Dans le cadre du 25ème mondial d’improvisation théâtre, qui se déroule cette année en Belgique, l’UCL accueille ce 2 novembre le match France-Belgique d’impro, co-organisé par l’Improkot !
Samuel Defacqz, doctorant au sein de l’Institut de sciences politiques Louvain-Europe de l’UCL fait partie de l’équipe nationale belge. Nous lui avons posé 4 questions :
La recherche et l’impro…existe-t-il des parallèles entre ces deux disciplines ?
S.D : Sur certains projets de recherche, c’est un vrai travail d’équipe, on peut par exemple écrire un article « à 6 mains ». Pour construire une improvisation à plusieurs, c’est la même chose. Celui qui prend le lead, c’est un peu notre premier auteur ! Un autre parallèle que l’on peut faire, c’est la créativité, qui est nécessaire tant sur scène qu’en matière de recherche.
Et les différences ?
S.D : La quantité de boulot ! Derrière une impro, il y a du travail, bien sûr, mais ce n’est pas comparable avec la recherche. On parle aussi en public dans les deux cas mais je me sens moins intimidé de jouer devant 600 personnes que de prendre la parole devant 25 de mes pairs dans le cadre d’une conférence. Mais c’est normal, ça fait 9 ans que je fais de l’impro, contre 3 ans de recherche. J’entre dans ma quatrième année de mandat d’aspirant FNRS.
Avez-vous déjà utilisé du « matériel » de recherche pour vos impros ?
S.D : Dans le cadre de ma thèse, qui porte sur les lobbys et pose la question de savoir comment les groupes nationaux perçoivent la légitimité des grands groupes « parapluies » qui les représentent auprès de l’Union européenne, j’ai effectué 115 interviews dans 4 pays, dont en Suède. Pour une improvisation peu de temps après, j’ai dû prendre un accent suédois, ça a aidé ! Et de manière très inconsciente, on reproduit les mimiques et les façons de parler de personnes rencontrées, tout finit par devenir une inspiration. Mais sur le fonds, c'est plus compliqué.
Jouer à domicile, à l’UCL, c’est un avantage ou un inconvénient ?
S.D : Les deux à la fois ! C’est un avantage parce que le public belge est très chaleureux, et c’est un inconvénient parce qu’on se met un peu la pression. L’autre gros point positif, c’est la salle ! L’auditoire Georges Lemaître, connu comme le Sciences 10, est mythique dans le monde de l’improvisation théâtrale. C’est la salle où il y a le plus d’ambiance au vu de sa configuration, puisque l’on se retrouve devant un mur de public ! Tous nos adversaires la connaissent. C’est un peu notre chaudron de Sclessin !