avril - Midi de la bioethique de 12h30 à 13h15 (Auditoire Central E) et séminaire de 14h30 à 17h (Faculté de santé publique, 4ème étage salle 402)
Handicap ou méliorisme des capabilités par les technologies ? - ANNULE
La convention de l’ONU relative aux droits des personnes handicapées de 2006 fait référence à de multiples reprises aux technologies en vue de garantir le plein exercice de tous les droits de l’homme aux personnes en situation de handicap (art. 4). Que ce soit en matière d’accessibilité (art 9), de mobilité (art. 20), de liberté d’expression et d’accès à l’information (art. 21), d’éducation (art. 24), d’adaptation et réadaptation (art. 25), de niveau de vie et protection sociale (art. 28) ou encore de participation à la vie politique et public (art. 29), la technologie semble aujourd’hui une voie privilégiée « de vivre de façon indépendante et de participer à tous les aspects de la vie, sur la base de l’égalité avec les autres », pour les personnes en situation de handicap.
Si la technologie semble identifiée aujourd’hui comme un moyen essentiel pour rendre la société plus inclusive et favoriser la participation sociale des personnes en situation de handicap, la convention manifeste bien qu’il ne s’agit pas d’une opération automatique et qu’il faut non seulement de développer l’offre mais également de promouvoir la connaissance et l’utilisation de ces technologies. Autrement dit, la technologie n’est pas solution en soi mais un moyen inscrit dans un contexte social. Ce sont les enjeux de cette inscription que nous permet d’aborder une théorie comme celle des capabilités.
Sur cette base, nous nous demanderons notamment :
- si l’approche par les capabilités permet de prévenir la tentation d’un « solutionnisme technologique » ?
- si elle permet de dégager les conditions auxquelles la technologie peut être un vecteur d’agentivité et de participation sociale ?
- et quelles sont les conditions les conditions collectives de cette émancipation par les technologies ?
C’est à ces questions que nous souhaiterions consacrer cette séance de séminaire en nous penchant, plus particulièrement, l’usage des technologies de l’information et de la communication par les personnes déficientes intellectuelles.
- Prof. Jean-Philippe COBBAUT, Directeur du Centre d’Ethique Médicale (CEM), Université Catholique de Lille, HELESI/IRSS, Université Catholique de Louvain
- Mr Alain LOUTE, Maître de Conférences, CEM, Université Catholique de Lille
- Prof. émérite Michel MERCIER, PATH & ARAPH, Université de Namur
- Mme Céline LEFEVRE, Doctorante, Hadepas/CEM, Université Catholique de Lille & EHESP/Université de Rennes
Quatrième séance
9 juin - Séminaire de 14h30 à 17h (Faculté de santé publique, 4ème étage salle 402)
Directives anticipées comme capacitation
Au cœur d’une médecine de plus en plus opératoire, et particulièrement face aux problématiques de fin de vie, la tendance est à vouloir anticiper les décisions. Que cette visée soit promue par la médecine, voulue par la législation ou souhaitée par des institutions de soins dans un objectif de protection, il semble qu’un écart reste présent entre l’objectif, leur rédaction et le vécu des patients en lien avec leur entourage. Nous aimerions réfléchir aux conditions d’effectuation de cette visée d’anticipation, particulièrement via la pratique des directives anticipées : quelles seraient les conditions, modalités pour que ces dernières s’avèrent capacitantes ? Le recours à la pensée de J.-M. Ferry et à la notion d’identité reconstructive lues en lien avec la notion de capabilités de A. Sen, constitueront un apport théorique mis à l’épreuve de la clinique
- Dominique JACQUEMIN , professeur d’éthique à la Faculté de théologie, membre de l'Institut Religions Spiritualités Cultures Sociétés (UCL) et responsable du RIRESP
- Yves-Michel NKAILANGA, doctorant TECO
La qualité de vie du Sujet capable : entre bien-être et choix social
Après notre séminaire 2013 sur le sujet citoyen et la vulnérabilité où nous avons abordé avec Jennifer Ruger les capabilités en santé, séminaire qui fera l'objet d'un numéro spécial dans le Journal International de Bioéthique (vous pouvez envoyer votre texte pour évaluation jusqu'au 15 octobre), nous aborderons cette année un thème central chez Amartya Sen qui est celui de la qualité de vie du sujet capable. Sen développe en effet la nécessité d'une théorie qui ne se limite pas à choisir des institutions, ni à identifier des dispositifs sociaux idéaux mais à donner à décrire et évaluer la qualité de vie par les personnes ; ce qui renouvelle l'éthique de la santé publique dans le sens d'une participation du sujet. Cette approche de la notion de la qualité de vie est d’autant plus essentielle qu’elle se trouve souvent réduite, au cœur des pratiques, à la seule approche quantitative, sans accès à la subjectivité de la personne souffrante. Sen invite à une toute autre approche :
- la liberté de choisir notre mode de vie contribue en effet à notre bien-être et à notre santé globale tout au long de l'existence. Le concept d'autonomie ne parvient pas à répondre à la complexité du vécu et de l'évaluation de la qualité de vie.
- l'approche par les capabilités permet de dépasser la question exclusive du bien-être car elle repose sur une vision de la liberté responsable qui fait que la possibilité de choisir nos modes de vie s'accompagne de la responsabilité de nos choix, non seulement envers nous-mêmes mais envers les autres dans une vision de l'égalité en contexte. (voir Sen, « Equality of What »).
