Les 5 et 6 février 2018, l’UCL décernera le titre de docteur·e honoris causa à trois personnalités, Anant Agarwal, CEO d’edX ; Mitchell Baker, présidente de la Mozilla Foundation ; et Milad Doueihi, professeur à la Sorbonne et titulaire de la Chaire Humanum. Ce qui les rassemble ? Une vision très forte de ce que le numérique, et particulièrement les technologies open source, peuvent apporter à la société, notamment l’accès universel au savoir, les mêmes opportunités pour tous et une modification des liens sociaux.
Anant Agarwal – Une formation pour tous
De nationalité indienne, Anant Agarwal, est depuis 2013 le CEO de la plateforme de cours en ligne edX, fondée par le Massachusetts Institute of Technology (MIT) et l’Université d’Harvard (l’UCL a été la première université belge à faire partie d’edX). Depuis 1988, il est aussi professeur d’ingénierie électrique et de sciences informatiques au MIT. Par ailleurs entrepreneur à succès, il a co-fondé plusieurs sociétés dans le domaine des technologies. Conformément à sa vision d’une formation de qualité accessible à tous, il a longtemps milité en faveur des MOOCS (massive online open courses) et a été parmi les premiers à participer au projet de plateforme MITX, qui deviendra edX. C’est lui qui a donné le premier MOOC lancé par edX sur les circuits et l’électronique, rassemblant 155 000 étudiants de 162 pays.
Plus qu’une technologie, une philosophie
La philosophie d’edX ? Une formation de qualité accessible à tous. edX, dont la technologie est open source, offre gratuitement des cours des meilleures universités du monde à toute personne ayant accès à internet (seules les certifications sont payantes). edX propose aussi des programmes de micro-masters et des certificats pour faire avancer sa carrière en développant des « top expertises ». En quelques chiffres, edX, ce sont + de 10 millions d’apprenants ; + de 1300 cours disponibles ; 53 membres fondateurs internationaux, dont l’UCL, seule université belge francophone à participer au projet ; 58 membres contributeurs.
Son parrain : Franck Verschuren, professeur à l’UCL, spécialiste en médecine interne et médecine d’urgence aux Cliniques universitaires Saint-Luc. Il donne le MOOC UCL « Comprendre la respiration ». |
Mitchell Baker – pour un meilleur web, accessible à tous
Mitchell Baker est présidente de la Mozilla Foundation, une société sans but lucratif qui a pour but de promouvoir l’ouverture, l’accessibilité et l’innovation dans le domaine des technologies. Impliquée depuis le début dans le projet Mozilla, elle est une fervente militante de l’open web et de l‘open source et est considérée comme l’une des pionnières du web. Sous son leadership, Mozilla a pu rassembler 230 millions d’utilisateurs dans 100 pays.
Mitchell Baker rejoint Netscape en 1994 : elle persuade l’entreprise de rendre son code source public et participe ensuite au lancement du navigateur Firefox et à la création du projet open source Mozilla. En 1999, elle devient general manager de la division de Netscape qui coordonne le projet Mozilla (elle sera brièvement licenciée, puis réintégrée, suite à un différend de vision lié à ce que doit être Mozilla – un projet open source pour rendre le web accessible à tous et offrir les mêmes opportunités à chacun). En 2003, elle devient présidente de la Mozilla Foundation et co-fonde la Mozilla organisation en 2005, une société à but lucratif qui assure la pérennité de Mozilla.
Pourquoi consacrer sa vie à un internet open source ? Pour trois raisons : Mitchell Baker est fascinée depuis toujours par le pouvoir d’un réseau et la capacité de générer un projet fort en y ajoutant des personnes, et donc des compétences. Et internet, c’est cela : un réseau auquel chacun peut se connecter quand il veut. Ensuite, il est important pour Mitchell Baker qu’internet soit un lieu d’échange, compréhensible et accessible à tous, décentralisé (sans hiérarchie) malgré sa croissance. Enfin, être le témoin de l’adhésion des bénévoles qui rejoignent la Mozilla Foundation par idéologie est, selon elle, très gratifiant.
Son parrain : Jean-François Remacle, professeur à l’Ecole Polytechnique de Louvain, école d’ingénierie de l’UCL, et chercheur à l’Institute of Mechanics, Materials and Civil engineering de l’UCL. |
Milad Doueihi – le numérique, une nouvelle culture qui modifie le lien social
Américain né au Liban, Milad Doueihi est historien des religions dans l’Occident moderne, philosophe et dirige actuellement la Chaire Humanum, consacrée à l’humanisme numérique, à l’université de Paris-Sorbonne (Paris IV). Il a pour mission de décoder les enjeux des mutations des pratiques de recherche dans les sciences humaines et sociales engendrées par le numérique.
Mettant en évidence les transformations induites par les nouvelles technologies de l'information et de la communication dans notre relation à l’écrit, au savoir, au pouvoir ou encore dans les rapports sociaux, il a été l’un des premiers à penser le numérique non pas comme une technique, mais comme une nouvelle culture, et le premier à introduire le terme d’« humanisme numérique ». Milad Doueihi réfléchit plus particulièrement à ce que la technologie collective change à nos vies, et en quoi elle modifie le lien social. Il a publié plusieurs essais qui l’ont imposé comme l’un des principaux spécialistes et théoriciens du sujet.
Sa marraine : Aurore François, co-pilote l’année thématique de l’UCL sur les mondes numériques, a une double casquette d’historienne et d’informaticienne. Professeure en méthodologies de l’histoire et en archivistique, elle est aussi responsable du service des archives de l’UCL. |
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