Thèse en géographie sous la supervision d’Isabelle Thomas et de Sophie Vanwambeke dans le cadre du projet interdisciplinaire NAMED financé par belspo.
NAMED – Nature Impact on Mental Health Distribution (projet belspo)
Le projet NAMED étudie de quelle manière l’environnement bâti et non-bâti influence le bien-être mental des citoyens bruxellois. Les maladies mentales s’avèrent être un problème grandissant dans les sociétés modernes, tendant notamment à être plus fréquentes dans les grandes villes. En Belgique, les enquêtes nationales de santé (Health Interview Survey, HIS) ont souligné une dégradation de la santé mentale de la population : la proportion de répondants présentant des difficultés psychologiques est passée de 25% à 32% entre 2008 et 2013. Ces symptômes sont notamment plus prévalents en Région de Bruxelles-Capitale (40%) qu’en Wallonie (35%) ou en Flandre (29%) (Enquête de 2013). Plusieurs études internationales ont montré que l’environnement bâti a des impacts négatifs sur la santé mentale tandis que d’autres ont souligné les effets bénéfiques des espaces naturels sur celle-ci, le stress mais aussi plus généralement sur le bien-être. En Belgique, les investigations sont pour le moment limitées. Le projet NAMED aborde le sujet via différentes perspectives de recherche. D’un point de vue quantitatif, les données des HIS sont utilisées pour analyser les relations entre santé mentale et environnement bâti/non-bâti, en tenant compte des facteurs démographiques, socioéconomiques, du style de vie, de la pollution de l’air et sonore. Pour cela, des indicateurs décrivant le lieu de résidence de chaque participant sont développés en utilisant les systèmes d’information géographique et les outils de monitoring. En parallèle, d’un point de vue qualitatif, les résidents bruxellois sont interviewés afin de recueillir des informations sur leurs perceptions individuelles de la qualité de leur lieu de vie, leur bien-être mental et les liens entre ces deux éléments. Des acteurs locaux et des experts sont également consultés par le biais de groupes de discussion et d’une évaluation approfondie des résultats de recherche par des pairs. En rassemblant des spécialistes en sciences sociales, géographie, médecine, épidémiologie et en impliquant les citoyens et les acteurs locaux de la Région de Bruxelles-Capitale, le projet vise à combiner les disciplines et les points de vue de manière à avoir une compréhension complète du sujet.