40ème édition des 24 heures vélo de LLN

Folklore UCL - les 24h vélo de LLN, 40 ans d’histoire

Les 24h vélo, ce sont quarante années d'imagination et d'animation, mais aussi d'équipes soudées autour d'un projet, de relations (parfois houleuses) avec les autorités de la Ville et de l'UCL... En 39 ans, une seule édition fut annulée, tandis qu’une autre fut suspendue en cours de route, à cause du tragique accident d’un étudiant. 2016, année originale de la 40e édition, marque la 2e annulation de cette fête étudiante qui rassemble chaque année entre 35 et 50 000 personnes à LLN. Pour mieux revenir en 2017.

Les 24h vélo, c'est du folklore estudiantin à l’état pur. Certains n'attendent que cela dès l'année académique entamée ; pour d'autres, c'est le cap après lequel il faut se mettre à étudier. Pour d’autres encore, c'est un symbole de débauche dont ils ne veulent pas entendre parler. Enfin, pour certains, c'est un moment de liberté intense, de fête partagée. On l'aura compris, les 24h ne laissent personne indifférent.

Les 24h vélo sont organisées par le kot-à- projet CSE (Cercle Sportif étudiant). L’événement est imaginé le 16 novembre 1976, à 13h53 très exactement, de l'imagination de quatre étudiants du CSE à qui l’on avait demandé de créer une « animation extraordinaire » pour donner vie au site en chantier où rien ne se passait. Partant de l'idée de construire des tandems et des « engins qui roulent », la course est mise sur pied avec 37 équipes.
Ces 24h n'ont rien à voir avec ceux que l'on connaît maintenant : parcours peu ou pas balisé, sécurité quasi inexistante et… traversée du hall Sainte Barbe, qui se trouvait sur le circuit ! Mais peu importent les imperfections, le projet fait mouche et, l'année suivante, 129 vélos sont au départ de la course.

Avec les années, la fête gagne en gigantisme : public de plus en plus nombreux (jusqu'à 80 000 personnes en 1986), décibels épuisants et, corrélativement, mesures de sécurité, de secours (installation d'un Poste médical avancé) et règlements de plus en plus drastiques. Au hasard, on évoquera la terrible caution « nettoyage », non retournée si l'emplacement est jugé sale par la police. A la fin des années ‘80, l'université se désolidarise même un temps des 24h, tellement l’événement devient « hors contrôle ».

Au début des années 1990, des actions de prévention contre la consommation excessive d'alcool sont mises sur pied (« ne noyez pas la fête », « vas-y mollo »). Les grandes sonos sont supprimées au profit de plus petites animations et les 20 ans se fêtent dans la douceur. Le choc survient lors de l'édition 1997, un étudiant d'une Haute Ecole liégeoise se tue en tombant de la dalle, les 24h vélo sont interrompus. Et les autorités de l'UCL exigent du changement du côté des organisateurs : « soit cela change, soit les 24h disparaissent ! ». La réaction est immédiate…et salutaire ! Ce malheureux accident a permis au mouvement étudiant de prendre conscience que tous devaient se sentir responsables de la fête et de l'ambiance qui y règne.

En 2000, le CSE crée, avec le soutien du service d'aide aux étudiants de l’UCL, « l'opération stadiers », soit de jeunes bénévoles qui circulent dans les rues de la ville pour prévenir tout incident. Les 24h vélo redeviennent un événement avant tout axé sur le folklore, avec la mise en avant des catégories de vélo « folklos » et « humanitaires », le challenge sportif, le village des enfants, les « 240 minutes » pour les ados et la relance de la fête le jeudi matin. Autant d’initiatives qui contribuent à la réappropriation de la fête par toute une ville et toute une population. Comme le souligne Benoît Debatty, un des fondateurs de l'événement, « les 24h dans leur forme actuelle sont plus proches de l'esprit qui sous-tendait leur création que telles qu'on les a connus dans les années ‘80 ».

Les 24h vélo ont donc mûri au fil des années, en parallèle avec l'évolution de la ville qui les accueille. Ils sont un reflet intéressant de l'évolution de la place que les étudiants y occupent et des relations qu'ils entretiennent avec les autres composantes de la cité universitaire.