Elon Musk, CEO de SpaceX, prévoit d’envoyer des êtres humains sur Mars dès 2024. Du 10 au 25 mars 2018, 8 scientifiques de l’UCL toucheront du doigt cette (science) fiction qui deviendra bientôt réalité.
« Explorer » la planète rouge pour préparer l’arrivée des premiers humains ? C’est l’un des objectifs de la Mars Society. Cette organisation, dont fait notamment partie l’astronaute Buzz Aldrin, a construit deux stations dans l’arctique canadien et dans l’Utah afin de reproduire les conditions de vie sur la planète Mars. Le but est d’y accueillir des équipes scientifiques du monde entier pour y mener des expériences...et repérer les éventuels problèmes afin d’y remédier avant le vrai grand départ. Chaque année depuis 2012, un équipage de l’UCL a le privilège de rejoindre la Mars Desert Research Station, dans le désert de l’Utah. Au programme : une simulation « comme sur Mars », des combinaisons spatiales à la nourriture lyophilisée, en passant par des rovers tout-terrains, une station autonome et 10 expériences à mener.
Pour cette édition 2018, l’équipage de la mission UCL to mars, baptisé « Crew 190 », est composé de huit étudiants et doctorants. Les sciences de la santé seront représentées aux côtés des sciences dures et de l’ingénierie, ce qui constitue un réel atout pour la mission. La particularité ? Ces 8 scientifiques ne se connaissaient pas et ont été sélectionnés pour leurs expériences. Ils ont eu un an pour se préparer et développer de multiples compétences : team building, recherche de fonds et de matériel, préparation des expériences scientifiques, logistique, répartition des rôles,…une vraie aventure humaine et professionnelle, et un atout majeur dans un parcours scientifique. L’une des plus importantes difficultés ? Ils devront partager un espace très réduit (qualifié de « boite de conserve ») et gérer les aspects émotionnels et psychologiques qui en découlent.
Des expériences minutieusement préparées
Martin Roumain, pharmacien, a d’ailleurs décidé de mener une expérience mesurant l’impact du confinement sur la santé mentale des occupants, leur mémoire et leurs réflexes. Parallèlement, il compte observer la dégradation de certains médicaments face aux conditions hostiles du voyage et de la base. Maximilien Richald, le commandant et chimiste de l’équipage, établira le profil physico-chimique du sol aux alentours de la base afin de sélectionner la meilleure terre pour une éventuelle plantation. L’autosuffisance alimentaire étant primordiale pour les missions spatiales, la question de la culture sera également relevée par le botaniste et responsable de la serre Mario Sundic qui a pour but de cultiver des salades dans un système fermé qui n’engendre aucune perte d’eau et qui permettrait une croissance accélérée des plantes.
Frédéric Peyrusson, biologiste, étudiera la capacité de bactéries connues à s’adapter à ce nouvel environnement non-favorable et ainsi étudier si la vie terrestre est compatible avec Mars. La seconde biologiste Ariane Sablon travaillera à la recherche de vie bactérienne dans le sol des alentours de la station. Les lieux où les échantillons seront collectés seront rigoureusement identifiés et enregistrés dans la carte en 3 dimensions que l’ingénieur de l’équipage, Bastien Baix, aura confectionnée grâce aux images rapportées par un drône. La physicienne Sophie Wuyckens participera également à la cartographie des environs, plus précisément aux reliefs, grâce à un détecteur à muon. Elle sera également responsable du télescope qui se trouve dans un observatoire à quelques mètres de la station. Toutes les expériences, aussi diverses qu’elles sont, devront être parfaitement coordonnées. C’est le rôle de l’informaticien et second du commandant Michael Saint-Guillain, qui a mis au point un programme permettant la planification des expériences de chacun en tenant compte des incertitudes, afin d’optimiser l’agencement des horaires une fois sur place. La simulation permettra de fournir des résultats d’intérêt pour la conquête spatiale et d’aider les humains faisant le voyage vers Mars dans le futur à ne pas totalement sauter dans l’inconnu.
UCL to Mars 2018 en quelques chiffres8 scientifiques de 21 à 34 ans - 10 mois de préparation - 20 000 € récoltés - 15 jours = 360 heures sur une autre planète – 10 expériences - 1 drône - 1 serre – 1 cylindre de 2 étages de 8 m de diamètre = 100 m². |
Journal télévisé RTL-Tvi du 5 avril
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Toutes les infos : http://www.ucltomars.org