Les recherches menées au sein du Pôle et Centre de recherche en Communication (PCOM) ont en commun de s'intéresser à toutes les formes de médiation communicationnelle reliant diverses sortes d’institutions ou d’organisations sociales (entreprises, organismes publics, ONG, institutions scientifiques, culturelles ou éducatives, journaux et médias audiovisuels, etc.) à leurs membres d’une part, aux publics auxquels elles s’adressent d’autre part.
Les phénomènes de communication médiatisée sont étroitement liés aux développements des supports de communication. Il est nécessaire d'envisager, face à chaque innovation socio-technique et médiatique (par exemple : le Web, les messageries instantanées, les communications mobiles, etc.), la manière dont le support de diffusion configure les échanges, ainsi que la manière dont les individus se les approprient, les intègrent à des pratiques antérieures ou développent des usages spécifiques, notamment de nouveaux rapports au savoir ou à l'information.
Le développement des systèmes socio-techniques de communication ne peut être envisagé indépendamment des pratiques de leurs utilisateurs. Par conséquent, les recherches de cet axe s'intéressent, simultanément ou alternativement, à la logique « technique » des concepteurs, en prenant en compte les contraintes sémio-techniques des nouveaux médias et la manière dont elles influent sur le processus de communication, et/ou à la logique des usages, envisageant la manière dont l’individu développe sa propre expérience et pratique médiatique.
Les dimensions discursives des interactions en situation de communication constituent un objet d'étude privilégié. Celles-ci prennent en compte les aspects audio-scripto-visuels de ces discours, en les considérant toujours inscrits dans des pratiques et des usages sociaux.
Ces recherches envisagent les différentes formes d’articulation et d’interaction entre le langagier d’une part, et le social, le cognitif, ou le technologique d’autre part. Ainsi en va-t-il de l’analyse des discours sociaux, qui activent et régulent les rapports sociaux à différents niveaux (dans les rapports interindividuels comme au niveau plus macro du fonctionnement social dans son ensemble). Dans ce cadre, la circulation de ces discours écrits, oraux, électroniques, est analysées selon le cadre énonciatif, les hétérogénéités discursives, les genres discursifs, les formations discursives et langagières et les manifestations de la mémoire. L’étude de ces objets trans-sémiotiques (feuilleton télévisé, bande dessinée, chanson, objets publicitaires...) caractérisés par l’interaction de différents systèmes sémiotiques requiert une approche interdisciplinaire propre aux sciences de la communication.
Il en va de même pour étudier la construction de connaissances au sein de dispositifs éducatifs recourant à de multiples registres sémiotiques (dans le cadre d’interactions en classe ou d’usages de productions médiatiques à vocation éducative).
Dans le domaine des organisations, les discours sociaux se rattachent souvent à la problématique de la culture organisationnelle, qu'elle soit vécue au niveau des échanges entre les acteurs sociaux impliqués dans la vie de l'organisation, proposée par le projet managérial institutionnel, ou en lien avec les différents niveaux de culture présents dans la société (macro, méso, ou micro).
Les recherches menées dans le cadre de cet axe s’attachent à observer, analyser et veiller au positionnement éthique et déontologique des différents acteurs communicationnels dans l’espace public, aussi bien des journalistes et des communicateurs que des entreprises, associations et institutions.
Les mutations de l’espace public, l’apparition de nouveaux acteurs et de nouvelles formes d’expression de l’opinion et du jugement appellent un regard constamment renouvelé sur ces questions. Il s’agit à la fois d’étudier la prise en compte et le respect de ces principes dans la mise en place des dispositifs et actions de communication dans le temps social ordinaire que dans des contextes plus particuliers, créés par exemple par les crises politiques et financières.
L’observation et l’analyse des métiers et pratiques professionnelles en communication et de leurs évolutions constituent une dimension importante des activités de recherche. L'analyse du rôle des intervenants et des systèmes de représentations de médias auxquels ils réfèrent dans leurs interventions prend son importance dans le champ professionnel de la communication, où peu d'entre eux ont été formés à la communication. Ces questions prennent davantage d’ampleur avec les bouleversements sociaux, économiques, médiatiques et technologiques actuels, entraînant une redéfinition du statut du communicateur et du journaliste, de ses pratiques, de son positionnement tant dans son propre champ que dans la société.