Nous revenons donc cette année, à partir des textes de Sen, à la ré-articulation des accomplissements du sujet et à une justice d'accès aux soins, non indifférente à la vie que mènent les gens et fondée sur le soutien des accomplissements possibles du sujet.Quelle est alors la fonction des institutions et des règles ? Cela suppose pour Sen une évaluation des réalisations sociales à l'aune des capabilités réelles du sujet de soins. Cela suppose une position forte contre « l'institutionnalisme transcendantal » qui serait aveugle aux besoins réels et pluriels des sujets. Nous reprendrons donc cette année les thématiques larges d'éthique en santé publique que sont le début et la fin de vie, la santé communautaire, et l'évaluation de la qualité de vie fondée sur le sujet, afin d'éviter les rhétoriques creuses de la justice qui échoue à répondre de la qualité de vie du sujet. Nous nous positionnerons donc de manière critique face aux théories du choix rationnel qui se réduisent à la promotion des intérêts propres pour penser une alternative applicable à l'éthique de santé publique. Il sera question d'articuler affects (sujet) et raisons (sociales) dans l'évaluation de la qualité de vie du sujet face aux institution de soins. Notre texte de référence sera « l'idée de justice » qui promeut « l'acceptabilité de l'incomplétude dans l'évaluation » et laisse place au sujet dans l'évaluation de la qualité de vie.
Mylène Botbol-Baum
Responsable Helesi
contact : mylene.botbol@uclouvain.be
secrétariat : 02-764 43 27 ou 30
Programme
07 février 2014 (14-17h)
La construction d’une communauté de soin comme condition des choix et de la qualité de vie : premiers éléments d’une réflexion au sein d’un service de réanimation néonatale.
JP Cobbaut, Laurent Storme, Anne Rizoulière
07 mars 2014 (14-17h)
(Santé communautaire et capabilités) Tension entre sujet et institutions dans la qualification de la qualité de vie.
Mylène Baum et Nadia Lorena Gonzalez
04 avril 2014 (14-17h)
Prise en charge de la fin de vie dans sa dimension éthique et spirituelle : une modalité de qualité de vie ?
Dominique Jacquemin et François Kabeya Lubanda.
06 juin 2014 (14-17h)
Début de vie et decisions de qualité de vie
Luc Roegiers
Chaque participant sera invité à choisir une des quatre séances pour articuler son sujet de recherche à la thématique proposée.
Nous attendons votre proposition sous format d'un abstract de 500 mots maximum .pour fin octobre à l'adresse suivante : Mylene.botbol@uclouvain.be, Centre Helesi.
Références de base :
Amartya Sen, Equality of What , The Tanner lecture on Human value, Standord University,1989.
Amartya Sen, L'idée de justice (tr), ou The idea of Justice, Penguin press, 2009.
Amartya Sen and Martha Nussbaum, The Quality of life, Clarendon Press Oxford, 1993. (especially Part one : Lives and capabilities, chapters by Sen p.30-53, G.A Cohen p.9-29, and Dan Brock p 95.)
Ces textes seront disponibles au centre Helesi et sur i-campus.
Du sujet de soins citoyen : quelles conditions concrètes au devenir capable du patient?
« Envision a world in which patients and doctors make decisions about individual health care, not insurance companies or actuaries or government officials, a future in which these decisions rest on medical necessity, not profits and spending limits, where physicians are not reduced to rationing necessary health care. »
Jennifer Ruger, Yale University.
Suite à notre séminaire 2011 sur le care aux vulnérables et son lien à la question du handicap, où nous avons analysé combien le handicap pouvait se conjuguer à la capacité de s'appuyer sur le levier de la vulnérabilité, nous évoquerons cette année, selon le même paradigme de capabilité à la santé, la question des conditions de la promotion du sujet capable en termes de citoyenneté.
Il s'agira de ne pas suivre aveuglément le discours mélioriste qui consiste à dire que le handicap transformé par les biotechnologies peut nous rendre plus capable que « l'homme naturel », voire à questionner radicalement le sujet pour le remplacer par un « agent omnipotent », comme « je me modifie donc je suis ».
Ce discours utopiste ne doit pas être rejeté mais interrogé pour faire du sujet capable une utopie concrète et inscrite dans les situations de fragilité et non dans le désir d'échapper à sa condition par performance biotechnologique, qui donnerait l'illusion de ne plus être sujet mais agent de sa santé. Nous inclurons dans notre champ d'étude de la santé publique le problème des expériences limites du sujet que sont : la naissance, la mort la fragilité, l'enfance, la folie, en visant à ne pas les inscrire dans des poches d'exclusion ou de contrôle social.
Nous invitons les doctorant/e/s intéressé/e/s à nous rejoindre le 11 octobre pour une séance préparatoire au cours de laquelle ils pourront proposer une présentation dans le cadre de nos quatre journées d'études. (Voir affiche jointe)
Quelles sont les limites de cette utopie ? Comment inscrire cette question dans une nouvelle forme de citoyenneté participante au soin qui ne fasse pas le deuil de la santé pour tous ?
Programme :
- 11/10 (14-18h) Rencontre préparatoire
C. Léonard et M.-C. Closon
- 23/05 (10-16h) Pour un accompagnement capabilisant en début et fin de vie : le rôle des institutions de soins
L. Roegiers et D. Jacquemin
- 20/06 (10h-12h30) Entre sujet et citoyenneté : quelle participation sociale ?
J.-Ph. Cobbaut et G. Leblanc
- 20/06 (14h-16h) Le sujet capable : nécessité d’un contexte de santé publique en phase avec la cité (conférence en anglais)
M. Botbol-Baum et J. Ruger (Yale University)
Repenser le handicap à travers le prisme des capabilités
Le séminaire de cette année, après celui consacré à la justice et au care, aura pour but d'introduire l'approche par capabilités d'Amartya Sen à la politique de santé à la réponse aux différentes formes de vulnérabilités qualifiées de handicap.
