Benali GUENACH
Migration et paternité : Étude des transformations des rôles et des identités paternelles chez les jeunes pères issus de l’immigration marocaine en Belgique.
Résumé
Le projet se situe dans le cadre des recherches sur les changements des identités, des places et des rôles dans les familles contemporaines. Il se focalise sur une population relativement spécifique du point de vue de ses origines ethnico-religieuses : les jeunes pères de deuxième génération de familles d’origine marocaine en Belgique. Il est question d’un travail capital qui prend en considération la perception subjective des acteurs de leurs situations, qui cherche à comprendre la réalité vécue de ces pères et le sens qu’ils donnent à leurs actions.
Cette recherche s’articule autour de quelques questions liées les unes aux autres : le rôle et l’identité des pères se transforment-ils ? Quelles sont les caractéristiques de ces transformations ? Quelles sont les modalités de résistance au changement mises en œuvre par cette génération de pères ? Comment les pères mobilisent-ils la culture d’origine et la religion pour changer ou maintenir leurs rôles et identités ?
Dès lors, la recherche tentera de relever entre autres ce qui fait la dynamique et l’évolution des rôles et des identités des pères au sein de la famille. L’analyse des entretiens biographiques, permettra de comprendre comment ces jeunes pères intègrent les normes et les valeurs de la société environnante, la manière dont ils se positionnent par rapport à leur culture d’origine, aux modèles et valeurs traditionnels de leurs parents, et comment ils perçoivent la légitimité de leurs pratiques.
Promoteurs
Jacques Marquet (IACCHOS, UCL) ; Fabienne Brion (JURI, UCL).
Financement
Fonds propres
Emilie MOGET
Les familles homoparentales : une nouvelle déclinaison de l'Oedipe ?
Résumé:
« Un enfant a besoin d’un père et d’une mère ! » scandés des manifestants il n'y a pas si longtemps dans les rue de Paris. Quels sont les fondements d’une telle affirmation ? Pourquoi un enfant aurait-il besoin d’un père et d’une mère pour se construire ? Que sous-tend ce « besoin » ? Plus particulièrement, cela nous conduit à nous interroger sur ce qu’est « un père » et « une mère » et les fonctions qu’ils remplissent dans la construction psychique de l’enfant. Au départ d’une approche psychanalytique du développement de l’enfant, c’est le complexe d’Œdipe freudien que nous souhaitons interroger. « Les familles homoparentales : une nouvelle déclinaison de l’Œdipe ? » telle est alors l’intitulé de notre thèse de doctorat. Deux volets en ressortent : un premier portant sur la fonction paternelle, une fonction chère à Freud et centrale dans l’élaboration du complexe d’Œdipe. Mais qu’en est-il lorsque nous sommes face à l’absence d’un père réel au sein de la famille et que deux mères sont présentes ? Le deuxième volet porte sur la construction de l’identité sexuelle. Nous sommes des êtres sexués. Comment le masculin et le féminin adviennent-ils chez l’humain ? En l’occurrence, comment le développement psychosexuel de l’enfant, dont l’aboutissement sera la traversée de l’Œdipe, se réalise lorsque cet enfant est confronté à un couple de même sexe ?
Nous avons mis en place un dispositif méthodologique particulier : recherche qualitative et longitudinale, nous avons suivis parents et enfants durant près de 10 ans. A l’aide des techniques d’entretien et du recours aux techniques projectives pour investiguer le vécu psychique des enfants, nous avons pu recueillir leur témoignage et en extraire une série d’interprétation.
Date début :
15 septembre 2009
Susann Heenen-Wolff
Financement :
Assistante au cadre
Sarah SMIT
Place et sens de la reprise d’études supérieures dans la carrière migratoire : une approche par les réseaux sociaux
Résumé :
La question de l’imbrication entre projets d’études et projets d’immigration prend de plus en plus d’ampleur dans le phénomène des migrations internationales. En effet, le contexte sociétal actuel est marqué par des tensions toujours plus importantes entre déterminants structuraux et capacité d’actions des migrants qui se voient confrontés à une précarité grandissante de leurs emplois, à une nécessité de plus en plus pesante de s’intégrer dans la société d’accueil ou encore à un déclassement social lié à une reconnaissance de plus en plus limitée des leurs compétences. Dans ce contexte, la reprise d’études supérieures apparaît alors comme une réponse adaptative à des situations sociales et économiques compliquées dans le pays d’accueil. Confrontés à une double difficulté liée à leur statut juridique et à leur statut d’étudiant, ces migrants adultes arrivés sans visa étudiant et qui reprennent des études supérieures doivent alors parvenir à articuler études, statut de migrant et vie familiale. Les migrants ne sont toutefois pas impuissants face à ces contraintes et peuvent développer des stratégies pour poursuivre leur projet. Celles-ci reposent notamment sur leur capacité à mobiliser leur capital social, au sein duquel la famille et les réseaux d’interconnaissances occupent une place déterminante. A travers la combinaison de différentes méthodes, et en particulier une analyse qualitative et longitudinale de la carrière migratoire de migrants issus de République Démocratique du Congo, d’Inde et des Etats-Unis d’Amérique, ce projet entend porter son attention sur le sens et la place que prennent les projets de reprise d’études dans les carrières migratoires de personnes originaires de pays tiers, en interrogeant le rôle joué par les réseaux sociaux dans lesquels ces migrants sont insérés, à la fois dans la formulation du projet d’étude et la poursuite de celui-ci.
Date de début :01/10/2017
Promoteur :
Laura Merla
Financement :
Aspirant FNRS
Mathilde VAN DROOGHENBROECK
Pierre-Yves WAUTHIER
Faire famille sans faire couple. Une ethnosociologie de configurations familiales non monogames en Europe francophone contemporaine.
Résumé
Au fil des dernières décennies, le paysage de la conjugalité et celui de la famille ont radicalement changé, en Europe occidentale. Différentes théories sociologiques ont proposé des explications à ce phénomène. Dans quelles mesures les évolutions des mentalités, des technologies ou de l’économie influencent-elles l’implémentation des fonctions de la parenté, au point de mettre en question les notions de couple et de famille ? Sans prétendre clôturer définitivement cette question, nous pouvons néanmoins nous attacher à comprendre qualitativement quels facteurs sociologiques ont influencé le parcours de configurations familiales atypiques. Parmi les configurations familiales observables en Europe francophone aujourd’hui, certains parents ont choisi d’engendrer et d’élever des enfants sans la contribution d’un partenaire conjugal. D’autres font famille en intégrant variablement différents types de partenaires dans leur vie conjugale et familiale. C’est ce que nous appelons des configurations familiales non monogames. Quelles logiques et quel contexte matériel donnent sens et corps à ces configurations ? Et quel impact ces occurrences peuvent-elles avoir sur les études de la famille et de la parenté ?