2011 Dieu au risque de la religion

Louvain-La-Neuve

3 et 4 novembre

« La question que nous voulons aborder au cours de ce colloque est une question d’une brûlante actualité. Une actualité paradoxale. D’une part, depuis un certain temps, nous assistons à une résurgence plutôt effervescente du religieux, sinon des religions, y compris sur la scène publique dont il avait été (définitivement ?) banni, à tel point qu’il est devenu inévitable de s’interroger sur la signification anthropologique du phénomène religieux et même de se demander s’il ne constitue pas un invariant anthropologique. Beaucoup des formes actuelles de cette permanence demandent que l’on s’interroge aussi sur le lien entre la religion et ses pathologies. D’autre part, le caractère séculier de nos sociétés, et ce qu’il entraîne pour le phénomène religieux, est lui aussi un fait qui, au moins en Occident, demeure massif. Ne doit-il pas également être interprété à partir de sa signification anthropologique ? On peut d’ailleurs défendre la thèse, et on l’a fait, d’affinités et même de liens généalogiques entre le christianisme et la sécularité née en Occident. Ce qui fait qu’un christianisme au-delà de la religion coexiste aujourd’hui avec les résurgences religieuses. On le trouve chez des philosophes (L. Ferry, A. Comte-Sponville), chez des artistes, des écrivains (P. P. Pasolini, E. E. Schmitt…) et sans doute aussi, peu ou prou, chez pas mal de chrétiens.

Il n’est donc pas certain que la religion soit le meilleur lieu pour Dieu. Dieu est-il religieux ? Il n’est pas sûr non plus que Dieu puisse (veuille ?) pour autant se passer de courir le risque de la religion. Voilà la problématique d’un futur colloque que nous voulons à la fois théologique et résolument pluridisciplinaire. Car cette question éminemment théologique doit nécessairement être abordée sous différents angles d’autant que, si elle a des contours propres en christianisme, elle n’est pas exclusivement chrétienne. » (Paul Scolas)
 
 

 

 colloque2011

« On vole la transcendance quand on la prive d’un lieu d’immanence »
 
A. Gesché