Thèses en cours
La statuaire féminine privée des Troisième Période Intermédiaire et Basse Époque égyptiennes (1069-332 av. J.-C.)
Marine Libert, promoteurs : Marie-Cécile Bruwier, Claude Obsomer
Prolongement des recherches du mémoire, le projet a pour but d’identifier et de caractériser la statuaire des personnages féminins non-royaux produite en Égypte entre la dynastie des rois-prêtres et la fin de la dernière domination perse (1069-332 avant-J.C.).
Axée, dans un premier temps, sur l’aspect « artistique » des œuvres, elle a pour but d’établir une chrono-typologie de la figuration de la femme dans tous ses aspects techniques et stylistiques : positions et accessoires présentés, rendu anatomique du corps, spécificité des traits du visage, costumes, perruques et bijoux mais également dimensions, matériaux utilisés, nature et répartition des textes épigraphiques, répartition géographique, etc.
En confrontant ces données aux autres sources disponibles (archéologiques, épigraphiques, littéraires, etc.), elle envisage également de définir en quoi ces statues sont indicatives d’un contexte géographique, historique, culturel ou encore social, au sens large, au travers de divers questionnements (fonction de ces statues ; existence d’ateliers de production ; part de tradition, d’innovation et d’influences étrangères notables ; construction des identités et représentations de la femme à chaque période ; etc.)
La terminologie du temps dans les textes égyptiens des IIIe et IIe millénaires av. J.-C.
Gaëlle Chantrain, promoteur : Claude Obsomer
Les objectifs fixés dans le cadre de cette thèse doctorale sont les suivants : premièrement, établir un inventaire des lexèmes, locutions et expressions langagières non lexicalisées relatifs au temps.
Deuxièmement, délimiter le champ sémantique des différentes lexies relatives à un temps non borné, grâce à une analyse complète de l’environnement cotextuel, des classificateurs sémantiques (aussi appelés « déterminatifs » ) et de la répartition par époque et par genres littéraires.
Troisièmement, utiliser ces résultats dans une perspective onomasiologique cette fois, en définissant les liens que les lexies entretiennent entre elles.
Enfin, illustrer ces liens de façon concrète par une carte sémantique évolutive qui visera à montrer les rapports existants entre les lexies faisant partie du champ sémantique du temps dans une perspective diachronique.
L’Égyptien dans la tourmente. Étude de la notion d’Isfet dans la « littérature pessimiste » de l’Égypte ancienne
Laura Parys, promoteur : Claude Obsomer
La thèse doctorale a pour objectif d’étudier la notion d’Isfet (aspects divers du chaos) dans la « littérature pessimiste » de l’Égypte ancienne.
Elle apportera des précisions importantes quant aux caractéristiques du genre littéraire propre à cette littérature et explicitera les relations intertextuelles que celui-ci entretient avec d’autres textes égyptiens.
La méthodologie s’articulera en trois phases : l’heuristique, la traduction et l’analyse littéraire, celle-ci comprenant la théorie des genres littéraires et l’intertextualité.
Aucune des études menées précédemment sur les thématiques attestées dans la « littérature pessimiste » n’a jamais eu recours à l’intertextualité pour appréhender plus correctement les relations qui unissent la « littérature pessimiste » avec les autres textes qui offrent une référence au concept d’Isfet.
Les quatre enfants d’Horus : étude iconographique, philologique et religieuse (du Nouvel Empire à la fin de la Basse Époque)
Nicolas Gauthier, promoteurs : Marie-Cécile Bruwier, Claude Obsomer
Les Quatre Enfants d’Horus apparaissent dans les textes funéraires (Textes des Pyramides, Textes des Cercueils, Livre des Morts, Livre des portes), dans les légendes des chapelles Osiriennes du temple de Dendéra et dans les légendes du papyrus Jumilhac. Ils figurent sur de nombreux supports tels que parois de tombes et de temples, papyrus, stèles, vases canopes, coffres à canopes, coffrets à viscères, sarcophages, cercueils et sous forme d’amulettes. Initialement protecteurs des viscères d’Osiris et, par extension, de tous les défunts, leur fonction va évoluer et se développer au fil du temps.
Cette étude a pour objectif de réponde aux questions relatives à l’origine, la fonction et l’évolution de cette fonction des quatre génies funéraires du Nouvel Empire à la fin de la Basse Époque. Mais également d’établir des critères de datation stylistiques et philologiques pour les différentes typologies du corpus.
Relation entre texte et image dans le Livre des Morts des Anciens Égyptiens : étude des chapitres illustrés de papyrus funéraires du Nouvel Empire
Amandine Godefroid, promoteur : Claude Obsomer
Échantillon de chapitres du Livre des Morts comprenant un texte et une vignette.
Traduction, comparaison et analyse des textes des chapitres pris en compte.
Description, comparaison et analyse de chaque vignette sélectionnée.
Comparaisons texte/vignette et mise en lumière du lien entre texte et image.