Liste des lectures recommandées
Durant le séminaire mené au cours de l’année académique 2009-2010, consacré à une réévaluation du concept de justice à la lumière de la théorie des capabilités et ce, à travers de nombreux exemples de recherches appliquées, nous avons vu que, contrairement à l'histoire du débat sur la justice, les approches en termes de care et de justice ne devaient d’éthique biomédicale sans doute pas être pensées comme antinomiques mais comme complémentaires. En effet, les approches en termes de care qui se veulent en prise sur les pratiques de soins semblent permettre de dépasser le caractère encore trop formel et décontextualisé de l'évaluation de l’équité de mesures de santé, de la qualité de vie ou du projet thérapeutique que propose la théorie des capabilités. En effet, malgré un cadre épistémologique dans lequel la visée du bien commun se doit d’être articulée à la prise en compte et à la promotion des capabilités individuelles, l’approche par les capabilités ne fournit pas un cadre d’intelligibilité suffisant pour appréhender les conditions de mise en œuvre de ces capabilités.
L’hypothèse que nous souhaitons tester dans le cadre de ce séminaire est que les éthiques du care, notamment par leur attention au déploiement concret des pratiques de soins et multiples interdépendances qu’une telle attention permet de mettre au jour, fournissent des éléments complémentaires à la construction d’une éthique de la santé publique qui permettent de promouvoir les capabilités des individus dans un cadre collectif...
Des risques de vulnérabilités sociales aux capabilités individuelles: un autre modèle de justice
Ce séminaire sera le premier séminaire doctoral depuis la création du groupe de recherche HELESI (Health, Ethics,law, Economy and Social Issues) en avril 2009. Il répond aux objectifs interdisciplinaires du groupe qui est de penser ensemble les défis éthiques soulevés par les limites des méthodes de recherches empiriques en santé publique évaluant la vulnérabilité et les capabilités (ou capacités) des personnes dans le soin individuel ou collectif. Une focalisation sur les capabilités en tant qu'objectifs de santé publique est étroitement liée à "une focalisation sur l'égalité et la pluralité humaine", ayant pour objectif de favoriser pour tout groupe social un plus haut degré d'égalité matérielle sans évacuer la question du désir ou du choix des personnes dans l'évaluation ou la décision du sujet , qui peut tout a fait être cohérente avec la raison pratique qu'exige un consensus en termes de politiques de santé.
La perspective qui vise à augmenter les capabilités individuelles en réduisant les facteurs sociaux de vulnérabilité, implique de considérer les capabilités comme l'association d'un sujet capable d'agir pour soi et son pouvoir d'action sur les risques individuels et sociaux de vulnérabilité aux maladies. Nous proposons de penser le lien entre vulnérabilités et capabilités comme moyen de réduire les causes de vulnérabilité et d'articuler le niveau individuel et collectif dans l'évaluation d'une attitude préventive, mais vers une capabilité humaine centrale qui est la Santé comme économie du bien-être et comme justification d'une représentation substantielle de la qualité de vie.
La dimension spécifique de la santé publique est qu'elle est d'emblée concernée par la santé communautaire. Le présupposé est que cette dimension mène inévitablement au sacrifice des intérêts individuels pour des décisions procéduralistes. Le but de ce séminaire est précisément de questionner cette doxa à partir de la confrontation des concepts de vulnérabilité et de capabilité (Sen, Nussbaum, Esther Duflo). Nous partons de l'hypothèse que les droits individuels en termes d'accès aux soins ou de régulation de la légitimité des biotechnologies ont un impact collectif qui exigent d'être pensés et négociés dans leur évolution même, afin d'établir une cohérence pragmatique des politiques de santé vers l'élaboration d'un modèle alternatif de justice ou se conjuguent positions substantielles et règles procédurales...
Midis
- Les nouvelles techniques CRISPR et le "Human Genome Editing"; quelles questions éthiques ?
Mikka Vikkula, Professeur de "Human molecular genetics", de Duve Institute. Introduction par Mylène Botbol-Baum
Second midi le 11/03/2016 :
- Du diagnostic chromosomique à la signification clinique : que transmettre aux patients ?
Yves Snajer, Chef de Service et Coordinateur, Centre de Génétique Humaine, Cliniques universitaires Saint Luc et Luc Roegiers, pédopsychiatre périnatal
Troisième midi le 22/04/2016 :
- Handicap, projet de soin, projet de vie
Dr Anne Berquin et Jean-Phillipe Cobbaut
Quatrième midi le 03/06/2016 :
- Euthanasie et transgression : enjeux cliniques et éthiques
Dr. Marianne Desmedt et Dominique Jacquemin
Premier midi le 13/03/2015 :
- Coma, mort cérébrale et états limites de conscience : aspects médicaux, éthiques et scientifiques
Présentation du Pr. Steven Laureys
Répondant : Pr. Jean-Marie Maloteaux
Introduction : Pr. Mylène Botbol-Baum
Second midi le 24/04/2015 :
- Des soins palliatifs pédiatriques. Débat clinique, débat éthique ?
Présentation du Pr. Dominique Jacquemin, du Pr. Stephan Clément de Cléty (Cliniques Universitaires S-Luc) et Dominique Bellis (Equipe Interface Pédiatrique)
Troisième midi le 08/05/2015 :
- Genre et santé des femmes. Quels enjeux pour la clinique et la recherche ?
Présentation par la Pr. Mylène Botbol-Baum
- Capabilités et genre
Présentation par Nadia Gonzalez Cifuentes
- Femmes, genre et promotion de la santé
Présentation par la Pr. Catherine Markstein (fondatrice de l'ASBL Femmes et Santé) et Lara Lalman (coordinatrice du projet au CEFA)
Lecture en lien avec le midi : The gender dimension of non-medical use of prescription drugs in Europe and the Mediterranean region
In recent years, the non-medical use of prescription drugs (NMUPD) has caused increasing public concern around the globe. Women constitute a special risk category for NMUPD and understanding gender as it relates to this phenomenon is now a critical requirement for effective policy and practice. Intended primarily for policy makers and researchers, this Pompidou Group publication aims to explore gender specificities in terms of the use and misuse of prescription drugs in Europe and the Mediterranean region. Using secondary sources, it also seeks to identify gaps in the data available in the area covered and to make recommendations for further research, coherent policy development and effective, gender-sensitive practice.