S’appuyant sur l’enrichissement mutuel des positionnements épistémologiques propres aux différents univers professionnels traversant le champ de la communication, les recherches dans ce domaine s’articulent autour de thèmes tels que la construction des identités et des cultures professionnelles, les défis posés par les technologies numériques, et la légitimation des métiers de la communication dans les domaines des relations publiques, de la médiation, de la publicité, de la communication éducative et du journalisme.
Les membres du Pôle de recherche en linguistique (PLIN) concentrent leurs recherches autour du concept de langage en contexte («language in use»), privilégiant l’analyse de données authentiques en différentes langues.
La linguistique contrastive s'appuie sur la comparaison rigoureuse et systématique des caractéristiques linguistiques de deux ou plusieurs langues dans une visée à la fois théorique (pour une meilleure appréhension des différences et ressemblances entre les langues étudiées) et pratique (implications dans les domaines de l'apprentissage des langues, de la traduction, de la lexicographie bilingue, etc.).
Ces études sont basées sur de larges corpus bilingues ou multilingues qui représentent une grande variété de textes : journaux, textes scientifiques, romans, débats parlementaires, etc.
Les travaux qui portent sur la variation linguistique étudient les différents facteurs qui déterminent la façon dont les locuteurs utilisent le langage. Ces facteurs peuvent être liés aux caractéristiques du locuteur, aux buts poursuivis par celui-ci, au contexte de communication, etc.
Ces phénomènes de variation sont étudiés aux niveaux les plus élémentaires de l’organisation linguistique (phonologie, morphologie), comme aux niveaux les plus complexes (prosodie, discours). Les phénomènes de variation étant particulièrement nombreux à l’oral et dans les contextes informels, l’étude de la variation linguistique se base le plus souvent sur l’enregistrement d’interactions verbales orales spontanées et sur l’analyse de corpus de transcriptions de ces interactions verbales.
Les linguistes de l’ILC ont mis au point un important corpus d’interactions orales en français et ont développé une expertise dans la constitution, le traitement et la gestion des corpus oraux. Ces recherches empiriques sur les usages effectifs de la langue dans leur hétérogénéité contribuent à l’élaboration de modèles théoriques sur la variation et le changement linguistiques et conduisent à interroger la relation entre la norme linguistique et l’usage observé, ouvrant à des questions sociétales importantes tant en matière de politique linguistique que de connaissances à mettre en œuvre pour une communication verbale réussie.
La linguistique appliquée à l’acquisition et l’enseignement des langues fait le lien entre l’analyse théorique du processus d’acquisition des langues étrangères et secondes et les pratiques et outils pédagogiques qui permettent d’optimiser ce processus.
Les études portent sur les facteurs qui influencent le processus d’apprentissage : facteurs liés à l’apprenant, d’une part, tels que l’âge ou la langue maternelle, et d’autre part, facteurs liés à la situation, tels que la tâche ou le contexte d’apprentissage (milieu naturel, milieu scolaire, immersion).
Pour l’analyse, on privilégie les données authentiques (orales ou écrites) produites par les apprenants, appelés corpus d’apprenants. La comparaison de ces données avec des données de locuteurs natifs permet de repérer les aspects d'acquisition des langues qui posent problème aux apprenants et de leur proposer une série d'outils pédagogiques les plus adaptés possibles à leurs besoins.
Ces applications sont intégrées, entre autres, dans des outils de référence (dictionnaires d'apprenants, grammaires, bases de données terminologiques, etc.), des outils d'ALAO (apprentissage des langues assisté par ordinateur) et des interfaces de consultation de corpus pour l'aide à la rédaction en langue étrangère.
Le traitement automatique du langage a pour objectif de développer des logiciels capables de générer ou d'analyser des productions en langage naturel (pour faire de la génération de texte, de la synthèse vocale, de l'extraction d'information, de la traduction automatique, de la correction orthographique, etc.). Ces applications reposent généralement sur des descriptions linguistiques formalisées et des modèles de langage appris sur corpus.
Les recherches de l'UCL dans ce domaine portent essentiellement sur l'extraction et la recherche d'information, deux thématiques qui ont conduit à la naissance en 2012 d'une Spin-Off : Knowbel Early Tracks.
D'autres champs de recherche sont également explorés, tels que l'évaluation de la difficulté des textes en vue de leur simplification automatique, la détection d'opinion, ou encore les variations de style pour la synthèse vocale.