« Élever un objet à la dignité de la Chose ». Cette formule de Lacan, qui vise la sublimation, ordonne le développement du texte de Viviana Melo Saint-Cyr que nous publions en cette fin de décembre : « Architecture, corps et sublimation ». C’est très précisément l’articulation du corps et de l’architecture, tel que l’idée psychanalytique de sublimation permet de la pointer, qui guide le travail de Viviana M. Saint-Cyr. Les théoriciens-architectes de la Renaissance (Alberti, Filarete, etc.), l’histoire de l’art (Wölfflin), la psychanalyse « freudienne » (Freud, Groddeck, Rank, etc.), la psychanalyse « lacanienne » (Lacan, Wajcman) sont appelés au fil d’une enquête et d’une construction exigeantes. La contribution est réellement inédite et nourrira — avec Évidence — de futures discussions ; ce texte est une partie adaptée du travail de thèse de Viviana M. Saint-Cyr, mené sous la direction de Gérard Wajcman. Voici un extrait de l’article publiée ce mois : « La théorie freudienne du narcissisme met le monde à sa place, “à savoir dans notre corps et pas ailleurs”. Le narcissisme structure “toutes les relations de l’homme avec le monde extérieur” ; tous les objets du monde humain, y compris les figures géométriques, ont un caractère fondamentalement anthropomorphique. Nous insistons sur ceci que dans la formule vitruvienne, qui ne désespère de trouver la cohérence universelle, se trouve le fondement du stade du miroir de l’architecture : l’harmonie entre le corps humain et les figures géométriques “parfaites” — qui implique une certaine correspondance entre mon corps-tenu et l’univers — en est la base. »