This publication is an initial attempt to map this emerging phenomenon and to identify lacunae and avenues for further investigation. It constitutes an important resource for those interested in the interaction between gender and drug use.
- 16/11/2012 Hypnose, à la portée de tous ? (Pr Luc Roegiers, Pr. Fabienne Roelands)
- 07/12/2012 Soins dans un contexte de multiculturalité. Quels défis éthiques ? (Pr Mylène Botbol-Baum, Marie Dauvrin, Vincent Lorand)
- 08/02/2013 La surdité, un handicap ? Réponses sociales et médicales (Pr Mylène Botbol-Baum, Pr Isabelle Dagneaux)
Plan et powerpoint de la présentation d'Isabelle Dagneaux
Le cas Larson (M. Botbol-Baum)
Articles de référence : Hearing the Deaf: Cochlear Implants, the Deaf Community, and Bioethical Analysis et Letting the Deaf Be Deaf Reconsidering the Use of Cochlear Implants in Prelingually Deaf Children
Site de la Fédération Francophone des sourds de Belgique
- 26/04/13 Violence conjugale : le médecin, le soignant doit-il s'engager ?
La violence conjugale est une souffrance souvent silencieuse qui détruit la victime, mais aussi ses éventuels enfants témoins de scènes inassimilables, et, risquons de le dire, souvent l’agresseur qui détruit l’autre mais se détruit aussi sa propre image. Les émotions qui en dérivent sont difficilement partageables car elles sont troubles : amour-haine, anxiété-fascination, culpabilité, honte. La violence intime est un traumatisme physique et psychique. À ce titre, elle débarque dans le cabinet médical, la salle d’urgence, l’unité de soin (en particulier gynéco-obstétrical), mais pas forcément à visage découvert. Repérer la violence, c’est faire intrusion dans le couple. Comment prendre en considération chaque personne impliquée ? Comment s’articulent le respect de la vulnérabilité et celui de l’autonomie ? Que transmettre, sur qui s’appuyer, comment s’aventurer aux frontières du secret médical
- Discussion autour d’une situation de mise en observation – Valérie Leclercq (4 novembre)
22 octobre
L’évolution, de Darwin à la vie synthétique : quelles questions bioéthiques ? (Invité : Jean-Claude Ameisen – Répondant : Mylène Baum)
Présentation du Midi, par M. Baum : " Jean-Claude Ameisen reprend l'idée que l'univers du vivant auquel nous participons "a émergé spontanément " en dehors de tout projet finaliste. Cette idée nous a amenés à reconsidérer la vision anthropomorphiste qui séparait de manière absolue animaux et humains, corps et esprit , matière et vivant. La théorie de l'évolution, la génétique, les neurosciences ne cessent depuis de nous interpeller sur la légitimité des applications concrètes possibles de ces découvertes non seulement dans la recherche clinique mais sur les valeurs que celle-ci véhicule".
Biographie de J.-C. Ameisen:
Pendant son internat de médecine, à Lille, Jean Claude Ameisen devient un chercheur au sein de l'INSERM dans le domaine de l'immunologie. Il est nommé Professeur de médecine en 1998 à l'Université Paris Diderot et à l'Hôpital Bichat. Depuis 2003, il est le président du comité d'éthique de l'INSERM et devient en 2005 membre du Comité consultatif national d'éthique.
Bibliographie :
- La Sculpture du vivant. Le suicide cellulaire ou la mort créatrice aux éditions du Seuil, 1999 (ISBN 202036856-0); Points Seuil, 2003 (ISBN 2-02-057374-1)
- Qu'est-ce que mourir ? en collaboration avec Danièle Hervieu-Léger et Emmanuel Hirsch, éditions le Pommier/Cité des Sciences et de l'Industrie, 2003 (ISBN 2-74650152-X)
- Quand l'Art rencontre la science, en collaboration avec Yvan Brohard et l'Inserm, éditions de La Martinière, 2007 (ISBN 978-2-7324-3654-8)
- Dans la Lumière et les Ombres. Darwin et le bouleversement du monde, éditions Fayard/éditions du Seuil, octobre 2008 (ISBN 9782213638003)
- Les Couleurs de l'oubli, en collaboration avec François Arnold, éditions de l'Atelier, octobre 2008 (ISBN 978-2-7082-4024-7)
(source : Dictionnaires et Encyclopédies sur 'Academic')
Harvard researchers create stem cells from skin : October 1, 2010 by MassDevice staff : Researchers at Harvard Medical School create induced pluripotent stem cells from skin, sidestepping the use of human embryos to derive stem cell lines (Lire la suite sur Mass-device.com News)
3 décembre
Le vieillissement de la population : effets socio-économiques (Invités : Christian Léonard et M.C. Closon – Répondant : Mylène Baum)
A l'heure où l'on crée des robots pour assurer les soins des personnes âgées (Robotic Nurse Washes Human), le défi sociétal et médical du vieillissement de la population a un impact éthico-économique sur le partage des responsabilités entre les divers acteurs impliquées. Des patients eux-mêmes aux médecins et aux assurances maladies.
Si l'on entend surtout parler du défi de la réduction nécessaire des dépenses publiques qu'entraine démographiquement cette tranche d'âge, comment assurer l' équité en termes d'accès aux soins alors même que cette catégorie de patients est confrontée aux besoins les plus importants en termes de personnel et de moyens techniques voire de thérapies innovantes ?
Comment la dimension participative et contextuelle des besoins de ces personnes permet elle d'envisager les solutions de prévention et de soins plus adéquats tout en nous forçant à une forme d'imagination éthique? Comment permettre l'articulation des soins à offrir en prenant en compte la pluralité socio-culturelle de la demande?