Thèses défendues
Hatshepsout, entre histoire et idéologie. Analyse des institutions pharaoniques à travers le cas exceptionnel de son règne
Alice Coyette, promoteur : Claude Obsomer
Membres du jury : Luc Gabolde (CNRS ‐ Université de Montpellier), Benoît LURSON (Institut catholique de Paris), Christian Cannuyer (Université catholique de Lille), Marie-Cécile Bruwier (UCL / Musée de Mariemont)
Hatshepsout, sujet principal de cette thèse, est la fille du roi Touthmosis Ier. D’abord Grande Épouse royale de son demi‐frère Touthmosis II, elle occupe ensuite la régence durant les premières années du fils de ce dernier, Touthmosis III, celui‐ci étant encore très jeune au moment de son accession au trône. Cependant, après quelques années, Hatshepsout ne se contenta plus des quelques titres ou prérogatives royales dont son rôle de régente lui permettait de bénéficier : elle devint roi de facto. Elle régna dès lors sur l’Égypte au même titre que le roi légitime, Touthmosis III. Son règne, qui constitue la première (et seule) coroyauté que connut l’Égypte, dura jusqu’à la disparition de la souveraine, au plus tard en l’an 22. Il est marqué par de nombreuses constructions, notamment dans la région de Karnak, et par la rédaction de nombreux textes ventant le pouvoir d’Hatshepsout et sa légitimité à monter sur le trône.
Cette thèse a pour objectif de parvenir à dissocier, dans les événements racontés par Hatshepsout, ce qui est historique et ce qui est avant tout idéologique. Pour ce faire, des traductions nouvelles du corpus de textes laissés par la souveraine sont proposées, parfois innovantes et susceptibles d’ouvrir de nouvelles perspectives.
L’étude de l’idéologie d’Hatshepsout se fait tout d’abord à travers une analyse des différents titres et épithètes qui lui sont attribués tout au long de sa vie, depuis l’époque où elle était seulement Grande Épouse royale de Touthmosis II jusqu’à celle où elle se présente comme un souverain à part entière. De la sorte, il a pu être mis en évidence que l’accession d’Hatshepsout au pouvoir et à un statut royal était le fruit d’une évolution lente et progressive.
Le discours idéologique est ensuite étudié de manière plus globale, en s’intéressant principalement aux relations de la souveraine avec les dieux – en particulier avec le dieu Amon, présenté comme son père divin dans le récit de la Théogamie – et avec les autres rois, qu’il s’agisse de ses ancêtres, de son époux ou de son jeune corégent. Ce discours, pleinement original malgré les nombreuses références qui y sont faites à des thèmes plus anciens, permet à Hatshepsout de légitimer son propre pouvoir, mais aussi, vraisemblablement, de légitimer l’accession au trône de Touthmosis Ier et de la dynastie touthmoside dans son ensemble.
L’analyse idéologique des textes laissés par la souveraine permet enfin de distinguer ce qui a ou pourrait avoir une valeur historique de ce qui ne peut en avoir. Ainsi débarrassé de tous les événements fictifs qu’Hatshepsout a elle‐même créés, mais aussi de toutes les hypothèses non fondées voire de tous les mythes qui ont été attachés à sa personne depuis la fin du XIXe siècle, le règne de la souveraine peut être retracé dans ses grandes lignes.
Les mathématiques égyptiennes. Numération, métrologie, arithmétique, géométrie et autres problèmes
Marianne Michel, promoteur : Claude Obsomer
Membres du jury : Christian Cannuyer (Université catholique de Lille), Jean Mawhin (UCL), Marc Moyon (Université de Limoges), Anne Tihon (UCL)
Les Égyptiens de l’Antiquité ont contribué eux aussi à la construction de ce grand édifice que sont les sciences mathématiques mais quelle place accorder à « leurs » mathématiques et quelles en sont les spécificités ? C’est à ces questions que tente de répondre ce travail de recherche.
Le corpus analysé comprend les grandes sources du Moyen Empire mais également des documents plus récents tels des papyri démotiques. Cela a permis de mettre en évidence des continuités de raisonnements ou, à l’inverse, des changements de procédures.
Le contenu de ces documents a fait l’objet d’une étude approfondie exposée de manière didactique qui permet de découvrir les problèmes traités, leur présentation originale dans l’écriture hiératique, leur transposition en hiéroglyphes, leur traduction en français.
Ces derniers ont été classés et traités suivant leur nature : problèmes d’arithmétique, problèmes de géométrie relatifs à des surfaces, à des volumes et à des calculs d’inclinaisons, problèmes relatifs à des domaines particuliers. Les analyses antérieures ont été discutées et sont parfois augmentées d’une interprétation personnelle et innovante. De nombreuses
figures accompagnent le texte et un lexique des termes égyptiens employés dans le corpus mathématique fournit le sens commun et le sens spécifique aux documents étudiés.