Espaces verts


L’UCL, ce sont des auditoires, des laboratoires, des bureaux mais aussi des espaces de vie et de nature. Respectée dans la ville, la biodiversité s’épanouit aussi pleinement dans des environnements plus propices comme le Bois de Lauzelle ou le lac de Louvain-la-Neuve. Une composante essentielle du bien-être à l’université dont se soucie et se charge le Service de gestion du patrimoine – Espaces Extérieurs (GPEX).

Mission Zéro Phyto

Exit les produits phytosanitaires. Une obligation dictée par la Wallonie et effective dès 2019. Une réalité déjà concrète pour le site de Louvain-la-Neuve depuis 2017. Dans les quartiers louvanistes, tout est désherbé à la vapeur d’eau. Et le respect de la nature va plus loin. Prés fleuris, fauches tardives, installation d’hôtels à insectes et de nichoirs, haies de groseilliers ou soin de petits vergers… Tout en pensé pour encourager le développement et la diversité de la faune et de la flore. « Nous avons aussi répondu favorablement à l’installation de ruches aux abords de la ville », explique le GPEX.

Un lac surveillé

Depuis 1984, date de sa création, jamais le lac de Louvain-la-Neuve n’avait été vidangé. Un imposant ouvrage réalisé en 2009 avec le but d’intensifier la biodiversité et d’améliorer la qualité des eaux. Cette mise à sec a permis de repenser la composition du plan d’eau, d’insérer davantage de végétaux filtrants et de conserver uniquement des poissons indigènes. Plus d’une centaine d’espèces différentes ont trouvé dans cet environnement un habitat agréable pour vivre, parmi celles-ci des plantes rares comme la renoncule scélérate. En 2014-2015, une vidange partielle a été réalisée. Une action au succès nuancé qui a permis à l’ensemble des acteurs d’apprendre davantage de cette expérience.

Un bois protégé

Produire du bois, accueillir le public, favoriser la biodiversité, être au service de l’enseignement et de la recherche : telles sont les bases de la gestion forestière du bois de Lauzelle.  Dans cet espace préservé, le respect de la biodiversité et la protection de divers biotopes sont une priorité. Les arbres abattus le sont par exemple en accord avec un plan d’aménagement forestier garantissant la pérennité des espèces. Les prélèvements sont contrôlés pour que le nombre d’arbres débités soient inférieurs à l’accroissement. Zone Natura 2000 reconnue, le bois est géré de manière particulière si bien que les diverses populations végétales et animales sont aujourd’hui en symbiose. Une communauté de 35 à 50 chevreuils s’autorégule par exemple parfaitement. La régénération des arbres est devenue naturelle et les espèces sous-représentées sont particulièrement protégées. Les zones humides présentes à l’intérieur du bois rendent la biodiversité foisonnante et la population d’oiseaux très variée. Bien qu’urbain, le bois de Lauzelle conserve son caractère sauvage. Un endroit ouvert au public mais aussi aux étudiants, notamment aux jeunes des facultés d’agronomie. Ceux-ci peuvent ainsi venir mettre en pratique les enseignements qui leur sont dispensés. Un arboretum a notamment été créé il y a plusieurs années aux abords du bois à l’angle du chemin Arthur Hardy et du chemin de Lauzelle.

♦ Le saviez-vous ? ♦

La truite se reproduit dans les eaux cristallines du bois de Lauzelle. Un fait très rare observé par Jean-Claude Mangeot, garde forestier du bois depuis 40 ans et passionné.

La nature parle en effet d’elle-même… L’environnement, devenu si propice a aussi vu l’apparition d’une famille de castors, d’oiseaux gorge bleue à miroir ou encore de grandes aigrettes blanches.


 
3 questions à Tatiana de Radzitzky, responsable des espaces extérieurs au sein du Service de gestion technique du patrimoine de Woluwe

Quelle est votre philosophie concernant la gestion de la nature sur le site de Woluwé ?

Respecter la nature au maximum et modifier la perception du concept urbain. Je souhaite que tout un chacun porte un nouveau regard sur les plantes du site, qu’il accepte que les chemins ne soient pas parfaitement désherbés, que des zones soient gardées intactes pour des fauches tardives, que des arbres morts restent en place pour favoriser la biodiversité. Aujourd’hui, il convient de revaloriser la mauvaise herbe. Woluwé est ‘Zéro Phyto’ depuis plusieurs années. Nous utilisons des alternatives mécaniques comme les brûleurs pour supprimer la majorité des mauvaises herbes.

Vous minimisez aussi l’usage du taille haie ?

Un taille haie offre une coupe très superficielle des plantes. Celui-ci est réservé à quelques arbustes. Les autres sont taillés au sécateur lors d’interventions légères mais répétées. Cela permet aux plantes de produire plus de fleurs, de garder une forme plus naturelle. Je choisis toujours des plantes indigènes, les plus originelles possibles. Elles sont plus résistantes. Je veille aussi à l’aspect esthétique du site. Des espèces sauvages se sentent bien ici comme certains types d’orchidées. Du côté de la faune, des renards ont établi leurs terriers aux abords des bâtiments universitaires.

Avez-vous de nouveaux projets pour le site ?

Nous voulons planter des arbres et arbustes fruitiers comme des groseilliers ou des mirabelliers. L’idée est que le site soit productif, que les gens puissent se servir… en légumes aussi pourquoi pas ! Le site va évoluer avec la Clinique 2025 mais nous voulons continuer à gérer les espaces verts de manière durable, le Jardin Martin V notamment.