Au lieu de faire peser la responsabilité voire parfois la culpabilté du vieillissement sur cette catégorie vulnérable et leurs familles, comment repenser le partage des responsabilités entre les différents acteurs sociaux en se fondant sur les droits des patients et leurs capacités singulières?
Nous poserons ces questions a travers l'analyse socio-économique et l'expérience de terrain de Marie christine-Closon, économiste de la santé et Christian Léonard qui rédige une thèse sur cette question tout en étant responsable de la recherche au KCE.
4 février
Des nanomédecines aux questions de nanoéthique
(Invités : V. Preat, Ph. Martin et Dominique Lison – Répondant : Mylène Baum)
25 mars
Médecine préventive : faire peur pour être efficace ? (Répondant : Luc Roegiers)
13 mai
L’euthanasie, dix ans après… (Invités : Dr M. Desmedt et Dr J.M. Maloteaux - Répondants : Sophie Jassogne & Marie Leroy)
Remarque : Les Midis des années précédentes se trouvent sur la page des archives Ebim
Activités passées en tant que EBIM
- 24/10/08 : Les soins en prison, des soins comme les autres? (B. Van Cutsem) affiche en pdf
- 05/12/08 : La gestion des épidémies : une question éthique de santé publique? (M. Botbol-Baum) affiche en pdf
- 06/02/09 : Télémonitoring et cardiologie : à qui profite... la technique? (M. Dupuis et M. Leroy) affiche en pdf
- 06/03/09 : Les bienfaits thérapeutiques de l'art à l'hôpital (S. Jassogne) affiche en pdf
- 08/05/09 : Existe-t-il un droit à connaître ses origines biologiques? (à propos de la circulation des gamètes...) (L. Roegiers) affiche en pdf
Existe-t-il un droit à connaître ses origines biologiques?
15 mai 2009 de 12h15 à 13h45
En quelques décades, diverses pratiques ont successivement surgi du souci solidaire d’ouvrir à des personnes infertiles la chance de devenir parents. Parmi ces pratiques, l’adoption, puis le don de sperme, suivi de la fécondation in vitro avec don d’ovocyte ou d’embryon, et plus récemment la gestation pour autrui ont fait circuler la semence humaine et parfois jeté le trouble dans la filiation ou tout au moins dans le sentiment de filiation. Une génération issue de ces échanges est arrivée à l’âge adulte. L’heure des bilans est arrivée : que disent les enfants des parentalités complexes, au moment de réaliser par quel chemin ils sont venus au monde ? Qu’en pensent les professionnels ? Et quelle est la responsabilité du législateur ? Peut-on banaliser et aller de l’avant ? Ou organiser une traçabilité des géniteurs ? Dans quelles conditions ? Avec quelles conséquences ? Le débat citoyen est ouvert.
Avec Jehanne Sosson, juriste, centre du droit de la famille, UCL, Céline Pirard, gynécologue, unité de FIV des cliniques UCL/Saint-Luc et Luc Roegiers, pédopsychiatre, unité d'éthique biomédicale, UCL
L'art peut-il contribuer aux soins?
6 mars 2009 de 12h15 à 13h45
L’art est facteur de bien-être. Comme la médecine, l’art humanise. Et comme l’artiste, le médecin a d’abord pour rôle d’établir, grâce à son art, une communication avec les personnes malades. Les points de convergence sont nombreux entre les deux mondes. Einstein disait que l’art et la science sont « comme les branches d’un même arbre, dirigés vers l’anoblissement de la vie de l’homme, pour soulever la vie hors de la sphère de la simple existence physique ». Médecin et artiste, Julie Pélicand écrit que « le sens de l’observation, la créativité et l’ingéniosité, sont des atouts communs aux deux disciplines ».
L’activité artistique, proposée par un artiste venant de l’extérieur ou par le soignant lui-même, peut ouvrir une dimension cachée de la psychologie du patient. Elle lui permet de s’exprimer, de reprendre du plaisir, …
Pour le soignant l’art sera une bouffée d’oxygène. Pour tel médecin, la pratique de la musique est une véritable thérapie, pour « recharger ses batteries spirituelles (…) et repartir à l’assaut de la souffrance et de la maladie ».
On ne fait donc pas appel à l’art pour passer le temps et (se) divertir. Intégré dans la relation thérapeutique, l’art devient un « facilitateur relationnel » et permet d’approfondir la relation soignant/patient.
Mais aujourd’hui, à l’hôpital, quelle place est réservée aux activités artistiques ? Comment peut-on mieux valoriser le jeu dans l’institution hospitalière ?
D’autre part, comment le soignant lui-même peut-il prendre conscience de sa part ludique ? Comment peut-il apprendre à l’utiliser dans sa pratique professionnelle ?
C’est à ce genre de questions, que nous essayerons de répondre. Nous entendrons Martine Delrée, artiste et responsable de l'animation pédiatrique des Cliniques Universitaires St-Luc et Julie Pélicand, médecin et chercheure en éducation pour la santé à l’UCL.
Présentation de Sophie Jassogne
Cardiologie et télémonitoring : à qui profite ... la technique?
6 février de 12h15 à 13h45
Le télémonitoring est une technique qui permet le suivi à domicile de patients : ceux-ci enregistrent certaines données les concernant (paramètres physiologiques) et les transmettent à des professionnels de la santé qui assurent, par ce moyen, une surveillance régulière de la santé de ces patients.
Dans le cadre de ce Midi de la Bioéthique, nous envisagerons le télémonitoring en cardiologie en nous interrogeant sur les bénéfices que peuvent retirer d’une telle technique les différents acteurs de notre système de soins de santé : patients, professionnels de la santé et la société dans son ensemble. Nous envisagerons également la place des sociétés privées dans ce domaine en pleine expansion.
