Rétribution

Recommandations éthiques concernant la rétribution de la participation
aux recherches en psychologie

Rétribution : ce qui est donné en échange d’un service ; récompense (d’après Le Petit Robert)

La participation volontaire aux recherches en psychologie peut être rétribuée de très diverses manières :
• De simples remerciements ; il est fait appel à la générosité des participants qui offrent un peu de leur temps à la recherche, avec le sentiment d’avoir été utiles à la société.
• Des remerciements sous formes matérielles : une petite somme d’argent, un bon d’achat, un billet de loterie, une friandise s’il s’agit d’un enfant, …
• Une compensation financière des frais engagés : déplacements, parking
• Pour des étudiants en psychologie, des crédits de cours
• Un service gratuit : consultation, résultat d’un test

La valeur de ces incitants varie selon les motivations des personnes, en fonction de leur appartenance sociale. Le chercheur doit donc savoir que le choix de l’un ou l’autre mode de rétribution va influencer la structure de son échantillon lequel n’est jamais parfaitement représentatif de la population, puisque l’on fait appel aux volontaires et qu’il est exclu d’imposer la participation à une recherche par tirage au sort.

En dehors de ces considérations méthodologiques, la question de la rétribution a été largement discutée au plan éthique. Les recommandations formulées à cet égard concernent le respect de principes fondamentaux :
• Le consentement libre et informé. Les codes d’éthique de la recherche proscrivent les incitants excessifs et inappropriés. Quand les chercheurs proposent une somme d’argent, ils prennent souvent comme référence la rémunération d’un travail non qualifié (job étudiant, travail ménager, participation à une enquête ou à un test de consommateur), de l’ordre de 10 euros de l’heure. Offrir beaucoup plus, en particulier à des participants disposant de faibles revenus, affecterait leur liberté de consentir librement à l’expérimentation.
• La justice : les incitants proposés, s’ils ne sont pas réfléchis, peuvent entraîner des inégalités entre les partenaires concernés.
– Entre les chercheurs : le temps disponible pour la participation à une étude étant un bien précieux, les chercheurs qui disposent de budgets importants pourraient en bénéficier plus que ceux dont les ressources sont plus limitées.
– Entre les participants : si l’on donne des points d’examens aux étudiants qui participent à une expérience, on les favorise par rapport à ceux qui n’ont pas cette opportunité ; en outre, il s’agit d’un détournement de la signification de l’évaluation, qui porte sur l’acquisition de connaissances et de savoir faire. NB : Les crédits accordés dans le cadre de travaux pratiques échappent à cette critique : tous les étudiants ont les mêmes possibilités de participer et l’objectif de la mesure est de familiariser les étudiants en psychologie à la démarche expérimentale.
– Entre professionnels : accorder un service gratuit pourrait constituer une concurrence déloyale envers les psychologues qui doivent se faire payer. Ce n’est pas le cas si le service rendu, de nature expérimentale, n’existe pas encore dans les pratiques courantes.
• Le respect de la vie privée : certaines formes de rétribution nécessitent la levée de l’anonymat. Les chercheurs doivent attirer l’attention des participants sur cet aspect.

La majeure partie de la littérature porte sur la question de savoir s’il faut payer les participants à une recherche concerne l’éthique biomédicale (voir note ci-jointe). Les débats à ce sujet peuvent néanmoins, mutatis mutandis, guider utilement la réflexion des chercheurs en psychologie.

 

 

Liste de recommandations inspirées des recommandations de l’American Psychological Association http://www.apa.org/ethics/code2002.html