Pour réfléchir à cette question, nous bénéficierons de l’expérience de nos deux invités : le Dr Steven Vercauteren, Cardiologue à la Clinique Saint-Jean à Bruxelles et le Dr Jean-Paul Dercq, Directeur du Service « Research, Development & Quality » de l’INAMI.
Le Midi sera animé par Marie Leroy, doctorante en santé publique (bioéthique) UCL et Michel Dupuis, Pr de philosophie et d'éthique.
Avec le Dr Steven Vercauteren, cardiologue à la Clinique Saint-Jean à Bruxelles et le Dr Jean-Paul Dercq, direction « Research, Development & Quality » de l’INAMI. Le Midi sera animé par Marie Leroy, doctorante en santé publique (bioéthique) UCL et Michel Dupuis, Pr de philosophie et d'éthique.
La gestion des épidémies : une question éthique de santé publique?
5 décembre de 12h15 à 13h45 : une collaboration EBIM/IRSS
L'affiche en pdf
Le Midi donnera la parole au Pr Jean MACQ (unité d'épidémiologie, santé publique UCL), au Dr Jean-Paul TOMASI (responsable du laboratoire d'autoimmunité des Cliniques Univ. St-Luc) et au Pr Philippe MEERT (chef de clinique des Urgences à St-Luc). Le Midi sera modéré par le Pr Mylène BAUM.
Avec Hippocrate, le terme épidémie est devenu un terme médical : une épidémie est "ce qui circule et se propage dans un pays". De la peste d'Athènes à la grippe aviaire en passant par le Sida, les épidémies n'ont cessé de faire évènement dans l'histoire humaine. Leur caractère imprévisible, la vitesse de leur propagation, alimentent des représentations catastrophiques qui mènent parfois, comme on l'a vu pour la grippe aviaire, à un excès de précaution et une mauvaise gestion de l'épidémie. Avec le SRAS (syndrome respiratoire aigü sévère), on s'est aperçu que le relâchement de la surveillance sur un point du globe pouvait menacer la sécurité de tous, que les frontières nationales devenaient futiles et que les intérêts des populations se révélaient interdépendants. Le vocabulaire de l'éradication était périmé et devait être remplacé par celui de la surveillance.
Le but de cette rencontre avec nos collègues épidémiologiste et biologiste, Jean Macq et Jean-Paul Tomasi sera de faire un bilan du phénomène épidémique contemporain, d'analyser ses conséquences et d'anticiper ses évolutions tout en nous demandant comment instaurer de nouveaux instruments de lutte contre les virus dans les hôpitaux en préservant autant que possible les droits des personnes. Philippe Meert nous exposera le plan existant à Saint Luc pour assurer la gestion de bonnes pratiques hospitalières en cas d'épidémie. Peut-on par ailleurs élargir le concept d'épidémie à des phénomènes tels que l'obésité, le cancer tabagique ou les diabètes sans faire de fausses inférences éthiques sur la légitimité de limiter la liberté individuelle? Telles seront les questions majeures que nous aurons le plaisir de vous proposer à la discussion le 5 décembre entre 12h15 et 13h45 (Mylène Baum, EBIM/IRSS)
Lieu? Fac de médecine de l'UCL, Séminaires Martin V 42A (au-dessus du resto Martin V, anciennement Resto 80), 1200 Woluwé
Les soins en prison, des soins comme les autres?
24 octobre de 12h15 à 13h45
En principe, les soins sur les détenus sont des soins comme les autres. Tout le monde s'accorde là-dessus. La pratique montre qu'en de nombreux endroits, on est loin, parfois très loin du compte. Comment expliquer cet hiatus? Les difficultés organisationnelles ou les contraintes budgétaires suffisent-elles à expliquer les écarts entre les prise en charge en milieu carcéral et ailleurs dans la société? Ces facteurs constituent certainement une part de l'explication. Mais d'autres éléments sont régulièrement avancés. Le détenu est-il un patient comme les autres? Devrait-il aussi, en plus de sa privation de liberté, "payer" quelque chose? Ces questions et d'autres seront débattues avec l'aide de soignants qui présenteront leurs réflexions et des situations concrètes.
Avec Bernadette Oost (infirmière-chef de la prison d'Ittre, coordination des soins dans les prisons), Dr Denis Vanverbeeken (coordination santté à Amnesty international), Dr Mark Vanderveken (commission de surveillance des prisons)
Le Midi est présenté par B. Van Cutsem
Références bibliographiques :
- "Le nouveau droit des peines : statut juridique des condamnés et tribunaux de l'application des peines", Actes du colloque du 9 février 2007 organisé par l'Institut des droits de l'homme du barreau de Bruxelles, le Centre de recherches criminologiques de l'ULB, le Séminaire interdisciplinaire d'études juridiques des Fac. Univ. St-Louis, Bruylant, némésis, 2007
- "Psychiatric morbidity among prisoners: summary report", N. Singleton, H. Meltzer, R. Gatward, A publication of the Government Statistical Service
- "From the inside. Experiences of prison mental health care", Graham Durcan, Sainsbury centre for mental health 2008
- "Prison health care", Clare Shakespeare, Student BMJ 2008; 16 : 345-346 / 10
- "High and variable use of primary care in prison. A qualitative study to understand help-seeking behaviour", JM Ferona, L. H. Nguyen Tan, D. Pestiaux, V. Lorant, International Journal of Prisoner Health, 2008; 000) : 1-10
- "Substantial use of primary health care by prisoners : epidemiological description and possible explanations", JM Feron, D. Paulus, R. Tonglet, V. Lorant and D. Pestiaux, J. Epidemiol. Community Health 2005; 59 : 651-55
- "Loi de principes concernant l'administration des étalissements pénitentiaires ainsi que le statut juridiques des détenus", Moniteur Belge, 12 Janvier 2005
- "La santé et la médecine en prison", CCNE, Avis n°94
- 18/04/08 : Les enjeux de la régulation de la recherche sur embryons (affiche en pdf)
- 14/03/08 : Télémédecine et confidentialité (affiche en pdf )
- 15/02/08 : Malformation foetale grave : interrompre ou accompagner ? (affiche en pdf )
- 7/12/07 : Parents/soignants : du conflit à la collaboration (affiche en pdf )
- 19/10/07 : les balises éthiques de l'expérimentation animale (affiche en pdf)
Saison 2006-2007
- 20/10/06 : Les enfants sont-ils des décideurs autonomes de leur santé? (affiche) (avec Chr. Vermylen, J. Verlinden et L. Roegiers)
- 17/11/06 : 'On ne naît pas homme, on le devient' : les enjeux de la commercialisation du corps (affiche) : Présentation , par M. Botbol-Baum (avc ML Delfosse, M. Bosson et M. Botbol-Baum)
- 15/12/06 : Valeurs des soignants versus impératifs économiques (affiche) : Présentation , par Benoît Van Cutsem (avec Th. Périlleux, E. Darras et B. Van Cutsem)
- 16/02/07 : L'hospitalisation en gériatrie : un moment à risque pour l'autonomie du patient (affiche) : Introduction de Sophie Jassogne (avec P. Cornette, MC Heyndrickx, L. Rokbani, JM Longneaux et S. Jassogne)
- 23/03/07 : La proportionnalité et la greffe (affiche) : Présentation (avec B. Lengelé et M. Dupuis)
-
'La perfectibilité de l'homme' Séminaire 2006-2007 (ebim 1110)
- 18/11/05 : Y a-t-il une éthique médicale "maison"? (affiche )
- 16/12/05 : Expériences de stage en spécialisation médicale (affiche) (avec M. Lambert, G. Deschietere, S. Ferrao Santos et B. Van Cutsem)
- 03/02/06 : L'effet pratique de la féminisation du corps médical (annulé)
- 10/03/06 : Hermaphrodisme, parthénogénèse, vérification d'ADN et Cie...Est-ce don si important de transmettre "sa" génétique? (affiche ) (avec C. Sibille, S. leyens et L. Roegiers)
- 05/05/06 : Comment rendre compatiles recherche et soins dans les Pays du Sud? Entre bioéthique et santé publique (affiche ) (avec M. Ekila, G. Lubangi et M. Botbol-Baum)
- 'Bioéthique globale & santé publique : l'éthique de la recherche internationale' séminaire 2005-2006 (ebim 1100) + colloque 16-17 mars 2006
Les interventions (documents et liens) au séminaire et au colloque sont disonibles sur icampus
Le DVD du colloque peut être emprunté au sedoc : extrait (M. Kazatchkine)
- 22/10/04 : Dissection : un rite initiatique et des enjeux éthiques (affiche) : Présentation , par S. Jassogne (avec le "Staphylokot", B. Lengelé, C. Behets, B. Van Cutsem et S. Jassogne)
- 10/12/04 : Handicap mental et droits des personnes (affiche ) (avec JP Dejean, D.Cambron, C. Defraigne et M. Dupuis)
- 18/02/05 : La création médicale de la famille (affiche ) (avec ML Gustin, M. Van Rysselberge et L. Roegiers)
- 11/03/05 : Regards sur le sexe et le sida 20 ans après Michel Foucault : Présentation, par M. Botbol-Baum + Intervention de G. Danou (avec G. Danou et M. Botbol-Baum)
- 29/04/05 : Récits d'Afrique : la maladie en contexte (affiche) : Présentation, par M. Botbol-Baum. Les intervention de S. Leyens, 'une analyse des présupposés du projet', de F. Munday, 'la société africaine peut-elle intégrer dans sa culture les pratiques de PMA?' et de G. Lubangi, 'récit d'un cas' sont disponibles sur demande : sophie.jassogne@uclouvain.be (avec F. Munday, G. Lubangi, S. Leyens et M. Botbol-Baum)
- 'Naissances difficiles : quand les émotion nous submergent Séminaire 2004-2005 + Colloque GIP (groupe interuniversitaire et interdisciplinaire de périnatalité UCL-ULB) (affiche)
L'émission "Pulsations" a consacré un reportage, tourné à St-Luc, aux séquelles de la grande prématurité (diffusion 18/11/03). le site propose une série de liens intéressants pour les parents
- 17/10/03 : le vécu d'une patiente cancéreuse à l'hôpital
- 21/11/03 : La relation soignant/soigné : ni trop près, ni trop loin (avec I. Demelenne, O. Callebaut, C. Struyf et B. van Cutsem)
- 12/12/03 : Entre incertitude et précaution
- 20/02/04 : Maladie d'Alzheimer : le long chemin de la 'dés-autonomie' et ses aspects éthiques (affiche)
- 19/03/04 : Nouveau-né : questions de vie ou de mort (affiche) : K. Orfali, Parental role in medical decision-making : fact or fiction? A comparative study of ethical dilemmas in French and American neonatal intensive care units , Soc Sc Med, 58 (May 2004) : 2009-2022
'La dignité humaine à l'épreuve' Séminaire 2003-2004 (ebim 1110) (affiche)
- M. Dupuis, L. Cassiers (coord.), 'La dignité à réinventer', Louvain, n° 129, Juin 2002
- L'exposé de Sophie Jassogne (transparents): L'expression de la dignité humaine chez Michel de Montaigne (28/10/2003) + M. de Montaigne, De la cruauté, Les Essais, chap. XI, Livre 2
- L'exposé de Jean-François Stoffel sur La dignité de l'homme et lbouleversements cosmologiques (17/02/2004)
A lire : Ruth Macklin, Dignity is a useless concept. It means no more than respect for persons or their autonomy, BMJ 2003;327:1419-1420 (20 December)
- 18/02/02 : Parole infirmière et décision médicale : Introduction , par B. Van Cutsem
- 22/11/02 : Urgences et consentements
- 13/12/02 : Les métamorphoses de la spiritualité à l'hôpital : Présentation , par B. van Cutsem
- 14/02/03 : Ethique narrative en fin de vie : Présentation , par M. Botbol-Baum
- 09/05/03 : Le secret médical
- 'A partir de quand est-on une personne?' Séminaire 2002-2003 (EBIM 1100)
5 séances + Introduction : proposition de séminaire, par M. Botbol-Baum et textes à lire
1. 'Pourquoi le retour de la personne?' Par M. Botbol-Baum : pour obtenir le diaporama en ppt, s'adresser à sophie.jassogne@uclouvain.be
2. 'L'impact sur les décisions médicales' : Luc Rœgiers, La notion de légitimité en médecine foetale; Catou Pecher, Le foetus et sa personne; M. Botbol-Baum, M. Baum, De la clinique à la biomédecine. L’évolution du concept de personne et ses effets cliniques ; V. Lehmann, L'avortement en toile de fond, Biofutur, juin 2002; David Jones & al., ATheologian's Brief: On the Place of the Human Embryo Within the Christian Tradition and the Theological Principles for Evaluating Its Moral Status ; Comité Consultatif National d'Ethique (France), Réflexions sur l'extension du Diagnostic Préimplantatoire, Avis n° 72, 4 juillet 2002; Visitez le site dédié à Donald Winnicott: son oeuvre, ses ouvrages...
3. La "personne" face à la biologie : Présentation, par M. Botbol-Baum : ouvrages recommandés de H. Atlan
- 16/11/01 : Les aspects éthiques de la transplantation d'organes : Présentation de M. Botbol-Baum + Intervention du Pr Otte + Article du Pr JM Guérit dans Le Soir, 25/08/2000 : Faut-il anesthésier le donneurs d'organes? (avec JB Otte, JM Guérit et M. Botbol-Baum)
- 26/04/02 : SIDA/HIV : faut-il un permis pour procréer? : A. Delvigne & al., Fertility treatment in HIV needs multidisciplinary team, BMJ (7 july), 2001
- 'Décision en médecine foetale : le cas du cytomégalovirus' Séminaire 2001-2002 (ebim 1110) jumelé avec la recherche financée par le fonds de soutien M- M Delacroix , " Bilan clinique et décision éthique concernant les enfants de grossesses à risque, cytomégalovirus et petit poids". Promoteur initial: Pr K. Thomas; promoteur: Pr Luc Roegiers; psychologues: Audrey Auspert et Marie Kirsch; secrétaire: Isabelle Materne
Actes du colloque : Sous la dir. de L. Roegiers et Corinne Hubinont, Décision en médecine foetale: le cas du cytomégalovirus, John Libbey Eurotext, Paris, 2004
Sophie Jassogne, Historique, les grandes étapes de la recherche de 1926 à 1969 ; Michel Dupuis, Le consentement éclairé et effectif", Testing génétique et sélection à l'embauche", La vérité pour l'autre ; M. Botbol-Baum, La personne: être vivant ou fonction du Droit? (pour obtenir l'intervention en ppt, s'adresser à sophie.jasogne@uclouvain.be)
- Le Sida et la révision de la déclaration d'Helsinki : Présentation, par M. Baum + 2 interventions de N. Clumeck :'Contemporary ethical controversies in clinical research' + 'Aids and the review of de Declaration of Helsinki ' (avec N. Clumeck et M. Baum)
- 10/10/00 : Quand le médecin se fait écrivain : Présentation, par M. Botbol-Baum + J. Machiels, 'Quand le médecin devient écrivain' et 'Alexandrine' (avec J. machiels et M. Botbol-Baum) {+ soirée exceptionnelle avec J. Harpman et V. Engel : littérature et médecine : rencontre thérapeutique? Présentation, par M. Botbol-Baum : 'Le médecin écrivain. Du descriptif au normatif…quels sont les risques, le rôle du droit et de la philosophie face à la dimension morale exprimée dans des œuvres littéraires ?' ; Intervention de V. Engel, 'De l'éthique à la littérature'}
- 23/02/01 : Décisions de fin de vie en périnatalité : extrait de la présentation, par L. Roegiers + point de vue parental , par Mme B. Stevens (avec F. Rodesch, T. Sluysmans, C. Verellen, T. Guilmot, C. Bouton, B. Stevens et L. Roegiers)
- 19/11/99 : La compliance chez l'enfant : les interventions de Ph. Kinoo et Luc Roegiers (avec Ph. Kinoo et L. Roegiers)
- 'Conscience(s) et bioéthique(s) ?!' Séminaire 1999-2000 (ebim 1110)
M. Botbol-Baum, La polysémie du mot conscience et l'impact de ses définitions antagonistes sur l'éthique médicale ; Stéphane Leyens, Conscience et neurosciences: quelle place pour le sujet personnel ? ; Luc Roegiers, Emergence de la conscience chez le petit enfant, Neurologie développementale, psychodynamique, psychanalyse contemporaine + bibliographie complémentaire
- 'Le patrimoine génétique' Séminaire 1997-1998 (ebim 1110)
En 1997 et 1998, nous consacrions un Séminaire de bioéthique à la notion de "Patrimoine génétique". En développant la pluralité des significations accordées au mot patrimoine, nous nous proposions d'éclairer la métaphore et "d'éclaircir quels faux espoirs cette notion suscite, ainsi que les craintes qu'elle dissimule vis-à-vis d'une modification possible de ce patrimoine génétique". Nous recevions notamment le Professeur Henri Atlan: "Atlan, un regard épistémologique sur le patrimoine génétique", par Mylène Botbol-Baum + Textes de référence